10 qualités de joueur de poker utiles aux managers
Rares sont ceux d’entre vous qui ont déjà eu l’occasion de jouer quelques mains de poker au cours d’un entretien d’embauche. Mais loin d’être une énième facétie de recruteur, ce test met en lumière un certain nombre de qualités indispensables à l’exercice des responsabilités.
Au même titre que le parallèle entre jeu d’échecs et stratégie d’entreprise, celui entre poker et management est en passe de devenir un classique. Découvrez les 10 qualités acquises lors de la pratique rigoureuse du jeu qui sont aussi exigées de tout entrepreneur, dirigeant ou top manager.Avoir l’esprit logique
« La seule chose certaine et immuable, c’est que rien
n’est ni certain ni immuable ». Le joueur de poker comprend mieux que tout
autre cette célèbre citation de John Fizgerald. Il sait pourtant en tirer
profit dans sa manière de penser en évaluant à chaque coup ses chances de
réussir.
De manière semblable, un dirigeant responsable sait calculer
les risques et réduire la marge d’incertitude que comporte toute action, alors
même qu’il sait que son droit à l’erreur risque de lui coûter cher. Si chaque
décision est tel un pari, cela ne doit pas pour autant le conduire à refuser
toute action. Il doit bien plutôt calculer
ses chances ou « cotes », peser les avantages et inconvénients,
puis miser.
Garder la tête froide
Un bon joueur de poker ne se laissera jamais atteindre le
« tilt », c’est-à-dire le moment où ses émotions auront pris le
contrôle de ses décisions. Ce n’est pas parce que de grosses sommes d’argent
sont en jeu qu’il faut se laisser guider la peur ou l’excitation : il faut
savoir se détacher et rester concentré.
Un professionnel doit savoir garder le contrôle de ses
émotions, même s’il risque gros. Les champions disent parfois qu’il faut savoir
jouer de la même façon quand les enjeux sont de quelques dizaines d’euros et
quand ils sont de quelques dizaines de milliers d’euros. Il est de même crucial
de savoir se ressaisir rapidement après un échec et reprendre le contrôle du
jeu.
Savoir lire le jeu adverse
Quand un professionnel du poker lit le jeu d’un adversaire,
cela signifie qu’il parvient à décrypter quelle est sa main simplement en la
déduisant de ses actions précédentes (hauteur de ses mises, temps de réflexion,
…) et de son comportement. Il analyse minutieusement main après main la
gestuelle, les mimiques, les manières de miser en fonction des cartes reçues.
Cette capacité ne lui sert pas seulement à calculer ses
chances de remporter le coup, elle lui permet véritablement de prévoir celui-ci. Elle sert aussi à estimer
quel type de risque est prêt ou non à prendre l’adversaire en fonction de ses
cartes.
Surmonter ses craintes
Beaucoup de joueurs de poker en ligne ont peur du changement. Parce qu’ils gagnent à quelques types de tables avec certaines limites de mises, ils n’osent pas essayer autre chose et surtout aller plus loin. Pourtant, seule la prise de risques permet parfois de passer un cap, au poker comme en entreprise. Surtout, elle évite de s’enfermer dans une routine convenue qui deviendra tôt ou tard perdante, parce que les adversaires ne vous auront pas attendu pour évoluer...
Savoir prendre son temps
Perdre quelques mains dès le début de la partie face à un adversaire n’est pas nécessairement un mal. D’ailleurs, les gagnants des grandes compétitions de poker ne sont pas ceux qui ont un tas de jetons largement supérieur aux autres dès la première demie-heure. Le plus pertinent est au contraire de savoir prendre son temps et d’observer afin d’élaborer une stratégie qui vous portera jusqu’à la table finale.
De la même manière, seule une stratégie à long terme dans une entreprise rend celle-ci vraiment rentable dans la durée, et elle ne saurait se résumer en quelques « quick wins » éphémères. Telle est en particulier la stratégie du luxe, comme l’explique son éminent spécialiste Vincent Bastien.
Bien gérer les ressources
Dans le jargon du poker, on appelle cela « gérer sa
bankroll », c’est-à-dire la somme d’argent que l’on s’est allouée exclusivement
pour le jeu. Garder un œil sur son tas de jetons et ne pas jouer au-dessus de
ses moyens sont l’une des clés de la réussite sur les tables.
Tout comme un entrepreneur ou un manager ayant à gérer un
budget, il faut savoir répartir son argent et surtout, ne pas se faire piéger
pas plus gros que soi. L’important est de miser en fonction de ses ressources,
de celles des autres et de sa main.
Cacher son jeu
La dimension psychologique la plus populaire du poker est le
fait de savoir garder la « poker face ». Mais contrairement à ce que
croient beaucoup d’amateurs, celle-ci ne consiste pas à cacher absolument toute
émotion. Au contraire, il s’agit de savoir adapter son expression à toutes les
situations, y compris dans le but de tromper l’adversaire !
Tel est le secret pour déstabiliser les autres joueurs et
être à leurs yeux totalement imprévisible. Moins ils ont d’informations sur
votre manière de prendre vos décisions, moins les leurs sont assurées et plus
ils seront facilement déstabilisés.
Croire en sa bonne étoile
Même si devenir un bon joueur de poker consiste à s’efforcer
de réduire la part
de hasard, impossible de résorber totalement celle-ci. Aucun champion ne
gagne à tous les coups. Mais croire en sa bonne étoile et persévérer aide à
mieux gérer les aléas du hasard et à le percevoir non pas comme un pur ennemi,
mais comme quelque chose à prendre presque avec optimisme.
Cette attitude peut se traduire dans la superstition, mais
celle-ci n’est pas nécessaire. Un grand joueur comme un homme d’affaires
n’abandonne jamais la logique. Au contraire, tel le philosophe Epictète, il
fait la part des choses entre ce qui
dépend de lui et ce qui n’en dépend pas.
Savoir se remettre en question
Le rapport au temps est crucial au poker. Des mains remportées
par hasard font plaisir sur le moment, mais en répétant les mêmes situations,
vous pouvez perdre plus souvent que vous ne gagnez. Cela vaut également lorsque l’on analyse son
propre jeu aidé par un coach ou par un logiciel.
On peut par exemple croire que l’on gagne systématiquement
ou presque lorsque l’on reçoit une paire de dames et qu’il s’agit de notre main
fétiche, puis réaliser que sur plusieurs milliers de mains, l’on a perdu plus
d’argent en la jouant que l’on en a gagné.
A l’inverse, on peut se décourager rapidement en ayant adopté une
technique parce qu’elle ne semble pas fonctionner au début, alors qu’elle est
en réalité gagnante à long terme.
Il est alors temps de revoir sa stratégie et de remettre en
cause ce que l’on croyait être les formules magiques. Quoique la chose ne soit
jamais très agréable, il s’agit avant tout d’une opportunité : celle
d’optimiser l’allocation de ses ressources et de gagner davantage ensuite.
Savoir faire face à l’adversité
Perdre fait partie du jeu. Entre joueurs de poker, on se
raconte souvent ses « bad beats », ces mains sublimes que l’on avait
99,9 % de chances de remporter ; mais le sort en a décidé autrement.
Lorsque la chance n’a pas été au rendez-vous, ou lorsque l’on est tombé sur plus
fort que soit, il ne reste plus qu’à se retirer dignement et humblement. Il y
aura d’autres occasions de se refaire moyennant de la patience et de la
persévérance.
L’important est d’apprendre de ses erreurs, de les
transformer en expériences constructives… et finalement en victoires.