Nick Bortot (BUX) "Nous enregistrons 1 000 nouveaux utilisateurs français chaque jour"

Cette société néerlandaise propose une application d'investissement à un prix moins élevé que les brokers traditionnels. Elle compte 2 millions d'utilisateurs dans neuf pays européens.

JDN. Pouvez-vous nous présenter BUX ?

Nick Bortot, CEO de BUX. © BUX

Nick Bortot. Je trouvais qu'investir dans des actions était compliqué et cher. J'ai donc voulu créer une solution accessible destinée aux personnes qui ont toujours voulu investir mais qui ne l'ont jamais fait. C'est ainsi qu'est né BUX il y a quatre ans. C'est un mix entre une application d'investissement et un réseau social sur lequel vous pouvez suivre des utilisateurs, parler avec vos amis, créer des groupes… Dans BUX, il n'est pas possible d'acheter directement des actions mais des CFD (contract for difference, des instruments financiers qui permettent d'investir avec effet de levier sur des divers marchés comme les actions et le forex, ndlr). Nous voulons être le Robinhood européen (une application d'investissement US, ndlr). En quatre ans, cette entreprise a conquis six millions de clients grâce à un modèle sans commission, une application super léchée et un onboarding simple. C'est exactement ce que nous faisons et c'est d'ailleurs ce qui nous différencie de nos concurrents, les courtiers en ligne traditionnels. En France, il s'agit par exemple de Fortuneo, Boursorama, Bourse Direct… Ils proposent leurs services sur un site web accompagné d'une simple application "vitrine". De notre côté, nous sommes 100% mobile.

Quel est le business model de BUX ?

Pour les transactions basiques, nous ne prenons aucune commission. En revanche, quand l'utilisateur devient un trader plus actif et qu'il a besoin de plus de fonctionnalités, il doit payer une petite commission pour chaque transaction. Par exemple, en ce moment, il faudrait payer 25 centimes pour un CFD de Vodafone. Il est aussi possible de trader avec notre monnaie virtuelle, le funBUX. Quand vous téléchargez l'application, vous recevez gratuitement 100 funBUX. Une fois que vous êtes à l'aise avec le trading, vous pouvez les convertir en euros et trader avec.

L'application BUX est disponible en français. (Cliquez pour zoomer) © BUX

Combien de personnes utilisent l'application BUX ?

Nous comptons deux millions d'utilisateurs dans neuf pays européens dont la majorité est située en Allemagne et aux Pays-Bas, notre pays d'origine. Là-bas, un jeune sur trois a l'application BUX dans son téléphone. Aujourd'hui, nous enregistrons 3 000 nouveaux utilisateurs par jour en Europe. Et nous avons 150 000 utilisateurs actifs mensuels. Nos utilisateurs achètent 40% de CFD européennes et 60% de CFD américaines.

Qu'en est-il du marché Français ?

Aujourd'hui, nous comptons 93 000 utilisateurs français, et enregistrons 1 000 nouveaux utilisateurs par jour. Nous voyons la France comme un marché très important. Nous allons d'ailleurs accélérer nos efforts dans ce pays. La France pourrait être notre troisième marché à terme.

Avez-vous un bureau ici ?

Non, nos 85 salariés sont tous situés à Amsterdam. Nous devons faire attention à nos dépenses. En outre, nous n'avons pas besoin de présence locale. Il est facile de faire de la publicité à distance, notamment avec Facebook. Nous avons des freelances qui écrivent du contenu (des articles d'actualité sur des entreprises cotées, ndlr) en français. Cependant, notre nouveau produit nécessitera peut-être quelqu'un en France.

Justement, vous lancerez STOCKS, une nouvelle application, mi-2019. Quelle est la différence avec BUX ?

Cette application permettra d'acheter directement des actions européennes et américaines sans commission. Elle sera moins gamifiée que BUX et il y aura des fonctionnalités différentes dedans. Nous allons également faire un gros focus sur le côté communautaire. Nous imaginons mettre en place des statuts de leaders d'opinion dans la communauté. Ces personnes pourront donner des conseils aux utilisateurs. Autre différence avec BUX, il y aura un abonnement pour les utilisateurs qui tradent activement et qui ne veulent pas payer de commission à chaque fois.

Pourquoi avoir deux applications au lieu d'une ?

Nous avons eu une longue discussion à ce propos au sein de l'équipe. Nous pensons que si vous voulez investir sérieusement, quelques milliers d'euros ou plus, BUX est trop "fun". STOCKS a une image plus sérieuse qui se rapproche plus de ce que propose un courtier en ligne traditionnel.

Comment se passera le lancement ?

Nous lancerons d'ici deux mois STOCKS en Allemagne et aux Pays-Bas, puis en France et en Belgique au troisième trimestre 2019. Plus de 100 000 personnes sont déjà sur la liste d'attente, principalement les utilisateurs de BUX. Nous espérons atteindre les 40 000 utilisateurs actifs à la fin de l'année.

Communiquez-vous sur un chiffre d'affaires ?

Non. Je peux seulement vous dire que nous avons levé plus de 20 millions d'euros depuis notre création. Nous avons prévu de lever à nouveaux des fonds après le lancement de STOCKS. Nous avons d'ailleurs été approchés par des fonds français.