Avec le déconfinement, l'IoT porté par la vague du sans contact
Les entreprises qui travaillent depuis plusieurs années sur des technologies sans contact voient la demande pour leur solution s'accélérer depuis le début du déconfinement.
Appuyer sur un interrupteur peut être un vecteur de contamination. Avec le déconfinement, les entreprises cherchent des solutions pour rassurer leurs salariés. Elles peuvent soit veiller à désinfecter régulièrement les surfaces de contact, soit opter pour des solutions sans contact. "Un nouvel écosystème en faveur du sans-contact se met en place depuis le début de la crise sanitaire et le marché se rend compte que l'IoT permet cela", affirme Emmanuel Ruiz, CEO et fondateur de CopSonic, entreprise spécialisée sur la transmission de données sécurisées par ultrasons entre les appareils électroniques.
NodOn, fabricant d'accessoires pour la maison connectée, a de son côté mis au point un interrupteur de sol pour contrôler l'éclairage de bureaux ou de salles de classe. "Le sans-contact se développait avec les assistants vocaux et les détecteurs de présence. Le Covid-19 accélère la tendance et nous a poussé à réfléchir comment, avec notre catalogue, répondre à la demande", explique Alexandre Poupeau, responsable du développement commercial, qui cible avec ce nouvel interrupteur les établissements publics et la restauration. L'éclairage a été le premier besoin identifié par NodOn, qui n'exclut pas d'étendre dans les semaines à venir son système à d'autres usages, comme le contrôle de volets.
"Avec la crise, une nouvelle culture mondiale va se développer"
"Les salariés vont se méfier des sources de contamination et le sans contact va s'ancrer dans les pratiques", assure Agnès Chabrier, responsable marketing chez Konica Minolta en France. Le fournisseur japonais de services informatiques propose notamment de contrôler ses systèmes d'impression mutualisés en entreprise par smartphone pour offrir un écran déporté. "Nous avons mis des années à expliquer l'intérêt de cette solution et le Covid-19 l'a démocratisée en un mois", ajoute-t-elle.
Dans le smart building, l'ascensoriste finlandais Kone estime gagner dix ans dans la modernisation des bâtiments. "L'appel des ascenseurs par le sans contact a toujours fait partie de notre stratégie. Quand nous avons lancé notre solution Residential Flow en 2018, personne n'en parlait ; aujourd'hui il s'agit d'une préoccupation générale", souligne Pascal Grassin, directeur modernisation France chez Kone, qui a notamment lancé Kone Elevator Call, un service permettant l'appel d'un ascenseur via le smartphone.
C'est aussi par les ascenseurs que la société française MZ-Technologie entend démocratiser le sans-contact avec son hologramme actif, le Holo-box. Sa solution remplace les boutons de l'ascenseur en projetant un panneau de configuration virtuel dans l'air. "Les utilisateurs passent le doigt sur la commande de leur choix, qui change de couleur quand l'ordre est donné car l'action se passe dans l'air", détaille Marc Zerad, président de l'entreprise française. MZ Technologie, déjà en discussion avec Otis pour équiper les ascenseurs, vise à terme tous les distributeurs (à la RATP, à la SNCF, ou encore les DAB). "Avec la crise, une nouvelle culture mondiale va se développer et elle va révolutionner notre façon de travailler. Les équipements par exemple seront conçus avec moins de plastique si l'interface est virtuelle", assure-t-il.
Autre exemple dans le tourisme, où le français Osmozis propose OsmoKey, une solution de serrures connectées en LoRaWAN pour mobile-home, fonctionnant par code mais aussi avec des bracelets RFID jetables. "Les vacanciers peuvent entrer dans leur location sans avoir à faire la queue à l'accueil, ce qui évite des contacts inutiles", témoigne Gérard Tremblay, son président. Pour ce dernier, dont l'entreprise propose aussi d'autres objets connectés sans contact destinés au tourisme, comme OsmoPay, une solution de paiement par bracelet connecté, l'IoT a tout pour tirer parti de la tendance actuelle.