Le marché des véhicules autonomes dopé par le secteur public

Le marché des véhicules autonomes à destination des collectivités, encore peu développé en France, offre d'importantes perspectives de croissance dans les années à venir.

Le marché des véhicules autonomes pourrait bien connaître un développement important dans les prochaines années. En effet, alors que les besoins de déplacements ne vont cesser de croître jusqu’en 2050 d’après l’OCDE, 97% d’entre eux sont effectués en milieu urbain ; là où les transports en commun sont les plus développés. Or, le constat est que 70% des trajets restent effectués en voiture individuelle. Face à ce constat, l’État et les collectivités se mobilisent pour changer les habitudes et proposer de nouvelles offres de transports, comme le véhicule autonome. 

Un marché poussé par une stratégie nationale de développement des véhicules autonomes

L’État français souhaite développer l’usage des véhicules autonomes, en s’appuyant sur des acteurs publics et privés, d’ici à 2030. Pour atteindre l’objectif de mise en circulation de véhicules entièrement autonomes en 2030, une feuille de route intitulée “Stratégie nationale de développement de la mobilité routière automatisée et connectée” a été publiée en 2018, puis mise à jour en 2022. Il ressort que le soutien à l’innovation est l’un des principaux axes de développement du secteur, avec divers financements et dispositifs de soutien (600 M€ investis sur la période 2018-2022). 

L’assouplissement du cadre réglementaire concernant l’autonomisation des véhicules vise en premier lieu les transports publics ou partagés, via la mise en service de navettes autonomes. L’Etat espère ainsi attirer de nouveaux utilisateurs qui jusque-là n'étaient pas usagers de ce type de transport. En effet, cette extension de l’offre de transport devrait permettre d’offrir un service plus personnalisé : dessertes à la demande (particulièrement utile dans les zones rurales), liaisons point à point ; plus économique : automatisation des lignes de bus (le coût du conducteur représente jusqu’à deux tiers du coût des services de transport), gestion automatisée des opérations de stationnement sur parkings (y compris avec recharge), mais également plus sécuritaire puisque la majorité des accidents sont d’origines humaines.

Quelles perspectives pour les constructeurs ?

Alors que le cabinet PwC chiffre actuellement le marché mondial des véhicules autonomes à 130 Mrds€, ce dernier devrait représenter 500 Mrds€ d'ici à 2035 en raison des avancées technologiques et de sa promotion par de nombreux États (assouplissement du cadre réglementaire). Rien qu’en France, l’État souhaite déployer des milliers de véhicules autonomes d'ici à 2030.

Ces perspectives de marché n’ont pas échappé aux constructeurs, qui se positionnent sur le créneau en proposant des véhicules toujours plus autonomes. Mais ce qui est à relever, c’est bien l’arrivée de nouveaux acteurs, historiquement non présents sur le marché automobile. À raison de partenariats avec des constructeurs (et la recherche de nouvelles opportunités marchés), plusieurs leaders des télécoms (Orange Business Services (OBS), Deutsche Telekom, SK Telecom…) ou de la tech (Apple, Google, Amazon…) cherchent à développer et proposer les nouvelles mobilités de demain.

BMW et Mercedes Benz se sont par exemple associés avec Bosch et Continental pour développer des composants permettant l’installation d’un système de conduite autonome sur des véhicules existants, tandis que Google a fait du lancement de sa première voiture, la “Google Car”, la première voiture autonome au monde par la même occasion.