Les drones et l'IA inspectent les problèmes des éoliennes avec Singulair

Les drones et l'IA inspectent les problèmes des éoliennes avec Singulair L'entreprise bordelaise, qui va fêter ses 10 ans en 2024, a ouvert une filiale au Brésil où elle vient de remporter un contrat d'inspection avec le fabricant d'éoliennes danois Vestas.

L'inspection des éoliennes est un sujet crucial pour les fabricants qui subissent des pertes d'exploitation en cas d'endommagement. C'est donc dans ce domaine que s'est spécialisée l'entreprise française Singulair. Son objectif : mettre la technologie au service de l'activité pour améliorer les performances d'inspection. Un atout qui lui permet d'annoncer ce jeudi 14 décembre la signature d'un contrat avec le fabricant danois Vestas pour l'inspection de plus de 1 500 éoliennes au Brésil en 2024, soit 20% de parts de marché sur les quelque 11 000 éoliennes implantées dans le pays.

Les inspections de Singulair débutent par un survol des appareils par drones. L'entreprise dispose du savoir-faire d'une centaine de pilotes indépendants dans 30 pays. "Les trois pales d'une éolienne représentent la partie la plus fragile car elles sont réalisées en matériaux composites. Les gouttelettes d'eau par exemple provoquent de l'érosion qui peut freiner de 5% la production d'électricité", explique Olivier Maffrand, CEO fondateur de Singulair. Les engins prennent une série de photos dans le cadre d'un protocole d'inspection défini pour rendre compte de l'état des éoliennes. Le perfectionnement des capteurs permet aux drones de prendre des photos de 40 millions de pixels de résolution. Une inspection par drone est réalisée en 35 minutes, quand auparavant il fallait mobiliser une équipe de cordiste pendant quatre heures. Au total, depuis la création de l'entreprise il y a dix ans, les drones ont parcouru près de 18 000 kilomètres le long des pales.

"L'IA nous confère un taux de fiabilité de 98%"

Une fois l'inspection sur site terminée, les images sont analysées par computer vision. Singulair cumule dans sa plateforme la prise de vue de 24 millions d'images sur 30 000 éoliennes inspectées au total, ce qui lui a permis d'identifier jusqu'à présent un million de dommages sur les pales. "L'IA nous confère un taux de fiabilité de 98%", se réjouit Olivier Maffrand. "L'IA nous apporte également la capacité à traiter les dossiers en volume et d'industrialiser les opérations d'inspection." Singulair, qui inspectait 4 000 éoliennes en Europe en 2020, a en effet été capable en 2023 d'en analyser 11 000 et prévoit d'en inspecter 15 000 en 2024. Grâce à l'analyse de 60 critères par l'intelligence artificielle, Singulair peut aller plus loin et prédire l'évolution des dommages dans le temps avec un taux de fiabilité de 88%.

La prochaine étape dans le développement de Singulair est l'intégration de l'IA générative dans la production de rapports. Un rapport doit être consigné à l'issue de chaque inspection. Aujourd'hui, Singulair soumet les rapports à ses clients dans un délais de quatre jours. Avec l'IA générative, le texte sera généré automatiquement et ce délai sera réduit, industrialisant encore davantage les opérations d'inspection.

Un arrêté ministériel impose une inspection tous les six mois en France

Singulair, qui fêtera ses dix ans en octobre 2024, prévoit le développement d'un nouveau module dans l'année sur sa plateforme TurbineWatch pour accélérer ses missions. Son offre sera par ailleurs élargie aux propriétaires exploitant des champs d'éoliennes. Singulair collabore par ailleurs avec un partenaire sur des sujets où la logistique est clé, notamment dans l'inspection d'éoliennes en mer.

Avec l'essor de la transition énergétique, le marché de l'inspection des pales d'éoliennes est en pleine expansion et enregistre une croissance de 12% par an. "Nous sommes rentables depuis la création de l'entreprise", se félicite Olivier Maffrand, qui enregistre une croissance de 25 à 35% chaque année et n'a pas encore eu besoin de lever des fonds. Et la réglementation offre de belles perspectives à l'entreprise. Un arrêté ministériel impose une inspection tous les six mois en France. L'intérêt pour la production locale d'énergie n'en a pas fini de faire tourner son activité.