Le M&A s'enrichit de nouveaux moyens d'analyse de l'information disponible grâce au contexte actuel

Ces dernières années, ont vu se développer des systèmes d'investigation et de contrôle comptable adaptés aux besoins des équipes spécialisées en support aux transactions.

Les opérations de fusions et acquisitions ont réduit en volume en 2020 mais les secteurs résilients et les plateformes de croissance continuent d’attirer l’intérêt des investisseurs. Les multiples augmentent encore : les actifs résistants et résilients sont plus rares, les taux d’intérêt sont encore très bas, le capital investissement dispose de liquidités prêtes à être déployées et élevées, et les industriels cherchent des leviers de croissance ou de rebond. 

Quant aux secteurs plus sinistrés, il existe mécaniquement de vraies opportunités de consolidation de marché, ce qui aiguise naturellement l’appétit de fonds et de plusieurs corporates. 

Par conséquent, et peut être finalement un peu contre intuitivement, la crise actuelle, et les mois à venir, vont démontrer que des opérations capitalistiques d’envergure en volume ou en nombre vont être envisagées (comme le montrent par exemple l’intérêt de Couche-Tard pour Carrefour ou le rapprochement du Groupe InVivo avec le groupe Soufflet pour créer un géant de l’agriculture). Les entreprises innovantes continueront, quant à elles, de lever des fonds (les levées de fonds ont encore progressé en 2020) et le capital investissement disposera de fonds toujours plus élevés, signe que la crise est aussi synonyme d’opportunités. 

Dans l’immédiat, et à très court terme, les entreprises, dont une partie aidées par l’Etat, s’organisent pour trouver des financements et pallier les difficultés financières induites par une baisse de l’activité (prise en charge du chômage partiel, prêts garantis par l’Etat, aides gouvernementales ou locales, etc.). Dans le même temps et pour prévoir la suite, elles doivent chercher des leviers complémentaires de création de valeur et d’amélioration des flux de trésorerie. L’incertitude et les risques inhérents au contexte actuel constituent des points de crispation majeur pour les entreprises. Gagner en productivité et en efficacité, identifier les zones de consommation de trésorerie à améliorer, constituent des axes d’amélioration prioritaires des directions financières pour les mois à venir. 

Pour les dirigeants et les investisseurs, il s’agit donc de disposer des outils les plus efficaces pour gagner en profondeur et en précision d’analyse. La capacité à savoir tirer efficacement des informations de la masse des données disponibles pour faire les bons choix devient donc plus critique que jamais. Il faut pouvoir vite identifier les sujets à enjeux, de façon à orienter immédiatement les investigations et les interrogations sur ces points d’attention. 

Nous assistons depuis quelques années à une formidable amélioration des moyens d’analyses (data analyse, data visualisation, IA, …) et une révolution des usages. Ces outils deviennent de plus en plus incontournables pour les acteurs de la finance et les data scientists ont le vent en poupe. Et l’exploitation accrue de ces moyens s’illustre aussi dans le M&A. Être capable d’évaluer rapidement le niveau de cybersécurité d’une cible, ou encore savoir apprécier finement les flux, les pratiques, et les événements comptables sur les dernières années, sont des atouts précieux dans l’évaluation d’une cible. 

Ces dernières années, ont vu se développer des systèmes d’investigation et de contrôle comptable adaptés aux besoins des équipes spécialisées en support aux transactions (TS), notamment en ce moment, où les opérations actuelles requièrent réactivité et finesse d’analyse. Nous pouvons ainsi combiner, contrôler et fiabiliser des grandes masses de données comptables provenant de sources différentes, mais aussi les enrichir pour dépasser la seule information brute. Ainsi, au-delà de l’appréciation de la qualité des données comptables, ce type de solutions offre aux experts une capacité d’analyse et de visualisation plus précise, plus rapide et plus riche. 

Bien évidemment, l’expertise métier et sectorielle des hommes reste et restera toujours incontournable. Mais comme lors de toute crise, les mutations se trouvent naturellement accélérées, et l’intégration de nouveaux moyens d’analyses dans nos métiers fait partie de ces évolutions. Nous assistons aujourd’hui à l’émergence d’un "conseil augmenté" où les experts en TS arrivent à réduire leurs efforts de "manutention de données" pour laisser plus de place à leur expertise, au travers de nombreuses analyses rendues plus accessibles, tout cela finalement au bénéfice final de l’ensemble des acteurs du M&A.