Pour garder vos développeurs, préservez-les du bore-out !

Beaucoup d'entreprises n'ont pas encore totalement intégré que leur capacité à se transformer sans cesse et donc leur succès dépend des applications et, par conséquent, des développeurs.

Selon Forrester Consulting, 48 % des cadres dirigeants déclarent ne pas avoir modifié leurs applications depuis un an ou plus. Difficile dans ces conditions d’aborder l’innovation sous un prisme nouveau en intégrant les applications dans leurs modèles d’affaires.  

L’avenir appartient aux organisations qui arriveront à repenser en permanence leur manière d’interagir et de communiquer avec leurs clients et collaborateurs pour répondre à des attentes en constante évolution. Les développeurs sont au cœur de ce processus. Ils sont les talents qui créent et innovent.  

Pourtant, leur importance n’est pas toujours reconnue au sein des entreprises. Souvent, ils sont relégués à des tâches de développement répétitives et des projets de réduction de dette technique peu gratifiants. Leur fonction est définie comme un flux constant, prévisible et répétitif de tâches sur lesquelles reposent la création d’un logiciel et son exécution. Cette situation contribue à déclencher une certaine lassitude qui peut aller jusqu’au bore-out, alors qu’il suffirait de redéfinir les contours de leur fonction en incluant des responsabilités à forte valeur ajoutée.  

Dans de nombreuses organisations, les développeurs passent trop de temps sur des processus qui pourraient être automatisés, voire éliminés. Ces tâches fastidieuses s’accumulent, car les entreprises donnent la priorité aux nouvelles fonctionnalités au lieu de corriger ces problèmes dans leur processus de développement logiciel global. Cela donne lieu à des cycles de mise à jour longs et erratiques, une perte de temps qui aboutit à une expérience clients et collaborateurs peu satisfaisante.  

3 points pour éviter le bore-out du développeur

Toutes les actions mises en place pour accélérer le cycle de lancement d’un logiciel en amélioreront la qualité, la résilience et la valeur commerciale sont bénéfiques. La prise en charge continue des activités répétitives stimule de manière significative les capacités de développement logiciel de l’entreprise. 

Il est crucial que chaque structure, en fonction de ses particularités, fasse un audit pour détecter, évaluer et hiérarchiser les « pertes » dans les processus de développement logiciel. Tout d’abord, il faut repérer le temps perdu et la dette technique en analysant la manière de développer et publier les différentes versions du logiciel visé. Ensuite, cela permet d’identifier les retards pris sur les fonctionnalités pour permettre l’élimination et l’automatisation de certaines séquences du processus de création de logiciels. Il est dès lors possible d’accélérer le cycle de mise à jour de votre logiciel, de modifier et publier fréquemment les nouvelles versions. 

Un audit pertinent se fait en 3 étapes :

  1. Poser les bonnes questions sur les difficultés, les frustrations et même l’ennui des collaborateurs sous la forme d’un ensemble de questions personnalisées.
  2. Combiner en métriques utilisables pour créer une mesure unique afin de traquer le niveau de pénibilité des tâches.
  3. Relier ces mesures à la valeur commerciale pour identifier les tâches devant être écartées ou transformées.

Moins les développeurs investissent de temps dans l’opérationnel à faible valeur ajoutée, plus ils peuvent se consacrer à des projets qui profitent plus immédiatement à l’entreprise. Ce point devrait être une priorité pour toutes les entreprises qui dépendent des logiciels. Le cabinet IDC prévoit une pénurie de quatre millions de développeurs d’ici 2025 alors que le développement d’applications devient un enjeu stratégique pour les entreprises ; les talents se font de plus en plus rares et volatiles. Il est impératif de mettre en place une stratégie qui leur sera dédiée avec pour objectif de les accompagner dès le recrutement et investir dans leur bien-être pour optimiser leurs talents et obtenir, en contrepartie, leur fidélité à l’entreprise.  

Laisser place à l’innovation

La dernière étape consiste à établir des priorités dans la gestion de produit, afin de prioriser les tâches pouvant être affectées aux développeurs. Il s’agit de décisions stratégiques que les chefs de produit doivent prendre. En effet, dans un premier temps, il s’agit avant tout de ralentir une partie de l’activité pour libérer le temps nécessaire à la créativité. Dès lors, il est possible de rembourser la dette technique, de gagner en efficacité et de libérer les moyens pour investir dans, entre autres, la proposition de fonctionnalités innovantes. Pour ce faire, il convient d’impliquer la Direction afin de calibrer le rythme du ralentissement que l’entreprise est prête à supporter dans le but de préparer l’agilité, la flexibilité et la résilience dont toute structure a besoin pour anticiper l’avenir. 

Les audits doivent être mis en place pour inciter les chefs de produit et les développeurs à réduire les tâches répétitives, ennuyeuses et à faible valeur ajoutée ainsi qu’à accélérer leurs cycles de mise à jour. Ce processus permet d’optimiser la façon dont les entreprises créent des logiciels dotés de fonctionnalités répondant aux besoins actuels et à venir, l’amélioration de la satisfaction clients et collaborateurs faisant le reste ! 

Pour devenir une entreprise orientée applications, il faut adopter une culture logicielle moderne et donner au métier de développeur ses lettres de noblesse. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’enclencher un cercle vertueux de croissance durable et d’innovation continue. Ou, plus simplement : éviter une approche tayloriste du métier développeur permet d’obtenir de meilleurs logiciels, et de meilleurs logiciels permettent d’optimiser la croissance !