Impôts : Bernard Arnault vante les mérites du retour de Trump à la Maison Blanche
Seul Français présent lors de l'investiture de Donald Trump le 20 janvier dernier, Bernard Arnault était au premier rang parmi les dirigeants et autres chefs d'États. Et l'homme d'affaires, PDG de LVMH, a fait part, lors de la présentation des résultats de LVMH, d'un fossé qui se creuse entre les deux continents. "Je reviens des USA et j'ai pu voir le vent d'optimisme qui régnait dans ce pays. Et quand on revient en France, c'est un peu la douche froide", a déclaré Bernard Arnault à des journalistes en marge de la présentation des résultats annuels du groupe, selon l'AFP. "Quand on revient en France et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c'est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c'est idéal ! C'est la taxation du made in France", a-t-il poursuivi.
Surtaxe d'impôt sur les sociétés
Dans le projet de loi de finances à l'étude, le gouvernement de François Bayrou prévoit notamment de mettre à contribution les entreprises via une surtaxe d'impôts sur les sociétés, qui devrait rapporter 8,5 milliards d'euros. Cependant, celle-ci ne devrait s'appliquer qu'un an contrairement aux deux ans prévus initialement. "Personne n'y croit, une fois qu'on a augmenté les impôts de 40%, qui va les baisser de 40% ?", a argumenté l'homme d'affaires, rappelant le contraste avec les États-Unis, où l'impôt sur les sociétés devrait être ramené à 15% pour les bénéfices réalisés dans le pays et les aides à l'investissement renforcées.
Tentation trumpienne
"Aux USA, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d'États et le président encourage ça", a déclaré Bernard Arnault. "Nous sommes fortement sollicités par les autorités américaines à continuer nos implantations [d'ateliers]. Dans l'environnement actuel, c'est quelque chose qu'on regarde sérieusement", a ajouté le PDG du géant mondial du luxe, qui n'a pas souhaité faire de commentaires sur les nouveaux droits de douane que Donald Trump compte mettre en place.
Sur l'année 2024, LVMH a enregistré des ventes en légère progression de 1% en organique, bien que le chiffre d'affaires ait reculé de 2% à 84,7 milliards d'euros selon les données publiées. Le résultat opérationnel courant a perdu 3,2 milliards, soit -14%, tout en atteignant les 19,6 milliards. Face au ralentissement de la demande sur le marché chinois, numéro un mondial compte désormais sur les États-Unis pour contrebalancer cette baisse.