Budget 2026 : alerte rouge dans l'industrie face à une surtaxation jugée " mortifère "

Budget 2026 : alerte rouge dans l'industrie face à une surtaxation jugée " mortifère " Les chefs de file de l'industrie française tirent la sonnette d'alarme : les mesures fiscales du budget 2026 risquent de compromettre la compétitivité, l'investissement et l'avenir productif du pays.

Le projet de loi de finances 2026, encore en débat à l'Assemblée nationale, suscite une forte mobilisation des industriels. Dans une tribune publiée le 1er novembre dans le Journal du Dimanche, 90 dirigeants d'entreprises de l'automobile, de l'aéronautique, de la métallurgie ou encore de l'électronique dénoncent une pression fiscale croissante qui mettrait en péril les efforts de réindustrialisation.

Une pression fiscale incompatible avec la compétitivité

Le texte signé notamment par Éric Trappier (Dassault Aviation, UIMM), Alexandre Saubot (France Industrie) ou Frédérique Le Grèves (STMicroelectronics France), souligne que " plus de 10 milliards d'impôts et de taxes supplémentaires " toucheront encore les entreprises cette année, malgré la baisse partielle de la CVAE. Ils pointent aussi une série de mesures cumulées : " contributions exceptionnelles, conditionnalités, transferts de charges, redevances, coupes dans les aides à l'apprentissage " relayé par le Figaro.

Les signataires s'inquiètent des conséquences directes sur les capacités d'investissement, la création d'emplois, l'innovation et la compétitivité internationale. Dans leur tribune, ils alertent : " s'attaquer à la trésorerie, c'est s'attaquer à l'outil productif ", dans un contexte où le poids de l'industrie dans le PIB a été " divisé par deux en trente ans " .

Cette fiscalité, jugée "asphyxiante", s'ajoute à un environnement déjà jugé défavorable : carcan normatif, instabilité réglementaire et complexité administrative. Pour ces industriels, le décalage entre les discours politiques et la réalité du terrain est criant : "On ne peut pas saluer l'industrie d'une main et creuser sa tombe de l'autre."

Tensions politiques et cap budgétaire incertain

La contestation industrielle intervient alors que l'adoption du budget 2026 reste très incertaine. Le gouvernement, sans majorité absolue, exclut pour l'instant le recours au 49.3. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a reconnu dans Le Parisien, cité par Le Figaro, que le processus législatif s'apparentait à "une course d'endurance très incertaine où l'on peut chuter à n'importe quel moment".

De son côté, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tenté de désamorcer les critiques, en affirmant que l'exécutif est "à la disposition du Parlement" et "sous la tutelle des 577 députés", lors de son intervention au "Grand Jury", selon Le Figaro. Elle a cependant défendu la politique de l'offre comme levier essentiel pour préserver l'emploi et la croissance, tout en appelant à "un compromis global".

Mais les signataires de la tribune n'en démordent pas. Face à une concurrence internationale qu'ils jugent " de plus en plus agressive ", ils estiment que la France prend le risque de désarmer son industrie. Leur appel aux parlementaires est clair : " préserver les leviers du développement " avant qu'il ne soit trop tard.

Dans un climat politique tendu, le débat sur le budget cristallise une inquiétude plus large : celle d'un modèle industriel affaibli, pris entre injonctions politiques contradictoires et réalités économiques implacables.