Opérations Monétaires sur Titres (OMT) : les promesses suffisent

La BCE maintient ses taux inchangés... Mais n'exclut pas des mesures supplémentaires.

Au cours de la conférence de presse qui a suivi la réunion de la BCE, M. Draghi s’est fait l’avocat de la politique monétaire européenne. Il s’est, en particulier, félicité de ce que l’annonce du programme d’opérations monétaires sur titres (l’OMT) en septembre 2012 avait contribué à rétablir le calme sur les marchés financiers, non seulement dans la zone euro, mais aussi à travers le monde. Selon lui, l’OMT est la mesure de politique monétaire qui « a probablement eu le plus de succès dernièrement ».
Il en veut pour preuve l’élimination des risques déflationnistes et la remontée des Bourses au cours des derniers mois.

A quelques jours de l’examen des plaintes déposées contre le MES et l’OMT auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, ce plaidoyer n’est pas neutre. Le programme OMT a été largement décrié en Allemagne. En particulier, la Bundesbank a contesté la légalité de la procédure.
Selon elle, l’OMT enfreindrait l’interdiction faite à la BCE de financer les États. Si la Cour devait déclarer le programme OMT incompatible avec la Loi fondamentale allemande, laquelle stipule l’indépendance de la Banque centrale européenne ainsi que sa mission de gardienne de la stabilité des prix, certains spécialistes estiment que l’Allemagne n’aurait d’autre choix que de quitter l’Union monétaire.
Mario Draghi s’est dit, quant à lui, persuadé que l’institution allemande agirait en toute indépendance, autant dire qu’il s’attend à ce qu’elle valide les décisions de la BCE.