SmartX veut faire prendre son envol au marché du textile connecté

SmartX veut faire prendre son envol au marché du textile connecté Le nouveau cluster européen se donne trois ans pour créer une chaîne de bout en bout dans le secteur et résoudre les difficultés actuelles.

Après les objets, l'IoT rend communicant le textile. Pour faire connaître les initiatives de vêtements connectés, le cluster CITC dédié à l'IoT présente lors d'un workshop ce mardi 14 janvier dans ses locaux à Lille le projet SmartX, lancé en mai 2019 dans le cadre du programme européen Horizon 2020 et auquel ses équipes participent. L'objectif de SmartX : réunir les acteurs du textile, de la microélectronique et du traitement de la donnée afin d'aboutir à une chaîne de bout en bout en Europe.

"Le textile tend à devenir une filière à part entière dans l'IoT, souligne Emilie Defer, chargée d'études et de veille au CITC. On observe un engouement particulier dans ce domaine et l'on anticipe une augmentation de la valeur de ce marché de 1,5 milliard de dollars en 2021 à 3 milliards de dollars en 2024 en Europe. Des projets se développent dans trois domaines : la protection du corps notamment dans le sport, les applications industrielles et la santé, où les premiers projets concernent en premier lieu des wearables car les certifications sont moins longues à obtenir." Le groupe de télécommunication NTT a par exemple présenté en novembre 2019 son gilet connecté Hitoe, destiné à mesurer les activités cardiaques et musculaire de son porteur. 

2,4 millions d'euros de subventions européennes

Pour encourager cet essor du textile connecté, 13 partenaires ont accepté de porter le projet SmartX, aux côtés du CITC, dont le pôle de compétitivité français EuraMaterials ou le centre de compétence textile belge Centexbel. "Nous avons dressé la liste des acteurs qui opèrent dans le textile connecté, comme la start-up française BioSerenity qui conçoit des vêtements connectés en santé, ou le groupe spécialiste des tenues professionnelles Mullier Flory, afin de dessiner une cartographie et pouvoir mettre les entreprises en relation avec les partenaires adéquats pour leurs projets à venir", explique Emilie Defer.

Parmi les fournisseurs français, l'entreprise grenobloise Primo1D, qui intègre des composants RFID dans les fibres textiles et pour qui le marché va offrir d'importantes perspectives dans les années à venir. "Notre fibre textile permet aux distributeurs d'effectuer des inventaires en temps réel, en remplaçant les barres-codes et les étiquettes. Le BtoB s'intéresse aussi aux possibilités des vêtements connectés pour bénéficier d'une traçabilité des équipements de protection individuelle (les EPI, ndlr) et bénéficier de nouveaux services, notamment pour contrôler l'accès des personnes ou s'assurer qu'un technicien porte le bon équipement à tel endroit, raconte Emmanuel Arène, son CEO, qui rappelle également que le textile est devenu un matériau de base dans l'industrie, demandeuse de traçabilité. Notre marché concerne des dizaines de milliards de pièces à l'international, et nous ne sommes qu'au début des déploiements."

La création d'une communauté autour du projet SmartX doit également permettre de lever les points de blocage rencontrés dans le textile connecté. "Il y a encore des difficultés d'intégration de l'électronique au textile. Il faut également penser à la recyclabilité et savoir comment dissocier les deux en fin de vie du produit car plus la technologie est intégrée, plus elle se confond avec le produit", souligne Emilie Defer. La miniaturisation des équipements, l'alimentation des objets connectés et le lavage des produits sont aussi des sujets discutés par les membres du cluster.

SmartX, c'est aussi un accompagnement pour les start-up et PME. Un appel à projet a été lancé en décembre dernier, il se clôturera le 15 février prochain, date à laquelle un jury de 12 experts sélectionnera les idées retenues. "Deux autres appels à projet suivront. L'objectif est d'aboutir à la mise sur le marché de produits chaque année", explique Emilie Defer. Doté d'une enveloppe de 2,4 millions d'euros, le cluster espère soutenir une quarantaine de projets à hauteur de 60 000 euros chacun. SmartX se donne trois ans pour atteindre ses objectifs.