Skype fait rugir les opérateurs mobiles

Il semblerait que les opérateurs de téléphonie mobile ne voient pas d'un très bon oeil l'arrivée de ce logiciel de voix sur IP. Trop populaire, il risquerait de réduire leurs marges.

Les opérateurs T-Mobile (Allemagne) et AT&T (Etats-Unis) auraient décidé de restreindre ou d'interdire l'utilisation de Skype sur le mobile d'Apple, au motif que ce logiciel serait en violation des conditions d'utilisation de leurs forfaits. Chez AT&T, l'utilisation du logiciel est donc limité aux réseaux Wi-Fi, et l'interdit par le biais de la 3G. Chez T-Mobile, il a été déclaré que l'utilisation de Skype pouvait conduire à la rupture du contrat avec le client. Argument principal présenté par les opérateurs : ce logiciel utiliserait trop de bande passante pour fonctionner sur leurs réseaux. 

Petit rappel  

Les logiciels de VoIP permettent de communiquer entre utilisateurs possédant un logiciel spécifique à l'aide d'une simple connexion Internet, donc de manière quasi gratuite.

Skype est arrivé sur l'iPhone le 31 mars, pour un succès immédiat puisque le logiciel s'est téléchargé à 1 million d'exemplaires en l'espace de quelques jours.

Exemple d'utilisation  

Imaginez que vous soyez à l'étranger à proximité d'une borne Wi-Fi, il vous suffit alors de lancer votre logiciel de VoIP pour communiquer avec vos proches pour un prix relativement modeste (entre 0,01 et 0,2 euros la minute).

Les opérateurs menacés ? 

Vu le coût exorbitant (entre 0,59 et 2,90 euros la minute chez Orange par exemple) que facture les opérateurs de téléphonie mobile à leurs clients en roaming (communications à l'étranger), on comprend mieux leurs craintes. Ce créneau rapporte énormément d'argent aux opérateurs pour le moment, à l'instar des SMS et MMS, car le coût réel d'une communication émise depuis ou vers l'étranger est largement en dessous de ce qui est facturé aux clients finaux.  

Mais la riposte s'organise par le biais des professionnels de l'informatique. L'association Von (Voice over the Net Coalition), qui regroupe notamment Microsoft, Intel et Skype a décidé de déposer l'affaire devant la Commission Européenne afin qu'elle se saisisse de ce dossier.