Le groupe immobilier Kardham mise sur Wallix pour sécuriser le smart building

Le groupe immobilier Kardham mise sur Wallix pour sécuriser le smart building Le cabinet français de conseil en architecture et en urbanisme va s'appuyer sur l'éditeur de logiciels de cybersécurité pour protéger le bâti avec la multiplication du parc d'objets connectés.

Contrôle des accès, gestion de l'énergie, optimisation des mètres carrés… En faisant entrer le bâtiment dans l'ère du tout connecté, le smart building devient mécaniquement vulnérable au piratage informatique.  "Un immeuble tertiaire contient environ un objet connecté pour 4 m², soit des centaines voire des dizaines de milliers de capteurs au total. C'est autant de portes d'entrée pour les hackers", prévient le groupe immobilier français Kardham, spécialisé dans l'aménagement et l'architecture du bâtiment. Et Jean-Noël de Galzain, PDG de l'éditeur de logiciels de cybersécurité Wallix, de renchérir : "Relié à Internet, le bâtiment devient générateur de valeur, mais aussi de risques. Il est potentiellement vulnérable à l'espionnage, au vol de données, à l'usurpation d'identité, etc."

Face à ce défi, Kardham lance ce jeudi 5 mars une offre de privacy et security by design, nommée Kardham cyber building, basée sur la plateforme de supervision de Wallix. "Au fil de nos projets clients, elle nous permettra de sécuriser les objets, assurer la gestion numérique des accès et des identités ou encore protéger les données ", détaille Pascal Zératès, directeur général de Kardham Digital. L'offre s'interconnecte à la fois aux  systèmes de gestion technique du bâtiment (building operating system, BOS) et aux applications de service et de pilotage d'équipements. Car la sécurité du bâtiment connecté doit être pensée à plusieurs niveaux. "Il faut veiller aux mises à jour des capteurs déployés, à la sécurisation des réseaux de communication jusqu'aux serveurs, à la gestion des adresses IP des objets, à la sécurité de la plateforme logicielle ou encore aux droits d'accès des personnes", rappelle de son côté Gweltaz Le Coz, expert chez Matooma, spécialiste dans le domaine de l'IoT et la connectivité par carte SIM multi-opérateurs.

"Le coût de la sécurité informatique représente environ un million d'euros pour 10 000 m² digitalisés"

Cela fait donc plusieurs mois que les deux partenaires travaillent sur cette offre qui, en parallèle, garantit l'interopérabilité entre réseaux IoT. "Dès la création en novembre 2019 de Kardham Digital, ESN dédiée aux technologies digitales dans  l'industrie immobilière, nous avons voulu intégrer la notion de sécurité. Le plus long a été de développer le concept de supervision du bâtiment avec la modélisation des comportements. Par exemple, si un étage se retrouve verrouillé avec une hausse subite de la température des thermostats, cela sera perçu comme un comportement anormal et une alerte sera déclenchée sur nos plateformes", raconte Pascal Zératès, de Kardham Digital. Et Wallix d'ajouter : "Un bâtiment tertiaire nécessite, par rapport à un site industriel, de renforcer la sécurité humaine."

Pour le groupe Kardham, les constructeurs immobiliers méconnaissent trop souvent les moyens de cyberprotection du bâtiment et sous-estiment la sécurité informatique. "Pourtant le coût de la sécurité reste marginal dans un projet, il représente environ un million d'euros pour 10 000 m² digitalisés", précise Pascal Zératès.

Des clients expérimentent déjà la solution. "Ils souhaitent pouvoir vendre une valeur d'usage du bâtiment (et pas seulement des mètres carrés, ndlr), la sécurité leur permet de le faire", assure Jean-Noël de Galzain chez Wallix, pour qui intégrer la sécurité by design va conduire à la mise en place d'un nouveau standard de confiance pour le secteur.

Plus globalement, Kardham compte désormais intégrer du machine learning et de l'intelligence artificielle pour analyser davantage de comportements dans l'usage du bâtiment et détecter tout mouvement suspect. "Nous ne sommes qu'aux débuts des déploiements de bâtiments connectés. En 2020, Kardham Digital sera rentable et dégagera plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires", assure Pascal Zératès.