Digitalisation de la santé : l’impérieuse urgence de la puissance des réseaux

Premier maillon de la digitalisation de la santé, le réseau est le nerf de la guerre. Sans des solutions de connectivité 100% fiables, sécurisées et interopérables, les établissements de santé à la traîne pourraient même disparaître.

La France fait face à un défi démographique : d’ici 2070 les seniors représenteraient près d’un tiers de la population hexagonale (Source : Insee). Les cartographies révèlent que la localisation des seniors correspond aussi aux zones des déserts médicaux (Indre, Nièvre, Creuse…). Face à ce vieillissement massif, la question de la digitalisation est cruciale pour les établissements médico-sociaux qui doivent anticiper ces nouveaux flux (capacités d’accueil, personnel…). La télémédecine est une parade efficace à cette désertification médicale tout en permettant de désengorger les services d’urgences. Les avancées médicales et l’émergence de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé (algorithmes, objets connectés…) ont fait exploser le volume des données à traiter, à analyser et à mettre en perspective. L’enjeu de la connectivité et de l’accès au wifi à très haut débit au sein de ces établissements est donc au croisement des nouveaux enjeux : traitement et sécurité des données, santé connectée éthique, rôle des établissements dans le système de soins et nouveaux modes organisationnels dans le secteur médico-social.  

L’enjeu n’est plus tant l’innovation des solutions que la capacité d’absorption des réseaux

Le volume de données disponibles pourrait atteindre les 2,3 milliards de giga-octets d’ici 2020 fournies en grande partie par les 80 milliards d’objets connectés attendus d’ici un an. Le nombre pléthorique de solutions innovantes (applications, objets connectés…) existantes et en projet ainsi que le volume de données qu’elles génèrent impliquent une ultra performance des systèmes informatiques des établissements de santé. L’enjeu est multiple : assurer une fluidité du réseau et une continuité de services, garantir une disponibilité totale et de tous les instants des données depuis n’importe quel terminal avec une sécurisation maximale de ces informations sensibles et confidentielles. 

Les solutions de connectivité, Internet et wifi, doivent être fiables à 100%, plus puissantes, évolutives et intelligentes que jamais pour porter l’innovation. C’est l’heure des choix pour les établissements de santé : se faire accompagner pour sélectionner, parmi l’offre foisonnante, les solutions (applications, objets connectés…) les plus adaptées. Mais, en amont, les établissements doivent également se faire accompagner dans la supervision de leurs réseaux pour monitorer et surveiller l’activité tout en anticipant les dysfonctionnements (afin de systématiser l’automatisation de la résolution des problèmes). Ce virage digital est une opportunité pour les professionnels de santé pour repenser leurs infrastructures...surtout quand on sait que certains établissements proposent un réseau wifi uniquement dans les parties communes. C'est un investissement financier qui peut être jugé comme un frein pour développer des initiatives digitales. En effet, les solutions connectivité et l’accès au wifi sont parfois en décalage avec les usages réels. Coûts maîtrisés, souplesse, étude au cas par cas, le modèle de financement reste donc un axe impératif pour permettre aux établissements d’adapter à tout moment leur connectivité à leurs usages sans besoin d’investissement préalable.

La sécurisation des données et l’interopérabilité, garants de l’or gris de demain 

La donnée reste un enjeu crucial d’avenir et de sécurité. Le caractère sensible des données nécessite une démarche personnalisée qui passe par la sécurisation de la chaîne de la connectivité. Les milliards d’objets existants et surtout futurs doivent et devront communiquer avec les systèmes actuels et futurs. Un dysfonctionnement peut s’avérer fatal surtout dans le secteur de la santé. Le partage des données récoltées n’est efficace et efficient que si les infrastructures sont corrélées entre elles ainsi qu’entre les professionnels des services concernés.

L’interopérabilité est une condition sine qua non pour créer un nouveau parcours de soins personnalisé et amélioré. Les effets se ressentent au-delà de l’expérience patient : les bénéfices organisationnels permettent une lisibilité et visibilité homogène des données entre différents services ou professionnels, un gain de temps pour les équipes (processus optimisés) et impactent positivement l’image des établissements. Des nouvelles dynamiques médico-sociales se créent : le patient devient acteur de sa santé et le professionnel se concentre sur l’humain (en se libérant des activités à faible valeur).

Compte tenu du caractère sensible de la santé, la digitalisation progresse moins vite que dans d’autres secteurs : une prudence qui laisse augurer une réflexion en profondeur du système de santé par les acteurs de la santé institutionnels et privés.