Un an après son lancement, Zoov est devenu le partenaire de ses concurrents

Un an après son lancement, Zoov est devenu le partenaire de ses concurrents La start-up de vélos électriques en libre-service commence à vendre ses vélos et technologies, qui ont très bonne réputation sur le marché, à d'autres entreprises de mobilités.

Il y a un an, Zoov, la start-up de vélos électriques fondée par Eric Carreel (fondateur de Withings), démarrait son déploiement  commercial avec le lancement de 500 vélos à Bordeaux, après un premier test sur le plateau de Saclay. Avec comme objectif de mettre au vélo électrique les employés des zones urbaines périphériques. Mais beaucoup de choses ont changé en un an, entre la paralysie du coronavirus, la mise en place d'appels d'offres en France pour réguler les vélos et trottinettes et un début de concentration du secteur. Résultat : en un an, Zoov ne s'est lancé dans aucun nouveau marché.

Pour poursuivre son développement et financer sa R&D, la start-up a décidé de valoriser son point fort, ses vélos et technologies maison, reconnues même par ses concurrents comme étant de grande qualité. Ainsi, Zoov vient de signer un partenariat avec Pony, qui a remporté l'exclusivité pour opérer des vélos électriques à Grenoble après un appel d'offres. L'autre start-up française, déjà présent à Angers et Oxford, conçoit son propre vélo mécanique, ainsi qu'un vélo électrique deux places, et s'est plus récemment mise aux trottinettes. Zoov fournira à Pony 150 vélos électriques pour ses opérations à à Grenoble et pourquoi pas sur d'autres marchés si leur collaboration s'avérait concluante.

Ventes de vélos et abonnements SaaS

Autre allié de poids pour Zoov, la start-up Vulog. Historiquement positionnée sur les technologies d'autopartage en marque blanche pour le compte d'une trentaine de clients dans le monde, l'entreprise cherche désormais à leur permettre de gérer des services de free-floating depuis sa plateforme. Elle a noué cet été un partenariat avec Zoov pour proposer à ses clients des vélos électriques en marque blanche. Le modèle économique de ce nouveau business est un mélange de ventes de vélos et d'abonnements aux services numériques de Zoov (API, appli, plateforme d'exploitation…). "Nous souhaiterions également mettre en place une rémunération à la performance afin d'être intéressés ou pénalisés selon le succès de notre client exploitant", ajoute Amira Haberah, cofondatrice de Zoov.

Ces nouvelles sources de revenus vont permettre à la start-up de continuer à financer sa R&D, qu'elle considère comme prioritaire sur le lancement de son service dans de nouvelles villes. Des déploiements qu'elle n'aurait de toute façon pas les moyens de financer. "Nous n'avons pas vocation à nous déployer dans de nombreuses villes et apprendre à devenir rentables après", lâche Amira Haberah. "Ce n'est pas le modèle d'entreprise à grosses levées de fonds dans lequel on a envie de s'investir." Zoov ne renonce pas à opérer lui-même le service pour autant, poursuit-elle. "Nous avons atteint le seuil de rentabilité à Bordeaux et Saclay, nous devons à présent réussir à répliquer ce modèle". Par ailleurs, Zoov a besoin de continuer à opérer ses vélos pour les tester et les améliorer. En attendant, le futur de Zoov s'écrit de plus en plus chez ses anciens concurrents et nouveaux clients.