IoT et connectivité : le défi de la complexité

En pleine croissance du fait de la poussée de l'IA et d'un besoin exponentiel en données issues du terrain, l'IoT reste un véritable défi pour les entreprises qui voient leurs couts exploser.

La gestion des configurations réseau du parc grandissant d’objet connectés (IoT) est cruciale pour les entreprises étant donné la complexité de cette tâche. C’est un défi alors que l’IoT est sur le point de devenir une priorité technologique pour de nombreuses industries, notamment en raison de l’explosion de l’IA qui a besoin de collecter des données terrain pour enrichir son modèle et créer de la valeur. Si ce problème n’est pas résolu, les entreprises seront entravées par la complexité de leur infrastructure réseau. Toute scalabilité sera proscrite ou très complexe, ce qui n’est pas bon signe.

IoT et besoins en connectivité : reposons les bases

La connectivité est centrale pour l’IoT, il est obligatoire de la prendre en compte pour assurer la qualité de son architecture. La règle du jeu est simple : chaque entreprise sélectionne le modèle le plus performant afin de garantir une qualité de connectivité et une facilité de gestion de ses devices.

Pour assurer cette connectivité, les entreprises peuvent recourir à des parcs de SIM ou eSIM. Elles s’approchent alors de leur opérateur habituel pour acquérir ces SIM et les installer sur leurs appareils. Ces derniers communiquent avec des services cloud via, d’une part, le réseau télécom de ces opérateurs en 3G, 4G ou 5G, et d’autre part, le réseau public, Internet. Sinon, pour des réseaux à courte portée, ces appareils peuvent être connectés en wifi pour atteindre les mêmes services cloud. Pour des besoins IoT internationaux, il est nécessaire de connecter chaque flotte régionale à un opérateur local.

Les deux défis des entreprises : sécurité et complexité

Les services informatiques sont confrontés à deux enjeux déterminants. Le premier est la fiabilité du réseau. Ce sujet est central pour toute infrastructure IoT et devient incontournable dès que l’on traite des données critiques. Il faut assurer la sécurité du réseau, être certain que la data est bien cryptée et faire que le réseau soit fiable du point de vue des performances pour ne pas avoir de pertes de données, des latences ou des interruptions de services. La montée en puissance des attaques par Déni de Service (DoS) est un sujet particulièrement sensible. Ces dernières années, ce phénomène s’est en effet accru profitant de déploiement de flottes IoT faiblement sécurisées.  

Le deuxième enjeu est la gestion de la complexité. La gestion des critères de performances et de sécurité attendus a une implication directe sur la charge de travail des entreprises. Il est en effet obligatoire de monter un réseau VPN pour transmettre les données de manière sécurisée vers le cloud. Plus nous avons de flottes de devices connectées et plus nous avons de VPN. Chaque mise à jour sur les objets connectés impose de reconfigurer ces VPN. C’est un travail constant qui devient encore plus complexe à gérer si l’entreprise dispose d’un parc IoT international. Le travail de gestion des VPN doit être réalisé avec chaque opérateur régional pour assurer la connectivité vers le cloud de ses devices.

L’alternative à cette complexité

Plusieurs solutions existent pour réduire cette complexité. Dans un premier temps, les entreprises peuvent déployer des solutions IoT qui permettent de faciliter l’update de leur flotte. En recourant à des cartes eSIM la gestion se trouve également facilitée. 
L’autre solution est d’éviter l’internet public au profit d’une connexion privée. Ainsi, la transmission des données entre le gateway et le cloud ne se fait pas sur le réseau public, qui doit être sécurisé via un VPN, mais sur un réseau privé qui est par nature sécurisé. Les avantages sont nombreux en termes de temps et de coût de gestion. Il est important de comprendre qu’un VPN ralentit le traitement des données. Or, de nombreux secteurs ont besoin d’une connectivité toujours plus forte et de temps de latence extrêmement réduits. Le secteur bancaire et médical en sont des exemples notables.

Le point crucial : le coût 

Aujourd’hui, les enjeux budgétaires sont plus que jamais prioritaires pour les entreprises. L’augmentation récente des coûts du cloud et la réaction des entreprises à ce sujet en sont très bien représentatives. Un VPN ne coûte rien à installer alors que l’achat de connexions privées est onéreux. Cependant, en y regardant de plus près, où se situent les coûts ? La complexité inhérente à la gestion d’un parc de VPN est en fin de compte beaucoup plus coûteuse que l’achat de connexions privées. Les coûts sont multiples : la mise à disposition d’équipes, le temps nécessaire à la gestion de ces réseaux, etc.

Le spectre de l’immobilisme technologique

Soyons clairs, les entreprises qui opèrent sur un territoire unique n’auront pas nécessairement intérêt à recourir à un réseau privé. Les paramètres de configuration de leurs VPN resteront relativement simples. Dès que l’entreprise opère à un niveau international, tout devient plus complexe et donc plus cher. L’attractivité économique devient alors un leurre.

Le point central est que les entreprises risquent de se retrouver dans une impasse du point de vue de la performance et de l’évolutivité de leur architecture IoT si elles utilisent le réseau public. La complexité de gestion de leur infrastructure réseau va être exponentielle. Plus elles grandissent, plus la gestion de leur parc sera critique. Elles risquent à terme de ne plus pouvoir évoluer. Elles seront ralenties par l’inertie de leur propre configuration. C’est un point crucial à une époque où les entreprises sont plus que jamais contraintes à être agiles, innovantes et compétitives.