Construire une finance augmentée : 5 conseils pour une adoption efficace de l'IA
Loin de remplacer l'expertise humaine des équipes financières, l'intelligence artificielle (IA) peut devenir leur meilleure alliée.
Loin de remplacer l’expertise humaine des équipes financières, l’intelligence artificielle (IA) peut devenir leur meilleure alliée. Elle est particulièrement bien adaptée aux enjeux de la fonction finance — un domaine qui repose sur l’analyse, la rigueur et la prise de décision fondée sur des données solides. Par ailleurs, les entreprises françaises investissent de plus en plus massivement dans les technologies liées à l’IA. Près d’une entreprise française sur deux (47 %) considère aujourd’hui que l’intelligence artificielle génère une valeur et un retour sur investissement élevés à très élevés, signe que la fonction finance évolue rapidement avec ces nouvelles technologies. Mais ce n’est pas seulement une question d’investissement. En effet, les données ne servent que si elles sont bien exploitées. L’IA permet alors de traiter de grands volumes d’informations sans surcharge opérationnelle, pour une lecture plus rapide, plus fine et plus stratégique. En somme, elle transforme la donnée brute en vision exploitable.
Pour tirer pleinement parti de l’IA en finance, les entreprises doivent accompagner cette transition avec une évolution structurelle et culturelle. Plus d’un tiers des entreprises françaises (34 %) estiment d’ailleurs que les compétences en IA deviendront essentielles pour leurs collaborateurs dès 2025. Voici cinq façons concrètes d’évoluer avec l’IA.
1. Considérez l’IA comme un nouveau talent à fort potentiel
L’IA ne doit pas être perçue comme un substitut mécanique, mais plutôt comme un nouveau collaborateur à haut potentiel : capable d’apprendre rapidement, toujours disponible, mais nécessitant un cadre clair et un contexte précis pour être pleinement efficace. En mobilisant l’IA pour vérifier des données, explorer des scénarios ou analyser les tendances concurrentielles, les équipes financières enrichissent leur réflexion stratégique, tout en libérant du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. Dans ce rôle d’« assistant augmenté », l’IA devient un catalyseur de performance pour la fonction finance — à condition d’être pilotée avec rigueur et intégrée dans une logique métier.
2. Maîtrisez l’art du prompt
Le contexte est essentiel ! Et pour l’obtenir, rien ne remplace une collaboration étroite avec les autres services de l’entreprise. Plus le contexte est riche, plus les questions sont pertinentes, et meilleures sont les réponses. Ces principes s’appliquent aussi à l’IA. Pour exploiter pleinement son potentiel, les équipes financières doivent savoir poser les bonnes questions. Tout repose sur la qualité des prompts — autrement dit, la manière dont elles formulent leurs demandes et guident l’IA dans ses réponses. Décomposer les enjeux, fixer des objectifs clairs et personnaliser les réponses peuvent permettre un réel changement sur la manière dont l’IA impacte la prise de décision des décideurs financiers.
3. Utilisez l’IA pour affiner vos messages
La première version d’un message est souvent la plus délicate à rédiger. Pourquoi ne pas laisser l’IA faire le premier jet ? Elle peut lever le syndrome de la page blanche et devenir un atout précieux pour traduire les données financières en messages clairs à des publics non financiers. L’IA est particulièrement utile lorsqu’il s’agit de partager une stratégie financière lors d’un kick-off, d’un all-hands ou encore d’une réunion inter-équipes. Il ne s’agit pas de simplifier à l’excès, mais de s’assurer de transmettre un message fluide, sans jargon, et de lever les incompréhensions que la finance peut encore susciter au sein de l'entreprise.
4. Osez poser les vraies questions
Poser une question difficile en comité de direction — sur les perspectives de croissance, par exemple — peut vite devenir pesant. L’avantage avec l’IA ? Elle ne s’offusque pas, et peut répondre aux interrogations les plus sensibles. Vous pouvez la questionner sur les failles de votre stratégie financière, ou sur ce que vos concurrents font mieux que vous. Ces réponses, loin d’être décoratives, peuvent combler des angles morts et élargir votre vision stratégique.
5. Ne demandez pas à l’IA d’être parfaite
Une erreur fréquente consiste à croire que l’IA est infaillible. En réalité, elle n’a pas vocation à être parfaite, mais utile. L’objectif des entreprises ne devrait pas être d’attendre des réponses idéales, mais de gagner du temps et d’optimiser les coûts. Positionnée comme un partenaire d’analyse et de projection, l’IA peut apporter une réelle valeur, à condition de ne pas lui accorder une confiance aveugle. Les équipes financières doivent rester vigilantes : évitez d’y intégrer des données sensibles ou des documents confidentiels dans des modèles qui ne sont pas conçus pour un usage sécurisé en entreprise. La sécurité reste un enjeu clé : elle ne doit pas freiner l’innovation, mais orienter un usage conscient et maîtrisé.
Avoir une stratégie IA solide est devenu essentiel. Mais sans adoption concrète par les équipes financières, elle reste théorique. La réussite dépend moins de la sophistication de l’approche que de son appropriation sur le terrain. Pour enclencher une dynamique positive, il est alors important de commencer par des cas d’usage simples, immédiatement utiles et cohérents avec les valeurs de l’entreprise. Cela permet aux organisations de se familiariser avec les outils, de les tester en toute sécurité, et ainsi de construire une adoption durable, où performance, responsabilité et innovation avancent au même rythme.