Attractivité des centres-villes : la proptech à la rescousse

Les centres-villes de nos grandes métropoles perdent de leur attractivité. La fuite des citadins vers la province à l'annonce du confinement l'a notamment mis en exergue. Les espaces disponibles dans les centres urbains s'amenuisent et sont vieillissants. Dans le même temps, les nouvelles générations ne vivent plus comme leurs parents.

Moins sédentarisées et peu attachées à la notion de propriété, les nouvelles générations se basent sur de nouveaux critères pour déterminer le niveau de qualité de vie des centres urbains. Les villes ne peuvent donc plus faire l’impasse sur leur attractivité, au risque de se dépeupler. Pour cela, elles doivent s’appuyer sur le digital et la technologie pour se réinventer.

Centres-villes : les facteurs du déclin

Trop chers, trop bruyants, trop pollués, les raisons qui expliquent la perte d’attractivité des centres-villes sont nombreuses. Dans le même temps, les habitudes de consommation des nouvelles générations, de plus en plus numérisées, constituent un changement majeur dans le rapport qu’ils entretiennent avec l’endroit où ils vivent.

La vie de quartier et l’activité commerciale au sein des centres-villes souffrent notamment de ces nouveaux modes de vie. L'e-commerce, qui offre un choix toujours plus large de produits, des services plus fluides et rapides ainsi que des tarifs souvent plus compétitifs, vient concurrencer les commerces physiques qui peinent à proposer une offre aussi complète. Peu à peu, certains centres-villes voient leurs commerces de proximité fermer, emportant avec eux l’effervescence de la vie de quartier.

La place encore trop importante de la voiture, et avec elle son lot de nuisances, le manque de propreté ou les problèmes d’insécurité, sont autant de facteurs qui poussent les familles à s’installer en périphérie à la recherche d’un cadre plus propice, plus apaisé. De plus, le développement des transports en commun permettant de relier de plus en plus facilement les centres d’affaires aux nouveaux quartiers résidentiels (en périphérie ou en provinces), incite les jeunes ménages à vivre à l'extérieur des centres historiques pour vivre et travailler.

L’immobilier au centre des préoccupations

Le logement joue, lui aussi, un rôle majeur dans la perte d’attractivité des centres-villes. Alors que les familles s’exilent pour accéder à la propriété ou simplement avoir plus d’espace, les jeunes actifs, en quête d’une vie bouillonnante, peinent eux aussi à se loger en ville dans de bonnes conditions. Particulièrement vieillissante et onéreuse, l’offre dans les grandes villes ne correspond plus aux modes de vies actuels. Les conditions d’accès et critères de location ou d’achat sont devenus plus rigoureux et découragent bon nombre de candidats.

Si la question du logement est largement évoquée par les politiques, les élus ne se focalisent bien souvent que sur deux axes : le manque d’offres et l'augmentation des prix. Ce n’est pourtant pas uniquement là l’essentiel. Créer du logement : oui. Mais, créer quel type de logement ?

Si on ne prend pas en compte les nouveaux modes de vie et les besoins qu’ils génèrent afin de mettre en adéquation l’offre avec les attentes des habitants, on ne répond qu’à une partie de la question.

Prenons, par exemple, le cas de l’actif en mobilité ou de la personne en transition familiale. Le logement traditionnel, loué non meublé, et qui nécessite de nombreuses garanties (cautionnement divers, contrat de travail en CDI, etc.) n’est pas adapté à leur demande. L’appart’hôtel, plus cher et qui manque singulièrement de convivialité, non plus. La flexibilité des contrats, la qualité des logements, les services associés, la convivialité sont autant de défis à relever pour éviter, après la fuite des familles, celle des jeunes actifs des centres urbains.

La proptech comme vecteur d’attractivité

Le marché de l’immobilier est donc une des raisons principales de la perte d’attractivité des centres-villes. Opérée de manière archaïque, l’offre est inégale, les prix manquent de cohérence et les services sont souvent inexistants.

La proptech, qui s'intéresse à la fois à la digitalisation des processus et à l'expérience client, entend révolutionner un secteur qui n’a pas évolué depuis 50 ans.

La proptech apporte des outils et des offres nouvelles sur le marché de l’immobilier jusque-là opéré de manière ultra traditionnelle. Cela, grâce à des solutions innovantes qui s’appuient sur des innovations tels que le Big data, la mobilité ou encore des objets connectés.

Les start-up de la proptech participent à l’amélioration de l’offre et de l’expérience client tout en développant la productivité et l’accessibilité. Elles apportent des réponses à l’accélération des usages digitaux et des nouveaux besoins qu’ils engendrent en mettant à disposition des services et usages en adéquation avec les attentes des usagers. Le coliving en est une bonne illustration.

En effet, le coliving consiste à imaginer, d’une page blanche, un logement plus accessible en tirant le meilleur de l’appartement meublé en préservant le sentiment de se sentir "chez soi", de l'hôtel avec ses multiples services et commodités d’accueil, et de la colocation en offrant un lieu de rencontre pour lutter contre l’isolement des villes, toujours plus grandes et impersonnelles.

Le principe du coliving réside dans une offre de logements adaptée à l’évolution des modes de vie, à la fois flexible et centrée sur l’utilisateur, tout-en-un avec des logements entièrement équipés intégrants des lieux de coworking et des espaces conviviaux où il est possible de se retrouver et d’échanger, et très accessible en mutualisant les services et les espaces entre tous les habitants (salons, buanderies, salle de sport, etc.).

En digitalisant le parcours utilisateur, le coliving vise à simplifier l’accès au logement et à proposer des solutions plus flexibles pour une génération qui privilégie l’expérience à la possession.

Première dépense des ménages français, le logement connaît donc (enfin) sa révolution grâce à la proptech. Une révolution silencieuse mais profonde. Une révolution de l’usage indispensable si l’on veut, ensemble, sauver les centres-villes.