La qualité de l'air intérieur dans le viseur du gouvernement

Nous sommes particulièrement vulnérables à la pollution. Or, de nombreuses recherches ont montré que notre environnement intérieur se caractérise par une mauvaise qualité de l'air. En effet, très longtemps délaissée, la purification de l'air intérieur est un enjeu sanitaire de taille notamment au sein des écoles ou lieu de travail. Depuis deux ans, le gouvernement accélère sa campagne de prévention et équipe de plus en plus les lieux publics pour pallier cette problématique.

Quid de la situation en France

Bien longtemps sous-estimée, la qualité de l’air intérieur nécessite une vigilance particulière notamment chez les enfants. En effet, on passe la plus grande partie du temps dans des espaces clos. Les pics de pollution sont récurrents durant l’hiver mais également durant de fortes chaleurs. En effet, en hiver, l’activité humaine est très dense notamment avec le chauffage résidentiel qui entraine un surcroit de polluants « primaires » et « secondaires ». Ces gaz et particules ont des conséquences néfastes sur la santé. De nombreuses mesures sont mises en place lors de ces pics comme la circulation alternée. Néanmoins, le problème subsiste, prolifère et se déplace ailleurs : les espaces clos sont mal aérés avec un fort concentré de particules fines puisque l’air n’y est pas suffisamment renouvelé. Lors des pics de pollution, les recommandations ont longtemps été erronées, préconisant de laisser fermer les intérieurs pour éviter les particules fines.

Très longtemps ignorés, des dispositifs existent depuis de nombreuses années pour contrôler et améliorer la qualité de l’air intérieur. Depuis 2018 et à travers tout le territoire, le gouvernement équipe de nombreuses crèches, écoles maternelles, élémentaires, accueils de loisirs et établissements du second degré de ces solutions. Cependant, ce n’est qu’en 2023 que l’ensemble des établissements recevant du public sera dans l’obligation d’en être équipé.

Les dispositifs de surveillance de la qualité de l’air intérieur sont essentiels

Le taux de CO2 présent dans une pièce informe quant à la qualité de l’air d’un lieu. Ce taux évolue en fonction du nombre de personnes présentes et de sa qualité de ventilation. La mesure du CO2 devient alors un bon indicateur d’aération car à partir d’un certain niveau de concentration, ce gaz peut s’avérer extrêmement dangereux, voire mortel.  Naturellement, l’air contient en moyenne 0,04% de dioxyde de carbone, selon l’Association Nationale pour la Prévention et l’Amélioration de la Qualité de l’Air. Il est désormais indispensable d’utiliser des dispositifs pour surveiller la qualité de l’air en temps réel, afin d’avoir le bon réflexe pour ventiler la pièce et limiter ainsi les risques d’intoxication.

Les solutions pour contrôler la qualité de l’air sont donc précieuses et peuvent être rassurantes pour les lieux accueillant du public, avec une attention toute particulière auprès des enfants notamment en période d’épidémies. Même si nous ne connaissons pas exactement la concentration de la charge virale dans l’air, il convient de la contrôler pour maintenir le CO2 à des taux acceptables pour le bien-être de tous.

Certes, la situation sanitaire a accéléré les prises de conscience : l’aération des bâtiments est devenue un geste barrière par nature et de nombreuses solutions sont enfin installées dans les lieux publics (accélérant ainsi la loi de 2015). Le gouvernement ouvre enfin une chasse à la pollution des lieux clos, longtemps considérés comme des « angles morts ». En effet, outre les espaces publics, ce mal invisible nuit à de nombreux foyers, souvent les moins aisés. Alors pourquoi ne pas aller plus loin, notamment en proposant l’obligation pour les ménages de s’équiper d’un dispositif destiné à contrôler l’air au même titre que le détecteur de fumée ?