Lettre ouverte à la Génération Z

Cette lettre ouverte à la génération Z revient sur les attentes de cette génération qui entreprend son voyage professionnel. Des attentes qui ont été ponctuées par la crise sanitaire qui ouvre la voie à une toute nouvelle organisation du travail et un management d'un tout autre modèle.

Chère Génération Z,

La période que nous traversons est éprouvante et je tenais à partager quelques pensées avec vous, faire preuve de compréhension à l'égard de ce que vous vivez et vous donner une idée du chemin à parcourir.

Il est indéniable que le système éducatif français est formidable. Mais, à dire vrai, cette éducation ne représente qu’une des composantes qui vous permettront de vous épanouir dans le monde du travail d'aujourd'hui.

De nos jours, le véritable succès repose en fait sur une combinaison de connaissances, d'état d'esprit et de compétences passives acquises en fréquentant les "bons" établissements, comme les Grandes Ecoles les plus prestigieuses et sélectives.

Il y a également une part de chance : qu'il s'agisse d'être au bon endroit au bon moment, de connaître la bonne personne ou même de savoir quelles opportunités rechercher en premier lieu.

Cela peut sembler sans importance pour certains, mais tous ceux d'entre vous qui ont fait l'expérience de ce fossé savent sans doute que, sans ces éléments, il est extrêmement difficile d'obtenir les bonnes opportunités.

À tous ceux qui n'ont pas encore bénéficié de cette chance, je reconnais que, pour vous, ce n'est pas facile.

Il est tout simplement faux de dire que les jeunes d'aujourd'hui ont la vie "plus facile" que ceux des générations précédentes. Notre société pourrait, par de nombreux moyens, faciliter l'accès des jeunes à des emplois décents et satisfaisants, offrant de réelles perspectives d'avenir. Ce n'est pas de votre faute.

Cela étant dit, il n'est en aucun cas impossible de trouver l'emploi de vos rêves.

Et voici quelques conseils pour y parvenir.

Premièrement, saisissez toutes les opportunités d'emploi qui se présentent (même si elles ne semblent pas être les "bonnes" pour vous), car les compétences transférables peuvent être très utiles.

Deuxièmement, même si vous n'avez pas reçu une éducation aussi prestigieuse que certains de vos pairs, rappelez-vous qu’elle ne fait pas tout. Votre propre parcours vous a permis d'acquérir des compétences uniques, qui souvent n'existent pas chez vos homologues. Ces compétences sont tout aussi précieuses, sinon plus, dans le monde du travail.

Enfin, il n'y a pas de honte à utiliser l'aide qui vous est offerte. Les programmes d'accompagnement tels que #1jeune1solution sont un moyen fantastique de créer les contacts dont vous avez besoin et de développer les compétences qui vous manquent.

A contrario, à ceux qui ont eu la chance de bénéficier d'une excellente éducation et d'un parcours relativement facilité vers des emplois bien rémunérés, je dirai ceci :

Tout d'abord, soyez reconnaissants chaque jour de la chance que vous avez eue. Il ne s'agit pas de minimiser votre travail mais d’être réaliste sur le fait que beaucoup d’entre nous ont bénéficié d’opportunités que d’autres n’ont pas eu la chance d’avoir.

Montrez cette gratitude dans vos actions : travaillez au mieux de vos capacités, montrez l'exemple et, lorsque les mauvais jours arrivent, relativisez et rappelez-vous que les choses pourraient être bien pires.

En contrepartie, vous devez prendre vos responsabilités. Vous avez la chance d'avoir bénéficié des meilleures conditions pour réussir, et vous ne devez pas considérer cela comme acquis. Vous avez le devoir de faire de votre mieux et de montrer l'exemple à vos pairs et à vos successeurs.

Enfin, aidez les autres à s’accomplir, car vous pourriez très bien être cette chance dont quelqu’un aura besoin.  Quant à la façon de procéder, voici quelques conseils.

Pour commencer, si dans vos fonctions vous veniez à gérer une équipe, gardez l'esprit ouvert quant aux personnes que vous recrutez et à la manière dont vous les recrutez, afin d’assurer diversité et inclusion dans vos rangs.

Deuxièmement, faites l'effort de tendre la main et d'aider les autres en dehors de vos fonctions. Donnez de votre temps et apportez votre soutien à des programmes qui créent des emplois qualifiés et gratifiants pour ceux qui ont moins de chance que vous.

Enfin, interpellez les personnes autour de vous, vos collègues, vos homologues, vos concurrents, qui ont peut-être une approche dépassée du recrutement. Montrez-leur qu'il existe de meilleures façons d’attirer et de conserver les compétences et talents dont leur entreprise a besoin, et montrez-leur les avantages qu’elles présentent pour la société dans son ensemble.

Je voudrais terminer cette lettre par un aveu : j'ai moi-même eu de la chance. Mais, pour réitérer ce que j'ai dit plus haut, vos origines, l'école que vous avez fréquentée ou les personnes que vous connaissez importent de moins en moins.

En tant que directeur général d'une entreprise américaine en France, permettez-moi d'être très transparent sur ce que je recherche.

Premièrement, la bonne attitude : la volonté de travailler dur, d'apprendre, de questionner, de recevoir un retour d'information et d'agir en conséquence.

Deuxièmement, le dévouement. Vous devez vraiment faire de votre mieux, continuer à vous développer et profiter de toutes les opportunités qui vous entourent.

Et enfin, l'empathie et l'humilité. Nous avons tous nos forces et nos faiblesses. Soyez donc ouverts sur ce que vous pouvez améliorer, honnêtes lorsque vous avez besoin d'aide ou de conseils, assumez la responsabilité de vos erreurs et permettez aux autres de faire de même.