Docteur, faites-moi un Lydia

Docteur, faites-moi un Lydia L'application de paiement mobile rencontre un nouveau succès auprès des médecins en leur permettant d'accepter facilement et rapidement des paiements de leurs patients en téléconsultation.

En ces temps de confinement, plus de fêtes d'anniversaire, de repas partagés ou de vacances entre amis. Et donc plus besoin de se rembourser et de se faire un Lydia. "On a très peu de transactions", confie Cyril Chiche, patron de l'application mobile aux 3 millions d'utilisateurs. Le dirigeant n'est pas inquiet pour le moment car sa levée de fonds de 40 millions d'euros de janvier dernier va lui permettre de tenir pour les semaines à venir. Mais depuis l'annonce du confinement, Lydia a tout de même enregistré de nouvelles inscriptions. Pas n'importe lesquelles de surcroît : des médecins. "Ils se sont passés le mot entre eux car ils ont besoin de trouver une solution de paiement rapide, notamment ceux qui n'ont pas mis en place des services comme Doctolib avec de la téléconsultation et du paiement en ligne", explique Cyril Chiche. "Ils font des Whatsapp avec leurs patients et doivent se faire payer. C'est leur gagne-pain car ils n'ont pas le droit au chômage partiel et surtout ils ont une conscience professionnelle", ajoute le dirigeant.

Les médecins ne s'inscrivent pas sur la même application que les particuliers mais sur Lydia Pro. Lancée au même moment que Lydia en 2013, elle sert aux professionnels à seulement encaisser leurs paiements. Il suffit d'ouvrir l'application, entrer un numéro de téléphone, le montant de la consultation, l'objet du paiement et envoyer la demande d'argent. Le patient reçoit soit un SMS avec un lien vers une page de paiement sécurisé, soit une notification Lydia s'il est déjà utilisateur de l'application.

Suppression des frais d'encaissement 

Pour faciliter l'enregistrement des professions médicales, Lydia a décidé d'alléger les démarches administratives d'ouverture de compte (les entreprises ont plus de documents à transmettre que les particuliers). D'après Lydia, l'inscription prend quelques minutes, le plus long étant de prendre en photo la carte d'identité, le RIB et transmettre son identifiant SIRET de moins de trois mois  (téléchargeable gratuitement en ligne ici). Pour toute question, Lydia a créé une adresse mail dédiée (covid19@lydia6app.com) et une page Facebook spécifique. Pas besoin d'attendre la validation du compte. Lydia permet d'encaisser immédiatement (sans aucun délai) les paiements des patients.

La start-up supprime tous les frais d'encaissement et de service jusqu'au 30 juin 2020. Habituellement, la start-up prélève une commission de 1,5% plus 10 centimes HT par transaction. "On va perdre de l'argent. Et on ne pense pas que l'on gagnera quoi que ce soit après car les médecins ne vont pas forcément continuer à téléconseiller avec leurs patients après la crise. On le fait car on peut aider", assure Cyril Chiche, qui précise que l'utilisation de Lydia Pro est sans engagement. 

La fintech commence également à recevoir des demandes d'autres professionnels. "Ce sont des gens qui peuvent travailler et ne le font pas car ils n'ont pas l'habitude de le faire et ne savent pas comment être payés", indique le dirigeant, qui revendique 50 000 professionnels sur son application Lydia Pro. "Au début de Lydia, on a appelé un tas de professions comme les taxis et les ostéopathes pour qu'ils nous utilisent mais ça n'a pas marché car ils n'en avaient pas besoin", se souvient Cyril Chiche. Les temps ont changé.