Un ajustement budgétaire français est indispensable pour la Commission européenne

La France doit impérativement réduire son déficit public pour se conformer aux normes de l'Union européenne.

Selon Paolo Gentiloni, commissaire européen à l'Economie cité par BFM TV, "Il est clair qu'il y a un besoin d'ajustement budgétaire en France et dans les autres pays ayant une dette élevée". Cette déclaration intervient avant une réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles, où des procédures pour déficits excessifs sont en discussion.

Les procédures pour déficits publics excessifs concernent sept pays : la France, l'Italie, la Belgique, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et Malte. La Roumanie est déjà sous le coup de cette procédure depuis 2019. Ces pays ont dépassé la limite de 3% du PIB fixée par le Pacte de stabilité, qui limite également la dette à 60% du PIB. Les mesures correctrices sont donc nécessaires pour respecter les règles budgétaires de l'Union européenne.

La France traverse une période d'instabilité politique depuis les élections législatives de juillet, où aucune majorité claire n'a émergé. Cette crise institutionnelle complique la mise en œuvre des réformes budgétaires nécessaires. Malgré cela, Bruno Le Maire, ministre français des Finances, a affirmé qu'il "est indispensable de rétablir nos finances publiques", tout en annonçant 25 milliards d'euros d'économies supplémentaires cette année.

Ces mesures doivent être confirmées par le futur gouvernement pour que la France respecte sa promesse de ramener le déficit sous la barre des 3% d'ici 2027. La réduction annuelle du déficit exigée par les règles européennes est d'au moins 0,5 point, nécessitant un effort de rigueur budgétaire considérable.

Les sanctions financières et les règles budgétaires

Le Pacte de stabilité prévoit des sanctions financières pour les pays ne respectant pas les règles budgétaires, à hauteur de 0,1% du PIB par an. Pour la France, cela représenterait près de 2,5 milliards d'euros. Bien que ces sanctions n'aient jamais été appliquées, leur menace reste une réalité.

Les règles budgétaires de l'UE, suspendues depuis 2020 en raison de la crise du Covid-19 et de la guerre en Ukraine, ont été réformées et réactivées cette année. Chaque Etat membre doit désormais les respecter pour maintenir la viabilité de la dette publique. "J'attends de chaque État membre qu'il respecte nos règles budgétaires. Il est dans notre intérêt commun de maintenir la viabilité de notre dette publique", a déclaré Christian Lindner, ministre allemand des Finances.

Les pays membres de l'UE doivent soumettre leurs plans budgétaires pluriannuels à la Commission d'ici le 20 septembre. Ces plans seront examinés par la Commission et le Conseil, avec des recommandations prévues en novembre pour aider à rétablir les comptes publics.

Les défis et perspectives

La France, avec une dette atteignant 110% du PIB, doit impérativement réduire ses déficits pour éviter les sanctions financières et stabiliser son économie. La plupart du temps en procédure de déficit excessif depuis la création de l'euro, la France avait temporairement réussi à s'en sortir en 2018. Le retour à une situation budgétaire saine nécessite un effort collectif et des décisions politiques difficiles.

Paolo Gentiloni a souligné que "les difficultés institutionnelles" de la France sont bien comprises, mais il reste "possible" et "nécessaire" de réduire les déficits publics.