Eclairage, déchets … Le projet smart city d'Angers avance, malgré le coronavirus

Eclairage, déchets … Le projet smart city d'Angers avance, malgré le coronavirus Après avoir mis en place la plupart des couches logicielles de gestion numérique des services publics, Angers espère déployer son hyperviseur début 2021 pour toutes les relier.

Un après la présentation d'un projet smart city sur douze ans à 178 millions d'euros, où en est Angers ? Malgré le covid, les choses ont avancé dans la communauté de 23 communes. D'abord, une signature officielle du contrat, dont des derniers détails restaient à régler, est intervenue le 16 mars, la veille du confinement. Le consortium emmené par Engie a ensuite commencé par passer des lampadaires en LED : 2 000 auront été remplacés d'ici la fin de l'année, contre 4 000 initialement prévus, sur un total de 30 000 prévus sur cinq ans. Les premiers déploiements ciblent en priorité les deux communes les plus énergivores du territoire, Bouchemaine et Montreuil. Le consortium a également commencé à livrer son outil de gestion de maintenance assistée par ordinateur. Il permettra d'accéder à distance à toutes les informations de maintenance (état de fonctionnement, dernière réparation effectuée...) des équipements connectés comme l'éclairage ou les feux intelligents. Onze carrefours seront d'ailleurs équipés de ces feux tricolores connectés d'ici la fin de l'année.

Côté déchets, 32 sondes de remplissage ont été déposées dans des points d'apport volontaires, afin de jauger leur niveau de remplissage et ainsi optimiser les tournées de ramassage. D'ici la fin de l'année, les déchetteries du territoire seront équipées de dispositifs de comptage d'entrées et de lecture de plaques, afin de détecter des usages anormaux (un même véhicule venant tous les jours peut par exemple indiquer un usage professionnel interdit dans les déchetteries grand public). Sur le volet eau et assainissement, des capteurs ont été déployés dans quatre zones test pour évaluer la pression et la qualité de l'eau. Trois sites ont également été équipés de technologies d'arrosage intelligent et centralisé, censées réduire la consommation. Un logiciel de supervision des espaces verts, inexistant jusqu'ici, a été déployé.

Retards de construction

Un autre pan majeur de ce marché concerne les bâtiments publics, qui doivent être équipés de technologies permettant de réduire leur consommation et de la piloter à distance. Pas encore d'avancée concrète sur ce pan : des audits ont été réalisés et Angers se fixe comme objectif d'être prête pour le début de la période de chauffe 2021. La ville se donne également un an pour équiper de capteurs 600 places de stationnement gratuit à durée limitée, dont les premières installations ont débuté. Le but est à la fois de remonter des données d'usage et de repérer les automobilistes ne respectant pas les durées de stationnement autorisées pour en informer les pervenches qui viendront les verbaliser.

Une fois toutes ces couches de logiciels métiers mises en place, Angers sera en mesure de déployer son hyperviseur, qui doit connecter ces différentes couches entre elles afin de proposer une vision d'ensemble et centralisée de la gestion du territoire. "J'espère que nous pourrons démarrer l'hyperviseur début 2021", précise Constance Nebbula, conseillère municipale d'Angers déléguée à la transition numérique et présidente d'Angers Technopole. Selon elle, le seul projet ayant véritablement pris du retard est celui de créer un showroom permettant d'accueillir les citoyens et les visiteurs d'autres villes pour leur présenter le projet, et mener des concertations qui doivent aboutir à la création de nouveaux services. Au global, le projet reste donc dans les clous, assure Constance Nebbula. "Le budget ne changera pas et nous sommes seulement sur des retards de quelques mois sur un projet de douze ans, donc l'impact reste pour l'instant assez faible". Mais pour combien de temps ? Depuis le reconfinement, les déploiements sont à nouveau à l'arrêt.