Pourquoi voyageons-nous encore avec un titre de transport papier ?
Malgré la profusion de services de mobilité numériques, un chaînon est toujours manquant : l’achat et la validation facile de son titre de transport depuis son mobile.
A l’ère du tout connecté, où plus de 74% des Européens possèdent un smartphone, le citoyen est de plus en plus demandeur de services numériques de mobilité capables de fournir des informations en temps réel et des solutions personnalisées. En témoignent les nombreuses applications de mobilité disponibles sur les stores et proposant des calculs d’itinéraires toujours plus riches. Par exemple, l’application Vianavigo d’Île-de-France Mobilités, a récemment intégré plusieurs entreprises de covoiturage et permet à l’utilisateur de filtrer ses résultats selon le coût ou la durée du trajet. Le voyageur a désormais un accès unique à toute l’offre de transport et dispose d’outils toujours plus performants lui permettant d’organiser un trajet sur mesure.
Cependant, parmi tous ces outils destinés à faciliter l’expérience du voyageur, un chaînon est toujours manquant : l’achat et la validation facile de son titre de transport depuis son mobile. Malgré quelques initiatives lancées sporadiquement, une rupture forte dans l’expérience voyageur est toujours bien là !
En effet, sur 8 milliards de trajets annuels en France, aujourd’hui seuls 2% sont disponibles à la vente sur mobile, tandis que 74% des possesseurs de smartphone plébiscitent son utilisation pour leurs déplacements quotidiens, selon une étude OpinionWay pour Wizway Solutions, menée en septembre 2017. Le voyageur dispose d’une profusion d’applications d’information mais ne peut pas acheter son titre dans la foulée. Quel ticket acheter ? A quel prix ? Où se trouvent les distributeurs automatiques ? Comment payer ? Autant de difficultés qui rendent l’expérience client complexe et stressante, et qui contribuent à la fraude (voyage sans titre valable) ou à l’utilisation de la voiture personnelle.
On peut se demander pourquoi et comment, à une époque où de nombreux services sont complètement digitalisés, la billettique sur mobile dans les transports reste un véritable casse-tête !
Une des raisons est sans nul doute liée à des modes de fonctionnement intrinsèquement différents. Le marché du transport repose sur des cycles de vie relativement longs dus à l’amortissement des systèmes billettiques et des équipements qui est de l’ordre d’une quinzaine d’années. Dans un contexte où les budgets sont challengés, les investissements sont souvent réduits à l’essentiel. Beaucoup de collectivités ne sont donc pas régulièrement à jour des dernières évolutions en matière technique ou normative. De ce fait, elles se retrouvent peu compatibles à l’environnement mobile.
L’industrie du mobile, quant à elle, fonctionne à un rythme effréné. La course à l’innovation bat son plein et celle-ci arrive très vite dans les mains des consommateurs. Le taux de renouvellement moyen du smartphone est de 24 mois ! De plus, les acteurs sur ce marché sont relativement volatiles : rappelons-nous la suprématie de Nokia il y a dix ans à peine.
Pour résumer le propos, le transport et le mobile, c’est la rencontre de deux industries aux antipodes l’une de l’autre et les industriels du transport peinent à définir sereinement une stratégie sur le sujet. De plus, l’arrivée de solutions billettiques industrielles sur mobile, viables et pérennes sont très récentes. Le succès de leurs déploiements repose sur trois leviers.
Capacité d’adoption du service
Offrir une solution qui garantisse une expérience performante et simple pour tous. Pour les usagers des transports qui sont déjà équipés d’une carte sans contact leur permettant de valider en un seul geste leur titre, le service doit leur apporter encore plus de simplicité.
Disposer d’une solution fiable qui fonctionne en toutes circonstances même si le mobile est hors réseau ou sans batterie : c’est un élément fort de sérénité pour les voyageurs et les contrôleurs. Mettre à la disposition des agents de contrôle des équipements efficaces et faciles à utiliser : le contrôleur ne doit pas avoir besoin de toucher ou de scruter le mobile à la recherche des éléments de vérification, situations souvent irritantes pour les uns et les autres. Il faudra aussi Garantir la sécurité des transactions et des données des utilisateurs en préservant le partage vis-à-vis de tiers afin d’offrir un gage de confiance dans le service pour tous.
