Les EME : catalyseurs de croissance internationale pour les PME européennes

Les établissements de monnaie électronique (EME) sont particulièrement utiles aux entreprises pour croître à l'internationale.

L'évolution constante du paysage financier nécessite le développement continu d'outils pour en assurer la gestion. Les établissements de monnaie électronique (EME) sont particulièrement utiles aux entreprises qui utilisent déjà la technologie pour optimiser l'efficacité du traitement des paiements. Mais comment ces établissements peuvent-ils contribuer à améliorer la gestion des finances à travers l’Europe ?

Lorsqu'il s'agit de transferts transfrontaliers en euros au sein de l'Union européenne, la principale préoccupation des entreprises françaises est la rapidité des paiements. Cependant, la discrimination des numéros IBAN constitue un défi encore plus grand. Malgré les réglementations interdisant cette pratique, de nombreuses entreprises et entités publiques de l'UE continuent de rejeter les IBAN fournis par des prestataires de services de paiement (PSP) situés dans d'autres États membres. Un problème récurrent pour les PME qui opèrent en local et à l’international. Alors, en quoi les EME peuvent-ils leur permettre de s’affranchir de ces blocages pour prospérer à l’étranger ?

Surmonter la discrimination à l’IBAN

Les IBAN constituent un moyen structuré et efficace de naviguer dans des systèmes internationaux complexes. Les IBAN fournissent un format standardisé pour identifier les comptes de paiement, garantissant un traitement précis des transactions financières dans les différents pays. Le format normalisé des IBAN minimise le risque d'erreurs dans les numéros de compte, et par la même occasion, les risques d'échec ou de mauvaise orientation des transactions.

Les produits clés proposés par les prestataires de services de paiement (PSP) comprennent les comptes IBAN pour les particuliers et les entreprises. Par exemple, l'environnement réglementaire néerlandais, est connu pour ses normes rigoureuses, ce qui ajoute de la crédibilité et de la confiance à toutes les opérations dans d'autres pays. La détention d'une licence EME néerlandaise permet à des fintech d’étendre la licence à tous les pays de l'UE, soutenant ainsi une stratégie européenne et s'alignant sur le principe fondamental de l'UE qu'est la liberté de commerce. Cela permet de disposer d'un cadre réglementaire solide qui garantit la conformité avec les réglementations financières de l'UE, ce qui simplifie le processus d'entrée sur de nouveaux marchés.

Selon la dernière recherche thématique de la BCE, la discrimination à l’IBAN est particulièrement répandue dans des pays tels que l'Allemagne, la France et les Pays-Bas, certains cas ayant également été signalés en Espagne et en Italie. En 2022, 2 000 plaintes dont 750 concernant des acteurs français ont été recensées par la plateforme Wise. Le secteur public (impôts, CAF, etc.) pèse pour un quart de ces plaintes, au même niveau que les services financiers et devant les télécoms (19%) et les assurances (15%). En outre, les fournisseurs, les clients et les autorités pratiquent parfois une discrimination intentionnelle ou inconsciente, souvent motivée par la logique anti-blanchiment de leurs banques, qui lie le lieu d'établissement de l'entreprise à l'IBAN qu'elle utilise. Par conséquent,

si une entreprise ne dispose pas d'un numéro de compte local, certaines entreprises locales, des autorités publiques ou même des opérateurs télécom peuvent refuser leurs paiements.

Vers des virements transfrontaliers plus rapides

Lorsqu'il s'agit de virements transfrontaliers au sein de l'Union européenne, la rapidité des paiements est une autre préoccupation importante pour les startups et les PME hexagonales. Pour y répondre, des fintechs bancaires veillent à ce que tous les schémas SEPA soient disponibles, en mettant l'accent sur les paiements SEPA instantanés, qui permettent d'effectuer des transactions d'un montant maximal de 100 000 euros en l'espace de quelques secondes.

Lorsqu'elles lancent des IBAN dans différents pays de l'UE, les banques et tous les PSP sont confrontées à des différences réglementaires, notamment en ce qui concerne les exigences en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de KYC pour l'identification des personnes. Les clients peuvent ne pas être conscients de ces particularités, à l’inverse des EME qui intègrent ces cadres légaux dans chaque pays.

Aux Pays-Bas, les réglementations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de connaissance du client exigent un contrôle approfondi de l'identité des clients, l'identification devant se faire à l'aide de sources fiables telles que les passeports ou les cartes d'identité nationales. Les signatures électroniques qualifiées (QES) sont encouragées mais non obligatoires. En Allemagne, les exigences en matière de lutte contre le blanchiment d'argent sont plus strictes et requièrent des méthodes d'identification en ligne sécurisées, impliquant souvent des sessions en temps réel avec des fournisseurs de services de vérification d'identité, et mettent l'accent sur l'utilisation de SEQ pour garantir l'authenticité et la sécurité des transactions numériques. Il ne s'agit là que d'un exemple parmi d'autres d'exigences locales spécifiques que les EME prennent en main.

Un levier de croissance pour les PME et startups françaises

En adoptant une approche européenne, les PME françaises peuvent bénéficier de l'agilité et des solutions intégrées fournies par les EME. Ces institutions offrent des outils essentiels tels que des IBAN locaux, des paiements instantanés et des fonctions complètes de gestion financière au sein d'une plateforme unique, garantissant la rapidité, l'efficacité et la conformité au-delà des frontières. En s'attaquant à des problèmes tels que la discrimination en matière d'IBAN et en adhérant aux exigences locales en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de KYC, les EME garantissent des transactions financières transparentes et instaurent un climat de confiance avec leurs clients. Les clients sont encouragés à adopter ces solutions innovantes pour améliorer leurs opérations financières, réduire leurs coûts et conserver un avantage concurrentiel. En adoptant les capacités des IME et en pensant au-delà des frontières, il est possible de débloquer de nouvelles opportunités et de favoriser la croissance sur le marché dynamique de l'UE.