La BCE va-t-elle baisser ses taux directeurs de plus de 0,25 point en décembre ?
Si une majorité de traders mise sur une baisse de 0,25 point des taux lors de la prochaine réunion à Francfort, plusieurs gouverneurs européens se montrent ouverts à un plus grand pas.
Les gouverneurs de la Banque Centrale Européenne tiendront jeudi 12 décembre leur prochaine réunion de politique monétaire. La trajectoire semble assez claire : ils devraient acter un nouvel abaissement des taux directeurs, dans la lignée de leurs décisions de juillet, septembre et octobre. Mais de quel ordre sera la prochaine baisse ? Si la question divise encore, la BCE pourrait bien s'orienter vers un cran supérieur aux attentes du marché.
Pour l'heure, la majorité des traders misent sur une baisse d'un quart de point de pourcentage, comme en octobre. Seulement 20% des acteurs financiers sondés tablent sur une diminution supérieure, de l'ordre d'un demi-point. Pourtant, plusieurs membres du conseil des gouverneurs semblent ouverts à un abaissement plus franc.
"Nous allons certainement en discuter"
"À partir d'aujourd'hui, il y a toutes les raisons de réduire les taux d'intérêt le 12 décembre. L'option doit rester ouverte quant à l'ampleur de la réduction, en fonction des données à venir, des projections économiques et de notre évaluation des risques", a ainsi déclaré fin novembre le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, devant la presse.
"Nous allons certainement en discuter", a abondé le gouverneur letton, Martins Kazaks. Quant au Finlandais Olli Rehn, il a répété ce mercredi à la presse finlandaise que la fragilité de la croissance et la baisse de l'inflation justifiaient que la trajectoire de baisse des taux doive en tout cas "se poursuivre dans les mois à venir".
Une baisse de 0,50 point sera donc très probablement mise sur la table le 12 décembre. Toutefois, elle ne fera certainement pas l'unanimité : l'Allemande Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a récemment exhorté ses collègues à se ménager une marge de manœuvre pour l'avenir, en n'abaissant pas trop brusquement le principal taux directeur, qui se situe depuis octobre à 3,25%.