Chaque (petite) ville peut accélérer son attractivité grâce aux datacenters

La transformation digitale est un passage obligé pour le développement des territoires. Au cœur de cette digitalisation, le datacenter à un grand rôle à jouer.

La transformation digitale est sans conteste un passage obligé pour le développement de nos territoires, au risque de voir les entreprises changer de destination. Une transformation qui a été accélérée par la crise de la Covid-19, poussant les territoires à repenser leur développement en lien avec un exode régional des français. Un nomadisme qui impose aux villes de repenser leurs infrastructures, notamment digitales, pour accueillir de manière pérenne cette opportunité de développer leur tissu économique, notamment au travers de l’implantation de nouvelles entreprises. Plus d’air oui, moins de connexion, non.

Portée par l’ambition "France Numérique" et "France Relance", on assiste aujourd’hui à une nouvelle phase de cette transition vers la smart city qui consiste à penser d’emblée le territoire connecté dans son ensemble, de manière efficace, ambitieuse et adaptée aux besoins locaux. Cette nouvelle ère de numérisation ouvre une vraie fenêtre d’opportunité pour les collectivités locales, notamment économique. Et cette impulsion est possible grâce à la maturité des technologies : Internet des objets (IoT), cloud, accélération du déploiement de la fibre, des solutions d’hébergement des données grâce à des Datacenters locaux dimensionnés en fonction des besoins.

L’attractivité des territoires doit désormais être pensée comme un concept multidimensionnel, plaçant la digitalisation au cœur de la réflexion des villes, des entreprises et des CCI. Au cœur de cette digitalisation, le Datacenter à un grand rôle à jouer ; dès lors qu’il assure la souveraineté des données et qu’il est pensé pour répondre aux enjeux d'économie circulaire en lien avec la stratégie de développement des villes.

L’innovation au service d’un marketing territorial 

Valoriser le territoire pour attirer de nouvelles entreprises à investir les régions. C’est clairement une nouvelle exigence des territoires. 

La crise a rebattu les cartes de l'attractivité dont les grandes villes n’ont plus le monopole. Alors, les villes intermédiaires doivent se transformer pour accueillir le potentiel économique permis par la mobilité des français. Comment attirer cependant, si l’on ne dispose pas des infrastructures technologiques nécessaires au bon fonctionnement économique du territoire ? 

Le Datacenter comme cœur névralgique d’un écosystème vertueux au service de l’attractivité des territoires en est la clé. Une réelle opportunité qui permet aux territoires de disposer d’une solution globale d'hébergement local et souverain en conciliant besoin de digitalisation et préoccupation environnementale.

Imaginer les territoires en tant qu’écosystèmes 

Le numérique invite à penser le développement des territoires autour de la notion d’écosystèmes. Dans cette perspective, un territoire doit être pensé en termes d’interactivité entre les talents, les compétences, les innovations, les moyens, les lieux, les idées... Ainsi on voit devenir déterminante la dimension de réseaux et des liens territoriaux. Et c’est également en réseau qu’il faut pouvoir penser aux infrastructures du nouveau territoire connecté. Travailler main dans la main avec les entreprises innovantes, les collectivités, les CCI et les entreprises locales.

Penser le Datacenter en lien avec sa politique écologique

Oui, les entreprises ont besoin d’un hébergement de leurs données et donc de la fibre. Oui, certains territoires ne sont pas considérés comme "bankable" par les gros opérateurs. Oui, les datacenters traditionnels et historiques coûtent cher et sont grands consommateurs d’énergie. 

Mais oui, il est possible de basculer dans une nouvelle ère permettant un hébergement local, une souveraineté des données et une redistribution écologique de l’énergie. 

Il s’agit ici de réfléchir à une stratégie de “Blue IT”, c’est-à-dire qui permet un impact positif. La crise écologique que nous traversons demande à ce que les activités génératrices de pollution digitale prennent part au changement. Il est possible de s’inspirer du modèle d’économie bleue, qui recycle et valorise les déchets pour proposer un service performant, tout en préservant l’environnement. Parce que les générations futures doivent pouvoir considérer les Datacenters comme apporteurs de valeurs pour les territoires et non comme des produits polluants. Concrètement, cela veut dire que le Datacenter doit être intégré au cœur d’un circuit d’économie circulaire local, où l’énergie est recyclée et valorisée. En somme : un circuit court, connecté, où rien ne se perd.

Des datas au cœur et à la mesure des territoires

Le numérique offre des leviers pour transformer les territoires et les data jouent et continueront à jouer un rôle fondamental dans ces transformations, du fait notamment de leur massification. Les data sont devenues en peu de temps un enjeu politique, économique, social et territorial. 

  • Politique car il s’agit d’en garantir la confidentialité, la sécurité et la souveraineté.
  • Économique car elles sont au cœur de toute stratégie d’entreprise.
  • Social et territorial car elles enrichissent la connaissance du territoire et de ses usages.

En inscrivant le Datacenter au cœur de la stratégie d’attractivité des territoires, la ville peut ainsi fidéliser les entreprises locales, attirer de nouvelles entreprises innovantes, dynamiser l’économie locale et enfin, (re)connecter le territoire à l'ensemble du pays.

Mais jusqu’à présent, et parce qu’ils étaient portés uniquement que par les GAFAM, les Datacenters ne pouvaient se développer que dans les très grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse…). Aujourd’hui, les choses ont évolué, et il n’est plus nécessaire d’avoir de gros calculateurs pour délivrer un service à la mesure des villes de taille plus modeste (plus de 10 000 habitants, plus de 2000 entreprises ou industries).

Les avantages du local

Aujourd’hui une entreprise locale est obligée d’aller stocker ses données au sein des Datacenter opérés par les GAFAM, sans aucun moyen d’accéder facilement à leurs infrastructures et sans aucune garantie quant à la localisation des données hébergées.

Pour rester attractifs, les territoires doivent évoluer au rythme du numérique, considérer leur impact et être garants du RGPD.

C’est en ce sens que la  classe politique souhaite aujourd’hui plus de souveraineté numérique ; c’est d’ailleurs un sujet phare des candidats à l'élection présidentielle et l’un des mandats de la présidence européenne. Les maires souhaitent également accélérer leur transformation numérique, mais sans faire ombrage à leur politique en faveur de territoires plus verts. 

Stocker localement ses données pour une entreprise, c’est non seulement avoir la garantie de leur souveraineté, mais c’est aussi la possibilité d'intervenir sur place si besoin, sans nécessité de passer par un tiers. Et penser local, c’est aussi penser “économie circulaire”. 

L’aménagement numérique est une clé pour l’attractivité, la compétitivité et l’égalité des territoires. La connectivité numérique est désormais indispensable à tous et partout en tout temps. Pour l’assurer, l’ensemble des territoires doivent pouvoir bénéficier d’infrastructures d’hébergement sans rogner pour autant sur leur politique écologique.

Non, les Datacenters ne sont plus réservés qu’aux grandes villes françaises. Tout comme les grandes villes n’ont plus le monopole de l’attractivité. Maintenant que la fibre se développe à grande vitesse, chaque territoire, chaque ville, quelle que soit sa taille, peut désormais fournir les mêmes infrastructures numériques que tout autre. C’est la fin de la fracture numérique. C’est le début d’une nouvelle ère qui va voir l’innovation se développer partout en France, grâce aux collectivités.