Coronavirus : vous êtes 85% à être passés en télétravail
Selon un sondage mené par le JDN auprès de ses lecteurs, 73% des entreprises ont dû suspendre des projets pour faire face à la récession, et 70% d'entre elles notent déjà une baisse significative de leur activité.
La crise provoquée par la pandémie de covid-19 a grandement ébranlé le quotidien et les projets de nombreuses entreprises. Il faudra des mois pour en mesurer toutes les conséquences. Néanmoins, le JDN a voulu prendre la température auprès de ses lecteurs pour comprendre l'impact de la mise au pas brutale de l'ensemble de l'économie française sur la santé de leur entreprise. Voici leurs réponses.
L'impact de la crise entraîne d'ores et déjà un ralentissement net de l'activité chez tout le monde, même si une entreprise sur quatre des lecteurs du JDN parvient encore à maintenir une activité stable. Chez les travailleurs indépendants, le constat est déjà plus sombre, 57% de ceux qui ont répondu au sondage ayant déjà perdu plus de 50% de leur activité.
94% des personnes interrogées déclarent recourir à au moins l'une des mesures ci-dessus pour faire face à la crise qui frappe leur entreprise. Le télétravail est le grand gagnant, présent dans 85% des entreprises.
Par ailleurs, 17% des salariés en chômage partiel disent travailler significativement plus que leurs heures d'activité. Un chiffre à relativiser car le lectorat du JDN est composé de nombreux travailleurs indépendants.
Passer l'ensemble de ses équipes en télétravail en quelques jours est une chose, mais un tiers des salariés interrogés dit avoir rencontré des problèmes de connexion à Internet. La connexion en visioconférence a également posé problème, selon un professionnel sur trois.
Plus de la moitié (52%) des professionnels interrogés déclare que leur entreprise va recourir à une ou plusieurs des aides proposées par l'Etat. Le report des charges sociales et fiscales est l'aide la plus demandée. Selon l'enquête, 53% des entreprises comptant moins de cinquante salariés vont demander à en bénéficier, 33% d'entre elles se disent aussi intéressées par le dispositif de chômage partiel simplifié et elles sont encore 24% à envisager faire appel à la garantie par l'Etat des lignes de trésorerie bancaires.
La chaîne économique est d'autant plus compliquée à sauvegarder que les clients rencontrent eux aussi des difficultés à honorer leurs factures dans les délais habituels.
Les entreprises qui en avaient la possibilité sont nombreuses (57%) à avoir mis en place des mesures pour donner un coup de pouce à leurs clients et les engager à ne pas annuler leurs commandes ou abonnements.
Dans ce contexte récessif, beaucoup de professionnels s'inquiètent pour leur avenir, plus encore dans les petites entreprises. 33% de ceux qui ont répondu considèrent que l'existence de leur entreprise et de leur poste est menacée par cette crise.
Quant à envisager le retour à la normale, un tiers des professionnels interrogés l'espère encore pour le 1er mai, tandis que 22% le voient plutôt pour le 15 mai. 40% ne l'imaginent pas avant le mois de juin, et pour la moitié d'entre eux, il pourrait même arriver plus tard dans le courant de l'été.
En revanche, en ce qui concerne la durée qu'il faudra à leur entreprise pour se remettre de cet épisode critique, 39% des professionnels estiment que trois mois, ou moins de trois mois, seront suffisant. Un optimisme que ne partagent pas 28% des sondés qui redoutent de devoir attendre plus d'un an pour voir leur entreprise libérée des effets secondaires de la crise.
Méthodologie
Données issues d'un sondage réalisé par le JDN auprès de ses lecteurs entre le 26 mars et le 2 avril 2020 et basé sur 107 réponses de professionnels vivant en France.