Les écoles de commerce ont-elles failli à leur mission ?

Les écoles de commerce ont-elles failli à leur mission ? Pour répondre à cette question, il faut d'abord rappeler la raison d'être de ces dernières, que l'on semble parfois oublier : permettre à l'apprenant de trouver un emploi.

Les écoles de commerce ont-elles failli à leur mission ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord rappeler la raison d’être de ces dernières, que l’on semble parfois oublier : permettre à l’apprenant de trouver un emploi. En effet, il ne s’agit pas seulement de transmettre des connaissances et de les valider mais de lui offrir avant tout un avenir professionnel. Or, si le chômage des jeunes atteint plus de 19,5 % dans le pays, l’intérêt de suivre un tel parcours n’est-il pas amoindri ?

Une question qui se pose d’autant plus dans les circonstances actuelles. Car les plus grandes écoles de commerce se sont vues privées de leurs principaux avantages. En effet, les entreprises prennent moins de stagiaires du fait de la pandémie, les échanges à l’international sont à l’arrêt et nombreuses sont les écoles qui n’ont pas fait les investissements nécessaires en matière de cours à distance. Lorsque l’on pense que certains établissements exigent des frais de scolarité qui dépassent les 20 000 euros par an, le retour sur investissement pose question.

Pendant longtemps, les formations traditionnelles des métiers de la finance ont été catégorisées comme la voie royale à de l’enseignement lorsque l’apprentissage était quant à lui l’apanage de ceux qui étaient en "difficulté". Aujourd’hui, il apparaît comme une solution à deux réalités que l’on ne peut plus ignorer. Le mal être financier des étudiants et un taux d’employabilité en baisse.

L’apprentissage, catalyseur d’employabilité et d’égalité

Face à une situation économique qui se dégrade, les écoles de commerce traditionnelles peuvent-elles encore justifier un tel investissement pour si peu de rendement ? Le réseau seul est-il suffisant ? Et, là encore, si seuls ceux qui peuvent payer peuvent en profiter, ne retourne-t-on pas vers une forme d’oligarchie. En termes de mixité, la crise de la covid 19 peut creuser un fossé social important dans l’éducation et c’est le rôle des écoles de proposer des solutions. Il ne s’agit pas d’apposer obligatoirement l’apprentissage au cursus classique mais de trouver un juste milieu entre ces deux processus pour éviter une fracture économique qui se dessine peu à peu.

C’est de ce postulat qu’est parti le gouvernement pour mettre en place des aides pour dynamiser l’apprentissage. Ainsi depuis l’année dernière, 500 000 contrats ont été signés. Une hausse de 40% par rapport à 2019. Pourtant malgré des résultats probants, d’aucuns invoquent des coûts trop élevés. L’enjeu est désormais de pouvoir pérenniser ces aides même après la crise, qui seront d’une part levier de la reprise, et de l’autre un moyen de rassurer les entreprises et la jeunesse de notre pays.