Assurance en ligne : Lovys lève 17 millions d'euros

Assurance en ligne : Lovys lève 17 millions d'euros La start-up, qui commercialise des assurances habitation, automobile, smartphone et chiens et chats, vise les 100 000 clients d'ici un an.

Les assurtech se réveillent. Après la levée de fonds de 47,8 millions d'euros de l'assurance habitation Luko en décembre dernier, c'est au tour de Lovys d'annoncer un tour de table de 17 millions d'euros (dont une partie de dette dont le montant n'est pas communiqué) auprès des fonds Heartcore, NewAlpha, Raise et de ses investisseurs historiques Maif Avenir et Portugal Ventures. Au total, la start-up a levé 20,7 millions d'euros depuis sa création en 2017. Lovys commercialise quatre produits d'assurance 100% en ligne : habitation, automobile, smartphone et chiens et chats. Comme toute start-up qui se respecte, le parcours de souscription est simple et rapide, il faut quelques minutes pour obtenir un devis ou pour déclarer un sinistre. De quoi se différencier des assureurs traditionnels qui se mettent progressivement à niveau sur le digital. En revanche, les tarifs (uniquement mensuels) ne sont pas forcément plus bas que chez les acteurs historiques.

"Depuis le départ, je voulais construire une entreprise paneuropéenne comme N26 et Revolut l'ont fait dans la banque"

Ce nouveau tour de table doit permettre à l'assurtech française de lancer au moins deux nouveaux produits en 2021, sans préciser lesquels. A ce jour, le produit le plus souscrit est l'assurance maison. Rien d'étonnant puisqu'il s'agit du premier produit commercialisé par la jeune pousse. Le panier moyen n'est pas communiqué mais le "cross selling nous a permis de l'augmenter", confie Joao Cardoso, fondateur de Lovys. La majorité des clients, dont le nombre n'est pas dévoilé, provient du bouche-à-oreille. Pour l'instant, la start-up n'a pas prévu d'investir massivement dans le marketing. "Nos concurrents ont fait de forts investissements marketing, surtout en offline. Nous avons fait le choix d'investir davantage dans l'expérience client plutôt que dans le marketing", fait valoir Joao Cardoso, en référence à Luko et sa récente campagne télé ou encore à l'américain Lemonade qui dépensent plusieurs dizaines de millions de dollars en marketing. Sans compter les assureurs traditionnels qui sont de très gros acheteurs de mots clés dans Google.

Cap sur le Portugal

Ce nouveau financement permettra également à Lovys de se lancer à l'international. Déjà présente au Portugal avec trois bureaux (le fondateur est portugais), elle prévoit un lancement dans le pays cette année. D'autres pays européens sont prévus. "Depuis le départ, je voulais construire une entreprise paneuropéenne comme N26 et Revolut l'ont fait dans la banque", raconte Joao Cardoso, qui peut passeporter le statut de courtier de Lovys sur le Vieux continent et peut être aidée par ses huit porteurs de risques (des assureurs et réassureurs) qui ont plus ou moins des couvertures européennes. Par ailleurs, la start-up n'a pas prévu de demander une licence d'assurance, comme commencent à le faire certaines assurtech. "Ne pas avoir de licence n'est pas une barrière pour se développer", assure le fondateur. Mais avoir sa propre licence, comme Alan ou Seyna en France, permet de prendre le contrôle sur le pricing est surtout de garder 100% de la prime, au lieu de la partager avec les assureurs ou réassureurs. 

Last but not least, la levée permettra de recruter une vingtaine de personnes en 2021, majoritairement des profils tech. L'assurtech, qui compte actuellement 55 salariés, espère passer le cap des 100 000 clients d'ici un an. Elle ne communique pas son chiffre d'affaires, ni le montant de ses primes.