Flottes automobiles : 2025, l'année du basculement
L'année 2025 restera sans doute un moment charnière dans l'histoire de la mobilité professionnelle.
Après une décennie de transition progressive vers l’électrique, les entreprises et les collectivités sont désormais face à une nouvelle réalité : l’électrification de leurs flottes n’est plus une option mais une obligation. L’accélération du cadre réglementaire, la pression fiscale et la montée en puissance des zones à faibles émissions (ZFE) transforment la gestion des flottes en un enjeu stratégique.
Longtemps centré sur le choix des modèles, le débat se déplace aujourd’hui vers la gestion de la recharge, devenue le cœur de la transformation.La question n’est plus tant celle de l’acquisition que de l’usage quotidien des véhicules, de leur intégration dans l’organisation et de la maîtrise des coûts de recharge — nouvelle frontière de la compétitivité..
Une fiscalité qui ne laisse plus le choix
La Loi de Finances 2025 illustre parfaitement ce tournant. Pour la première fois, une taxe incitative au verdissement des flottes impose à toutes les entreprises et administrations disposant de plus de 100 véhicules d’intégrer une part croissante de véhicules à très faibles émissions (≤ 50 g CO₂/km) dans leur parc. Contrairement aux dispositifs précédents, ce mécanisme ne se limite pas aux nouvelles acquisitions : il s'applique désormais à l’ensemble du parc existant, transformant en profondeur les stratégies de gestion de flotte.
La Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), adoptée en 2019, avait certes amorcé le mouvement en fixant des quotas de renouvellement, mais dans une logique incitative et progressive. Depuis le début de l’année, les entreprises doivent désormais atteindre au moins 15 % de véhicules à très faibles émissions dans leur flotte. Celles qui restent en dessous de ce seuil s’exposent à une pénalité de 2 000 € par véhicule manquant.
Et la trajectoire s’intensifie d’ici à 2030, avec un objectif de 48 % de véhicules électriques ou hybrides rechargeables — sous peine d’une amende portée à 5 000 € par véhicule non conforme. Concrètement, une entreprise de 200 véhicules thermiques non conformes pourrait voir sa facture s’élever jusqu’à 350 000 euros cumulés en six ans.
Autrement dit, l’inaction n’est plus possible. Même les entreprises qui n’avaient pas anticipé de basculer rapidement vers l’électrique doivent revoir leurs plans, sous peine de sanctions financières lourdes. Cette fiscalité crée un « coût caché » qui rend la transition incontournable, y compris pour les secteurs historiquement plus réticents, tels que celui du BTP ou encore de la logistique urbaine.
Des avantages fiscaux qui renforcent l’attractivité du véhicule électrique
En parallèle, les règles des avantages en nature évoluent. Alors que les barèmes se durcissent pour les véhicules thermiques avec une prise en compte renforcée du CO₂, les véhicules électriques bénéficient d’un régime nettement plus favorable. Les abattements prolongés et revalorisés — jusqu’à 70 % pour les véhicules attribués entre février 2025 et fin 2027 — rendent le véhicule électrique plus attractif à la fois pour l’employeur, qui réduit ses charges, et pour le salarié, qui voit son imposition allégée.
Pour les entreprises, le message est clair : fiscalement, l’électrique devient non seulement une obligation, mais aussi un choix rationnel. Le problème n’est donc plus tant le « pourquoi » que le « comment ». Et ce « comment » se joue aujourd’hui dans la capacité à structurer un écosystème de recharge performant.
La recharge, nouveau talon d’Achille de la transition
Les gestionnaires de flotte le constatent : acheter des véhicules électriques est relativement simple, mais les intégrer dans la vie quotidienne de l’entreprise relève du défi. Les usages se diversifient — recharge à domicile, sur site ou en itinérance — et la complexité s’accroît encore pour les flottes multi-sites ou internationales. À cela s’ajoutent la gestion des remboursements, le suivi des consommations et la conformité fiscale (TVA, avantages en nature).
Les outils actuels peinent à suivre : peu de solutions s’intègrent vraiment aux systèmes RH et financiers, entraînant tableurs multiples, saisies manuelles et erreurs. Par ailleurs, de nombreuses entreprises découvrent que leurs infrastructures de recharge sont sous-utilisées : bornes inutilisées, absence de règles internes, interfaces inadaptées… autant de coûts inutiles et de frustrations pour les utilisateurs. Le risque est double : surcoûts et pénalités en cas de non-conformité, mais aussi baisse d’efficacité opérationnelle lorsque des véhicules restent immobilisés faute d’une recharge organisée.
La simplicité comme facteur de performance
Face à cette complexité, une conviction s’impose : la clé de la réussite ne réside pas dans la technologie elle-même, mais dans sa capacité à être simple, intuitive et centralisée.
Des solutions existent déjà qui permettent de superviser plusieurs milliers de points de charge répartis sur différents sites, de suivre en temps réel l’usage et les consommations, d’automatiser les remboursements de recharge à domicile, et d’intégrer toutes ces données directement dans les systèmes financiers et RH. Elles offrent également aux conducteurs une expérience fluide, via des applications ou des cartes interopérables, qui suppriment la fragmentation des usages.
C’est cette simplicité qui transforme un défi en levier stratégique. Pour les gestionnaires, elle apporte visibilité et efficacité. Pour les dirigeants, elle sécurise l’investissement et aligne la stratégie flotte avec les obligations fiscales et environnementales. Pour les salariés, elle rend l’adoption de l’électrique plus naturelle et moins contraignante.
2025 : de la gestion des véhicules à la gestion de l’écosystème
L’année 2025 a marqué un changement de paradigme. Électrifier une flotte ne consiste plus simplement à choisir des modèles de véhicules. Il s’agit désormais de bâtir un écosystème complet, associant infrastructures de recharge, supervision logicielle, intégration RH et finance, et accompagnement des collaborateurs.
Ce basculement a une conséquence directe : le rôle du gestionnaire de flotte devient stratégique et transversal. Ne pas anticiper cette transformation expose à des coûts et à une perte de compétitivité. L’adopter avec méthode et simplicité, c’est au contraire transformer une contrainte en levier durable de compétitivité et d’attractivité.