Ces 3 raisons qui font de l'équitation la discipline la plus représentée des sportech en France

Ces 3 raisons qui font de l'équitation la discipline la plus représentée des sportech en France La France est le pays où l'équitation se digitalise le plus grâce à l'IoT, selon l'étude annuelle de l'IoT Business Hub, réalisée par le cabinet de conseil BearingPoint.

L'organisation des Jeux olympiques à Paris à l'été 2024 représente un réel accélérateur pour le secteur de la sportech. Le cabinet de conseil BearingPoint a ainsi choisi de consacrer son étude annuelle, présentée dans le cadre de son événement IoT Business Hub, à l'analyse des tendances de l'IoT dans la sportech. Pendant six mois, ses consultants ont étudié l'évolution du secteur sous trois prismes : le sport amateur, le sport professionnel et l'expérience des fans. L'un des enseignements majeurs qui ressort de l'étude est que la France est le seul pays au monde où l'équitation est la discipline la plus représentée parmi les sportech ayant une approche mono-sport. 29% d'entre elles se spécialisent sur la pratique, devant le football (14% des sportech françaises). Parmi ces entreprises IoT françaises dédiées à l'équitation, on retrouve Seaver, Equisense ou encore Arioneo.

La France est le seul pays dans lequel l'équitation se démarque. © BearingPoint

Plusieurs raisons expliquent cette prédominance de l'équitation dans les sportech. Premier facteur : la France compte près de 3 millions de cavaliers pratiquants, dont près de 700 000 licenciés à la fédération française d'équitation en 2022. Cette dernière est la troisième fédération qui délivre le plus de licences, derrière le football et le tennis, d'après le recensement de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire. Les compétences des champions français sont le deuxième facteur à l'origine de cet intérêt pour l'équitation. "La France est toujours bien classée, que ce soit dans le saut d'obstacle ou en dressage", souligne Ouassim Driouchi, associé au sein du cabinet de conseil. Les entreprises de la sportech peuvent ainsi aussi bien s'adresser aux amateurs qu'aux professionnels. Et les solutions IoT françaises répondent justement aux trois besoins majeurs des cavaliers dans leur quotidien.

Suivre la santé du cheval

Les cavaliers manifestent en effet un intérêt toujours plus grand pour les solutions connectées qui leur permettent de suivre la santé de leur cheval. "Le lien affectif qui unit le cavalier et son cheval est un moteur pour le développement de solutions dédiées", constate Ouassim Driouchi. Le suivi de la santé animale a par ailleurs un impact sur la pratique. "De la santé du cheval dépendent les performances. Il faut surveiller le surentraînement, les boiteries ou les coliques afin d'accorder au cheval du repos quand il en a besoin", rappelle Zakaria Antar, cofondateur et CEO de Seaver, qui mesure, avec son capteur connecté Ceefit Pulse & ECG, la fréquence cardiaque, le niveau de stress ou les calories brûlées par le cheval.

Améliorer les performances

L'amélioration des performances est la deuxième raison majeure de cet intérêt. Les objets connectés permettent de suivre ses parcours ou d'analyser les sauts. "Il y a de nombreuses compétitions locales. Quand on est licencié, on est vite amené à y prendre part et à vouloir se perfectionner", observe Ouassim Driouchi. Le capteur Ceefit de Seaver identifie notamment quand le cheval n'est pas symétrique au saut, ce qui indique aux cavaliers comment améliorer son entraînement.

Assurer la sécurité du cavalier

Enfin, la demande se développe autour des solutions de sécurité. "Il y a peu de chiffres en France mais une étude aux Etats-Unis avait dévoilé que la pratique de l'équitation était à l'origine de la moitié des traumatismes crâniens sportifs recensés dans les urgences américaines", note Ouassim Driouchi. Seaver propose aux clients un gilet airbag et conseille aux cavaliers d'activer l'application lors des entraînements. "Si l'application détecte une chute via les capteurs du téléphone, elle envoie une alerte en temps réel aux proches", explique Zakaria Antar, dont les équipes planchent sur un nouveau produit de sécurité pour le printemps prochain.

"En dehors de ces trois besoins, il y a aussi des usages marginaux, comme la création de sabots sur-mesure par impression 3D ou le tracking du cheval s'il s'échappe", indique Ouassim Driouchi. Les acteurs traditionnels de l'équitation s'initient de leur côté aussi à l'IoT, comme le sellier CWD, qui a conçu une selle connectée. Par ailleurs, à côté des start-up axées sur le cheval, les entreprises multisports adressent généralement l'équitation, telle que la start-up Fab'One avec son capteur multisport Kaptrek. "La montre connectée est l'usage le plus démocratisé", met en avant Ouassim Driouchi. Dans l'équitation, il est possible de s'en servir pour chronométrer son parcours et de dégager sa vitesse de pointe.

La position de la France sur ce marché de l'équitation offre des opportunités d'export aux sportech. "Plus de 80% de notre chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger, l'équitation est une discipline mondiale, il faut adresser les clients à l'international dès les débuts de l'entreprise", confirme Zakaria Antar. De même, Arioneo commercialise ses produits dans 43 pays dans le monde. Les perspectives de marché s'annoncent d'autant plus importantes que les Jeux olympiques sont une vitrine pour les entreprises. Face au dynamisme du marché, BearingPoint a prévu d'étendre son étude à l'ensemble de l'Union européenne. Et Ouassim Driouchi d'annoncer : "La prochaine étude permettra de comparer les tendances entre les principaux pays européens."