Les moyens de paiement alternatifs s'imposent comme de nouveaux leviers de croissance
De nouveaux modes de paiement gagnent en popularité. Appelés Moyens de Paiements Alternatifs, ils sont relativement simples à intégrer et s'avèrent très efficaces à court terme comparés à d'autres leviers de croissance.
Souvent, les Alternative Payment Methods (APM), ou Moyens de Paiements Alternatifs en français, ont été conçus en priorité pour être adoptés facilement, le véritable défi consistant aujourd’hui à prendre en compte le processus nécessaire pour intégrer chaque nouveau mode de paiement alternatif que vous souhaitez proposer aux différents marchés.
Parmi les alternatives les plus courantes figurent les cartes de crédit et de débit locales, les virements bancaires, les cartes prépayées, les portefeuilles numériques, le paiement différé ou « Buy now, pay later » (BNPL), ou encore les bons d'achat ; autant de méthodes qui nécessitent de gérer de nouveaux partenariats ou rapprochements financiers. De plus, la disponibilité et la popularité de ces APM varient souvent en fonction des géographies, ce qui complique la tâche des entreprises se développant à l’international. Il s’avère donc judicieux pour les commerçants de s'appuyer sur un partenaire de paiement disposant à la fois de connaissances locales et d’une plateforme technologique permettant de gérer au mieux la mise en œuvre des modes de paiement appropriés. Il est également crucial que le partenaire puisse mettre à disposition rapidement ces modes de paiement : une récente étude menée par Oxford Economics révélait que 56% des acheteurs n'hésitent pas à se tourner vers une autre enseigne, avant même de commencer leurs achats, si le commerçant ne leur propose pas l'option de paiement qu'ils préfèrent.
Les e-commerçants doivent miser sur une stratégie de paiement permettant d'aller au-delà de l'acquisition de nouveaux clients. Celle-ci doit viser à réduire le coût des transactions, augmenter les taux d'acceptation et renforcer la sécurité.
A chaque secteur et modèle économique sa méthode de paiement favorite
La plupart des e-commerçants s’intéressent aux moyens de paiement “Buy Now Pay Later” qui déclenchent plus facilement l’acte et incitent les clients à dépenser davantage en fractionnant leur dépense. Le retail, et plus particulièrement la mode, est le secteur où cette alternative s’est le plus rapidement imposée.
D’autres points sont à prendre en considération pour les entreprises du commerce en ligne. Les commerçants dont le panier moyen est élevé par exemple, ou ceux qui sont plus sujets aux tentatives de fraude doivent se montrer prudents quant à l'utilisation de systèmes de débit bancaire tels que les virements SEPA ou les Cartes Bancaires, car l'acheteur est en droit de demander un remboursement jusqu’à huit semaines après l'achat via sa banque en ligne. Le vendeur doit alors lancer une procédure de récupération de la marchandise, sans quoi il sera totalement perdant.
Par ailleurs, une entreprise à faible marge bénéficiaire, par exemple dans la location de vélos ou de scooters, favorisera au contraire ces systèmes de débit bancaire, qui ont des coûts de transaction inférieurs à ceux des cartes de crédit.
Concernant les achats quotidiens, les clients recourront naturellement moins au crédit, mais peuvent être tentés de dépenser plus avec des cartes locales qui récompensent la fidélité. Un exemple avec Alipay qui a mis en place un tel programme de fidélité et qui introduira certainement de nouvelles méthodes de paiement prochainement.
Pour les entreprises utilisant le mobile comme principal canal de vente, les portefeuilles numériques promettent l'expérience de paiement la plus fluide. Ces portefeuilles, agissant comme des intermédiaires avec les banques émettrices de cartes bancaires, proposent l'intégration des informations de carte bancaire et des procédures d'authentification forte (par exemple, la connexion par empreinte digitale ou la reconnaissance faciale) directement dans l'application ou le téléphone. Les consommateurs doivent prouver l’existence des fonds avant de pouvoir effectuer des achats. Ces APM sont utilisées pour fixer des limites de dépenses, notamment pour les employés des entreprises et, dans un contexte familial, pour les enfants.
Des coûts de transaction assurément réduits
Près de deux tiers des clients se disent prêts à abandonner leur panier, au moment de l’étape du paiement, si leur moyen favori n’est pas proposé ; et sans parler de la perte de revenu, perdre une vente à cette étape du parcours signifie des coûts d'acquisition irrécupérables.
Les coûts de transaction associés aux nouvelles méthodes de paiement sont également inférieurs à ceux des réseaux de cartes établis. Par exemple, le coût d’un virement SEPA peut se limiter à quelques centimes selon la transaction, alors que les transactions effectuées sur les réseaux de cartes internationaux peuvent atteindre un pourcentage de commission élevé. Si à première vue, la différence semble minime, les montants peuvent devenir considérables avec des centaines de milliers de transactions chaque année. Un impact dont les entreprises doivent prendre conscience, notamment celles pratiquant des marges réduites.
Aussi, pour soutenir la lutte contre la fraude tout en assurant la légitimité des transactions, des technologies d’authentification forte, en conformité avec la DSP2, sont également intégrées à certains APM, comme la biométrie dans les portefeuilles numériques.
Enfin, il reste important de noter que la plupart de ces alternatives ne disposent pas de mécanisme de rétrofacturation (“charge back”).
Tenir compte des spécificités européennes
Les acheteurs plébiscitent les APM : la pandémie de COVID et l'accélération du e-commerce qui en a résulté ont accéléré l'adoption de ces nouveaux moyens de paiement, qui s’imposent aujourd’hui dans les habitudes des consommateurs européens.
Cependant les entreprises européennes sont en retard : bien que les commerçants proposent de plus en plus de méthodes de paiement face à l'augmentation de la demande transfrontalière, de nombreuses entreprises ne réagissent pas assez rapidement. Pourtant, s’affranchir d'alternatives locales peut être synonyme de pertes considérables.
La localisation est LA bonne stratégie. Le paysage des paiements varie selon les pays : une méthode de paiement peut fonctionner dans l’un, mais pas dans l’autre. Giropay est populaire pour des acheteurs allemands, iDEAL pay pour les Néerlandais et Przelewy24 (P24) pour les Polonais. Le choix du bon mode de paiement requiert ainsi une bonne connaissance des préférences locales.
Proposer les moyens de paiement adéquats participe clairement au recrutement de clients sur de nouveaux marchés. En plus des moyens désormais classiques, il faut donc s’appuyer sur des méthodes locales, même si cela représente un défi de taille pour les commerçants. Pour cela, l'accès à la connaissance des usages locaux et aux données de paiement grâce à un prestataire expert peut permettre non seulement de mettre en place un nouveau moyen de paiement, mais surtout, de répéter l’opération avec de nouveaux moyens de paiement locaux sans effort supplémentaire d'intégration et ainsi, de développer sur de nouveaux marchés en consommant moins de ressources.