Dirigeants, vous aussi prenez soin de votre qualité de vie au travail
Nombreuses sont les initiatives visant à améliorer la qualité de vie au travail des salariés. Mais quid de celle des dirigeants ? Le sujet reste encore tabou pour Edith Pallu, psychologue du travail et coach. "Certains pensent même que c'est normal de ne pas dormir, d'être stressé, de prendre du poids lorsqu'on a des responsabilités. Alors que ce n'est pas une fatalité. On peut aussi travailler à trouver son équilibre." Dirigeants, voici trois idées pour prendre soin de votre propre qualité de vie au travail (QVT).
Inclure sur son emploi du temps autre chose que du travail
"Même si cela convient à certains de se concentrer à fond sur leur travail, on n'est pas qu'un professionnel, appuie Edith Pallu. Pour se reconnecter à soi, il peut être intéressant de repenser la façon de gérer son temps." La coach propose par exemple d'inclure dans son agenda autre chose que le travail : du sport, de la méditation, du yoga… "Perdre ce temps permet derrière de gagner énormément de confort."
Laurène Mayer, coach professionnelle et senior behavioral scientist chez CoachHub, abonde en ce sens. "Ajuster son emploi du temps pour un équilibre de vie plus juste a un impact positif sur le reste de l'organisation et de la performance", avance-t-elle.
S'autoriser à poser des limites et à déconnecter
"Dans les entreprises, la DRH passe souvent du temps à mettre en place des initiatives autour de la QVT. La majorité du temps, les dirigeants ne s'autorisent pas à se l'appliquer", remarque Laurène Mayer. Il faut réussir à poser en tant que dirigeant ses limites et ses règles, en se disant 'je ne dois pas les franchir au risque que ça ait un impact sur ma santé mentale". Ces limites peuvent notamment être posées en termes d'horaires de connexion.
S'ouvrir à des pairs
Lorsqu'elle accompagne des managers ou des dirigeants, Edith Pallu peut leur proposer de se rencontrer, généralement en petits groupes de cinq ou six, à un rythme régulier. "C'est ce que j'appelle l'analyse de pratiques : on rassemble des pairs qui font face aux mêmes pratiques, explique la psychologue du travail et coach. Cela permet de créer du lien et de réaliser qu'on n'est peut-être pas le ou la seul(e) à vivre les choses telles qu'on les vit. Les autres aussi éprouvent des difficultés. Il est par ailleurs souvent plus facile de parler à des pairs ou à un conseil externe que de s'ouvrir au sein de l'entreprise", note-t-elle.
Ces rencontres permettent de se questionner dans un cadre bienveillant et sont un moyen de remédier à la solitude parfois ressentie par les dirigeants, dont on attend souvent une posture forte, avec "un esprit critique, beaucoup de précision, une capacité à avoir beaucoup d'énergie ou encore à jongler d'une activité à l'autre très rapidement", souligne Laurène Mayer.