Dans la gestion de flottes auto, l'IoT est la clé pour démarrer les économies d'énergie
A la stratégie nationale bas carbone, la hausse du prix des carburants vient s'ajouter à la liste des arguments incitant les gestionnaires de flottes à réduire leurs consommations d'énergie. Pour mesurer, connaître puis réduire ses consommations, l'IoT s'affirme comme l'une des meilleures solutions. Près d'un gestionnaire d'entreprise sur deux en est conscient et "estime que la télématique réduit l'ensemble des coûts afférant à l'exploitation d'une flotte, qu'elle améliore le comportement et la sécurité des conducteurs et qu'elle optimise la gestion des opérations quotidiennes", selon le Baromètre des flottes et de la mobilité 2022 de l'Arval Mobility Observatory. Une étude publiée ce mercredi 21 septembre par le fournisseur de solutions de télématique Geotab confirme cette donnée et indique que la France compte 40% de véhicules de service ou de fonction connectés.
L'IoT a permis à Geotab d'analyser le coût d'exploitation et l'impact environnemental de 46 000 véhicules thermiques connectés dans 17 pays. Si "60% des flottes automobiles françaises passent à l'électrique, cela permettrait à leur gestionnaire d'économiser 8 642 euros par véhicule sur une durée de vie de sept ans et d'aboutir à une réduction de 4,7 tonnes de CO2", calcule Geotab. Au-delà de l'étude, Eric Elkaim, CEO de Fleetenergies, entreprise française spécialisée dans la réduction des coûts énergétiques et de l'empreinte environnementale des véhicules de plus de 3,5 tonnes, sensibilise déjà ses clients depuis plus d'une dizaine d'années aux solutions pour réaliser des économies. "Pour verdir les pratiques, il faut prouver que rentabilité et impact environnemental vont de pair", estime-t-il.
L'un des avantages majeurs de l'IoT porte sur la détection de comportements source de consommations inutiles, comme les moteurs tournants à l'arrêt. D'après l'étude de Geotab, les véhicules équipés de boîtiers télématiques montrent une réduction de 12% du temps où ils se trouvent à l'arrêt, moteur tournant. "C'est sur le poste carburant que les gains obtenus suite à l'équipement des véhicules sont les plus spectaculaires, entre 15 et 18% de consommation en moins", souligne Geotab dans son étude. De son côté, Fleetenergies relève aussi chez ses clients une moyenne de 12% de réduction. "Laisser le moteur tourner pendant une heure, par exemple pendant le déchargement de matériel, représente quatre litres de diesel consommé inutilement, soit 12,68 kilos de CO2 dans l'atmosphère", précise Eric Elkaim. Ses clients, pour lesquels Fleetenergies comptabilise 35 000 réservoirs équipés et envoyant sur ses serveurs 1 500 trames de données quotidiennement, sont d'autant plus sensibles au sujet que le carburant représente 35% de leurs charges.

La prochaine étape pour aller plus loin, selon Eric Elkaim, est de monétiser l'effort fourni. "Ce sera de la RSE 4.0 et cette monétisation permettra l'essor de l'IoT", se réjouit le dirigeant. Fleetenergies permettra aux groupes gestionnaires de flottes, à partir du deuxième semestre 2023, d'acheter des jetons dans la cryptomonnaie de leur choix, et de récompenser les chauffeurs qui suivent les préconisations sur l'application afin d'économiser l'énergie. Dans le développement de son marché, Fleetenergies vise par ailleurs les grues (l'entreprise s'est associée en juillet dernier à Mediaco, entreprise française de vente et de location d'engins de levage, ndlr) et le ferroviaire. "55% du réseau ferré en Europe fonctionne au diesel et une locomotive de tête consomme 600 litres par heure", cite en conclusion Eric Elkaim, près à s'engager dans cette nouvelle voie.