Atos engage ses créanciers dans un vote crucial pour son plan de sauvetage
Après des mois de turbulences financières, Atos tente de rétablir l'équilibre en sollicitant ses créanciers. Une décision qui intervient dans un contexte de restructuration massive, avec un besoin urgent de liquidités.
Atos, autrefois leader dans le secteur des services numériques en France, se trouve aujourd'hui à un tournant décisif de son histoire. Confronté à une dette importante et à des difficultés stratégiques, le groupe a initié une procédure de sauvegarde accélérée, visant à restructurer ses finances. Ses créanciers et actionnaires, réunis en classes de parties affectées, ont été convoqués pour voter sur ce plan entre le 6 et le 27 septembre 2024. Ce vote pourrait sceller l'avenir de la société, qui doit composer avec une dette de plus de 1,675 milliard d'euros.
Un processus sous haute surveillance
Depuis l'ouverture de la procédure de sauvegarde accélérée par le Tribunal de commerce de Nanterre en juillet 2024, Atos est sous la supervision de deux administrateurs judiciaires, Maître Hélène Bourbouloux et Maître Thibaut Martinat, désignés pour surveiller la mise en œuvre du plan. Ce dernier concerne spécifiquement l'endettement financier d'Atos, sans impact direct sur les fournisseurs, les salariés ou les autres créances extérieures du groupe.
Atos espère, à travers ce processus, obtenir l'approbation de son plan par les créanciers et actionnaires, condition sine qua non pour son redressement financier. En cas de succès, Atos pourra procéder à des augmentations de capital et à l'émission de nouveaux financements entre novembre 2024 et janvier 2025. Le groupe a d'ores et déjà signé un accord dit de "lock-up" avec plusieurs banques et porteurs d'obligations pour couvrir ses besoins de liquidité.
Un calendrier serré et une dette colossale
La première étape de ce processus est la participation des créanciers à un vote électronique ouvert depuis le 6 septembre et jusqu'au 26 septembre 2024. Les actionnaires, quant à eux, pourront s'exprimer lors d'une réunion prévue le 27 septembre. Les résultats de ce scrutin seront publiés immédiatement après sur le site Internet d'Atos selon Boursier.com.
Le plan de restructuration d'Atos a pour objectif de lever 1,675 milliard d'euros, ce qui permettrait de répondre aux besoins de liquidités critiques du groupe. Cette restructuration est essentielle pour éviter un effondrement de l'entreprise. Selon le tribunal de commerce de Nanterre, une audience visant à valider le plan pourrait avoir lieu le 15 octobre 2024.
Cependant, l'approbation du plan entraînerait une dilution massive des actions actuelles. Cette perspective pourrait générer des tensions lors du vote des actionnaires, qui se trouvent dans une position délicate, entre la survie du groupe et la perte de valeur de leurs investissements.
Un groupe sous pression
Atos a été confronté à plusieurs crises ces dernières années, marquées par des erreurs stratégiques et des crises de gouvernance. Ces difficultés ont conduit à la chute de sa valeur boursière, et à la nécessité de trouver un plan de restructuration.
L'entreprise doit également faire face à la pression des hedge funds, désormais principaux créanciers du groupe, qui sont devenus des acteurs clés dans cette restructuration. Selon un article des Echos, ces derniers considèrent l'offre de 700 millions d'euros faite par l'État français pour reprendre certains actifs liés à la défense comme insuffisante. Les créanciers exigent une meilleure valorisation des actifs pour éviter de trop perdre dans l'opération.
Le résultat du vote, attendu pour la fin septembre, sera donc déterminant. En cas de succès, Atos pourrait amorcer une nouvelle phase de son redressement. Mais en cas de rejet, le groupe se trouverait dans une situation encore plus précaire.