Espionnage industriel : deux mises en examen à Paris dans le secteur des semi-conducteurs

Espionnage industriel : deux mises en examen à Paris dans le secteur des semi-conducteurs Un homme et une femme ont été placés sous contrôle judiciaire, soupçonnés d'être impliqués dans la livraison de secrets industriels à la Chine et à la Russie.

Du nouveau dans l'affaire "Ommic", du nom du spécialiste français des semi-conducteurs. Un homme et une femme ont été mis en examen vendredi 29 novembre pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits, comme l'a confirmé le parquet national anti-terroriste (PNAT) à l'AFP. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire de livraison de secrets industriels à la Chine et à la Russie, dans laquelle quatre personnes avaient déjà été mises en examen en mars 2023.

Les deux nouveaux mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire. L'homme est également inquiété pour complicité d'abus par dirigeant des biens ou du crédit d'une société à des fins personnelles, réalisé ou facilité via l'interposition de personnes ou de structures étrangères.

L'enjeu "stratégique" du nitrure de gallium

En 2023, quatre personnes, dont les deux dirigeants de l'entreprise Ommic, avaient été mises en examen pour livraison à une puissance étrangère de procédés, documents ou fichiers de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. D'après les informations du Parisien, ils étaient alors soupçonnés d'avoir "mis en place de nombreux stratagèmes de contournement pour livrer sciemment des puces puissantes et informations sur des technologies sensibles à la Chine et la Russie". Toujours d'après le quotidien, les secrets industriels livrés, "en bout de chaîne, ont très probablement servi à équiper les armées" chinoise et russe.

Ommic a été racheté en 2018 par un homme d'affaire chinois, Ruodan Z., qui en est devenu le président cette même année par l'intermédiaire d'un fonds d'investissement créé en France. L'entreprise française maîtrise l'utilisation du nitrure de gallium, un matériau qui permet une puissance démultipliée des semi-conducteurs, considéré comme "stratégique" en 2021 par le ministère des Armées.