Photographies immobilières : les retouches disent la vérité

Selon une étude d’eye tracking de l’université de l’Old Dominion University, 60% du temps passé sur une annonce immobilière par les acheteurs potentiels est consacré à l’inspection des photographies. Dès lors, établir une relation de confiance fondée sur la qualité et la véracité des photographies immobilières est une nécessité absolue pour bien engager la vente. Mais ce que l’on sait moins, c’est que les retouches aident à atteindre ce but.

Retouches ou pas retouches ?

Il est communément admis que trop retoucher une photographie immobilière revient, pour le vendeur, à duper le client. Effectivement, lorsque l’acheteur visite un bien qu’il n’a vu qu’à travers des photographies trompeuses, le subterfuge tombe. Pire encore, les défauts du bien ressortent d’autant plus en contrepoint des images qu’a vues le client. Ainsi, pour bon nombre de professionnels, la photographie n’est efficace que lorsqu’elle capture le bien tel qu’il est réellement. Retouchée à outrance, elle court le risque d’être trompeuse voire contre-productive. D’ailleurs, l’historien de la photographie André Gunthert n’indiquait-il pas que "ce qui est photographique exclut la retouche. Ce qui est retouché exclut le photographique" ? Néanmoins, cette remarque ne peut s’appliquer systématiquement. Par exemple dans la photographie d’architecture, seule la retouche permet de montrer la réalité du bien.

La photographie brute : la réalité déformée

Toute photographie donne à voir sa vérité particulière. D’emblée, elle est une construction et une mise en scène. Le photographe Richard Avedon explique qu’une photographie n’a pas de valeur universelle : "l’inexactitude n’existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d’elles n’est la vérité". Contrairement à ce que l’on pense, la retouche est ce qui permet à la photographie immobilière de se rapprocher de la réalité d’un bien.

La photographie capte une réalité en trois dimensions et la restitue en deux dimensions. De ce fait, cela a des conséquences sur l’image obtenue. La perspective est le premier élément à en pâtir. Par exemple, quoi de plus mensonger qu’une photo prise au pied d’un immeuble dont les murs semblent se rejoindre ? Dans la réalité, ils sont bien parallèles. La retouche apparaît alors comme le seul moyen de retrouver cette vérité.

Autre conséquence, le meilleur des appareils photos ne peut égaler l’œil dans le rendu de la luminosité. Les écarts de lumière sont parfois importants, et la photographie risque de proposer une image trop claire ou trop sombre, ce qui ne correspondrait pas à la réalité. Là encore, la retouche intervient pour la bonne restitution de la réalité qui sera perçue à l’identique lors des visites.


Standardiser la retouche augmente la confiance

En tant que premier vecteur de confiance, l’image immobilière est la caution empirique qui encourage le client à se tourner vers un bien plutôt qu’un autre. C’est ce qui lui permet de se visualiser dans le bien et d’en saisir tout le potentiel. Dès lors, elle se doit d’être la plus qualitative possible, sans pour autant altérer la réalité.

Comment s’assurer que la retouche en photographie immobilière sert bien la réalité et n’abuse pas la crédulité de l’acheteur ?

Il s’agit simplement de mettre en place des standards de retouche permettant de rapprocher ce que la photographie transmet et la réalité objective du bien, et ceci afin que l’acquéreur potentiel puisse facilement s’y projeter : faire disparaître les objets trop personnels de l’occupant, mettre en évidence l’identité architecturale, saisir l’équilibre de la lumière intérieure et extérieure… Voici quelques options, proposées par cette retouche, qui ne dénaturent pas le bien.

Bien au contraire, dans une logique marchande et parce qu’elle présente alors les biens sous leur meilleur angle sans pour autant les corrompre, la photographie immobilière gagne donc à être retouchée, tant pour le vendeur que pour l’acheteur.