Le mobile permet de développer tout un complément de services grâce aux capacités du smartphone et des applications utilisées. Les mobiles équipés de la technologie NFC sont les seuls à permettre de reproduire le comportement d’une carte, et donc de conserver la simplicité d’usage à laquelle sont habitués les utilisateurs et les agents de contrôle, tout en garantissant le même niveau de fiabilité et sécurité. Parmi les solutions NFC, celles basées sur un élément physique du téléphone (carte SIM, Secure Element) offrent un service incomparable puisque le fonctionnement est possible hors ligne ou lorsque le téléphone est éteint.
La fiabilité et l’évolutivité de la solution
- Adopter une solution interopérable et ouverte qui permette aux collectivités d’aborder les nouveaux enjeux de MaaS (Mobility as a Service) dans un cadre agile.
- Choisir une solution industrielle, évolutive et fiable : la robustesse d’une solution est un prérequis indispensable pour les réseaux de transport qui ont des enjeux importants de qualité d’exploitation du service. Dans un environnement mobile volatile, les solutions doivent permettre et supporter des mises à jour fréquentes.
- Sélectionner une solution indépendante des systèmes billettiques. La majorité des systèmes billettiques actuels ont basé leur intelligence sur le support (Card Based Ticketing) mais une évolution actuelle du marché plébiscite de nouveaux systèmes orientés « serveur » (Account Based Ticketing). Le mobile doit pouvoir s’adapter aux différents systèmes en place et à venir, et non l’inverse.
Les solutions NFC permettent de stocker n’importe quel type d’information (titre unitaire, photo, identifiant, …) et sont donc agnostiques des systèmes billettiques "Card Based ou "Account Based". L’ensemble de l’offre tarifaire est de facto disponible et, couplée au haut niveau de sécurité inhérente à ce type de solution, elle permet à l’opérateur de transport de vendre l’ensemble de sa gamme sur mobile.
Normalisée depuis 2011 au niveau mondial et désormais déployée dans la plupart des smartphones, la technologie NFC s’est largement démocratisée et de nombreux usages émergent progressivement, boostés par le paiement sans contact.
Maîtrise des coûts
- Choisir une solution en mode SaaS (Software as a Service) qui permet de bénéficier automatiquement des dernières évolutions du monde des mobiles sans coût additionnel de mises à jour imposées et sans expertise particulière à développer.
- Minimiser l’impact sur les équipements déjà en place (valideurs, équipements de contrôle) qui évite de pénaliser un projet dès son démarrage et qui contribue à rentabiliser les investissements déjà effectués.
- Diminuer la fraude en facilitant l’achat sur mobile qui permet d’attirer des usagers occasionnels ou des voyageurs éloignés des points de vente physiques.
La technologie NFC est déjà largement déployée dans les transports publics avec plus de 20 millions de cartes déployées en Europe. Facile d’utilisation, elle a été adoptée par le grand public et les opérateurs de transport ont investi massivement sur cette technologie.
Pour les collectivités déjà équipées de système de validation sans contact, la solution NFC sur mobile est donc une évolution naturelle d’un écosystème déjà en place et bien rodé.
La dématérialisation des titres de transport sur mobile est désormais un service à la portée de toutes les collectivités et répond à une véritable attente des voyageurs.
Une solution billettique sur mobile contribuera d’une part, à développer l’usage des transports en facilitant l’accès à l’offre et d’autre part, à diminuer la fraude en permettant l’achat sur mobile de tous les titres de transport à tout moment et où que soit l’utilisateur. Le choix d’un acteur clef capable de créer une synergie positive entre le monde du transport et du mobile, en respectant les enjeux et en équilibrant les intérêts de chacun, est sans aucun doute un facteur important de succès.
Par ailleurs, au-delà des transports, les villes souhaitent désormais développer cette logique d’interopérabilité aux services de vie quotidienne. Des cartes sans contact dites "multiservices" font leur apparition. Elles permettent à un usager des transports d’accéder également à la piscine ou à la médiathèque par exemple. L’enjeu de l’interopérabilité n’a donc pas de frontière, il s’étend aussi bien entre les services qu’entre les territoires. En permettant à chaque service de coexister au sein d’un même support, le smartphone contribuera au développement des mobilités collectives et plus largement au développement d’un univers de services pour des territoires durables.