Courses partagées, sécurité, fidélisation... A peine lancé, le VTC Vitt déborde d'idées

Courses partagées, sécurité, fidélisation... A peine lancé, le VTC Vitt déborde d'idées Cette nouvelle plateforme s'est déployée en juillet à Lyon, Marseille, Nice et Paris. Elle propose des fonctionnalités innovantes peu présentes chez ses concurrents.

Uber, Heetch et autres Txfy vont devoir composer avec un nouveau concurrent sur le marché des plateformes VTC en France : la start-up lyonnaise Vitt. Fondée en octobre 2019, elle a lancé son service début juillet à Lyon, Marseille, Nice et Paris. Avec plusieurs mois de retard sur ses plans initiaux, coronavirus oblige. Elle assure avoir recruté "plusieurs centaines de chauffeurs" dans ces quatre villes pour assurer son lancement. Vitt a adopté un positionnement agressif, avec une commission (20% pour les véhicules thermiques, 19% pour les électriques) et des prix (1,05 euro par kilomètre, 0,25 euro par minute à Paris) parmi les plus bas du marché. 

La particularité de Vitt est l'attention apportée au produit, avec des fonctionnalités avancées que peu, voire aucun, concurrent ne propose. D'abord, les courses partagées. Le Cab s'est ruiné en essayant d'en proposer. Tandis qu'Uber a toujours du mal à les rentabiliser tout en proposant un service et un prix acceptables à la fois pour les chauffeurs et les clients. Comment Vitt compte-t-il y arriver ? "Uber ne proposait que 33% de réduction par rapport à une course normale, peu importe le nombre de passagers", rappelle Magali Fer, cofondatrice et directrice des opérations de Vitt. "Chez nous, si un passager choisit une course partagée mais reste seul, il paiera le même prix qu'une course classique. Mais si nous arrivons à faire monter 4 personnes, elles verront le prix de leur course réduit de 75%." Pour chaque détour nécessaire à la prise en charge d'un nouveau passager, le chauffeur est rémunéré deux euros supplémentaires. En attendant la fin de l'épidémie de coronavirus, les courses partagées ne sont pas disponibles.

Commission à 5% après 10 courses

Vitt propose aussi des nouveautés en termes de sécurité. Comme d'autres plateformes, l'appli permet d'envoyer son trajet à un proche pour qu'il puisse le suivre en temps réel. Mais la fonction Vitt Teen va encore plus loin. Adressée aux mineurs de plus de 13 ans, elle permet aux parents de suivre le trajet depuis l'intérieur : la caméra du smartphone du chauffeur filme le trajet. La start-up assure que cette fonctionnalité est compatible avec le RGPD, puisqu'il s'agit d'un flux vidéo en direct, qui n'est pas enregistré. Les parents doivent signer une autorisation à la plateforme pour débloquer cette fonctionnalité. Une option, réservée aux utilisatrices, permet également de demander une femme chauffeur, mais elle a peu de chances de fonctionner correctement, étant donnée la surreprésentation des hommes dans le métier. Si aucune femme n'est disponible dans un temps satisfaisant, l'appli redirigera vers une course standard. 

Pour attirer les chauffeurs, la start-up déploie un mélange de nouvelles fonctionnalités et d'incitations financières. Au bout de dix courses effectués durant la même journée, la commission descend à 5% (au lieu de 20) pour tous les chauffeurs présentant un taux d'acceptation de courses supérieur à 90%. Car la plateforme affiche à l'avance le prix et la longueur des courses, que les chauffeurs ont le droit de refuser. Une fonctionnalité bientôt obligatoire : elle est prévue par la loi mobilités et entrera en vigueur après la parution d'un décret d'application, probablement au mois d'octobre. Enfin, Vitt permet au chauffeur de réaliser un semblant de fidélisation auprès de ses clients. Après une course, le passager peut cocher un cœur à côté du profil du chauffeur, qui devient alors l'un de ses favoris. S'il commande une course et que ledit chauffeur se trouve à moins de quatre kilomètres, elle lui sera proposée en priorité.

Côté financier, Vitt n'a pas encore levé de fonds, alors qu'elle fait face à des rivaux très bien financés (Uber, Kapten, Txfy...) et que le marché continue d'être subventionné par différentes promotions et mécanismes de fidélité. Il lui faudra d'ailleurs de quoi financer ses propres incitations financières, comme la commission à 5% après 10 courses quotidiennes. "Nous sommes pour l'instant autofinancés et espérons le rester. Nous avons été contactés par des fonds d'investissement, nous ne sommes pas fermés à une levée, mais rien n'est enclenché pour l'instant", précise Magali Fer. Les bonnes idées ont souvent besoin d'argent pour fructifier.