Inexactitudes dans les retraites : un problème à un milliard d'euros
En 2022, plus de 14% des nouvelles pensions de retraite en France étaient fausses, selon la Cour des comptes. Ces erreurs ont causé un préjudice financier d'un milliard d'euros aux nouveaux retraités.
La retraite est une période de la vie où l'individu cesse son activité professionnelle, souvent après des années de travail acharné. Dans un monde idéal, cette transition devrait se faire sans heurts, avec des droits à la retraite correctement calculés et versés. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas.
En 2022, un nombre inquiétant d'erreurs a été constaté lors de la liquidation des pensions de retraite. Malgré l'augmentation du nombre de nouvelles pensions de retraite versées en 2022, les caisses de retraite continuent de commettre un nombre significatif d’erreurs lors de la liquidation des droits des pensionnés. Selon le rapport de la Cour des comptes, plus de 14 % des nouvelles pensions ont présenté des inexactitudes, donnant lieu à des préjudices financiers considérables pour les retraités. Ces anomalies constituent un défi majeur pour les caisses de retraite, et suscitent des inquiétudes quant à l'avenir de notre système de retraite.
L'ampleur de l'erreur de liquidation des retraites
La Cour des comptes a noté que le taux d’anomalies reste très élevé pour les droits à la retraite récemment débloqués. Parmi les 916 000 nouvelles prestations attribuées l’année dernière par les caisses de la branche vieillesse, plus d’une sur sept comportait une erreur de portée financière. Le taux d’erreur a atteint 13 %, avec une estimation de 15% si on prend en compte les modifications de méthode de contrôle mises en place en 2022.
Les inexactitudes relevées dans ces pensions représentent 1,1 % des montants versés aux actifs ayant pris leur retraite l’année dernière. Le montant total des erreurs est estimé à environ 70 millions d'euros, basé sur le montant total des prestations accordées au cours de l’exercice (6,4 milliards d’euros). Ces erreurs auront un impact cumulatif d’un milliard d’euros jusqu’au décès des pensionnés.
L'impact régional des erreurs
Les erreurs de liquidation des pensions de retraite n'ont pas été uniformément réparties à travers le pays. Les nouveaux pensionnés franciliens ont été plus durement touchés. En effet, près d'un dossier sur cinq contenait une erreur en 2022. La Cour des comptes note une prédominance d’erreurs de liquidation à la Cnav en Île-de-France.
Il existe des différences notables entre les régions en termes de taux d'erreur dans la liquidation des pensions de retraite. L'Île-de-France a enregistré un taux d'erreur d'environ 20 % sur les droits contrôlés, soit nettement plus élevé que la moyenne nationale de 13-15 %. Cette disparité régionale souligne la nécessité d'une meilleure coordination et d'un renforcement des contrôles à l'échelle nationale.
La détérioration de la situation des travailleurs indépendants
Si la situation est préoccupante pour l'ensemble des nouveaux pensionnés, elle est d'autant plus alarmante pour les travailleurs indépendants. La fréquence des erreurs a effectivement atteint 7 % des dossiers en 2022, ce qui représente une hausse significative par rapport à 3,9 % en 2021 et 2,9 % en 2020.
L'impact financier des erreurs pour les travailleurs indépendants est également en hausse, atteignant 0,4 % des nouvelles prestations payées, contre 0,3 % l’année précédente. Compte tenu des attributions de nouvelles pensions aux travailleurs indépendants, estimées à 140,4 millions d’euros, le préjudice est évalué à un million d’euros, contre 0,6 million en 2021. Cette tendance inquiétante pourrait encore s'aggraver si l'on considère que les erreurs affectant l’Aspa (allocation de solidarité aux personnes âgées), les rejets et les révisions de droit ne sont toujours pas pris en compte.
Causes des erreurs
L'une des raisons principales de cette augmentation des erreurs pourrait être la diminution continue des effectifs des agents des caisses de retraite chargés des liquidations. Cette réduction du personnel pourrait engendrer une surcharge de travail pour les employés restants, augmentant ainsi le risque d'erreurs.
La Cour des comptes pointe également du doigt le manque de systématisme dans le contrôle approfondi de l’adéquation correcte des droits à la retraite aux cotisations versées par l’assuré et à ses revenus professionnels déclarés. Une vigilance accrue et un contrôle systématique pourraient aider à réduire le taux d'erreur.
La troisième cause majeure d'erreurs est l’actualisation encore en cours des procédures de contrôle suite au transfert des données vers le RGCU (répertoire de gestion des carrières unique). Il est essentiel de corriger ces problèmes pour améliorer l'efficacité et l'exactitude des calculs de pension.
L'intérêt d'un conseiller retraite indépendant
Face à ces erreurs, de plus en plus de futurs retraités font appel à un conseiller retraite indépendant. L'idée n'est pas seulement d'obtenir un soutien technique, mais aussi d'avoir un interlocuteur qui comprend parfaitement le système de retraite, sait anticiper ses erreurs et peut donc accompagner au mieux les futurs pensionnés.
L'objectif de ce type de service est de permettre à chaque individu de préparer sereinement sa retraite et de maximiser ses droits, pour une transition plus douce et une vie post-professionnelle épanouissante.
Conclusion
L'année 2022 a vu une augmentation significative des erreurs de liquidation des pensions de retraite en France. Plus de 14% des nouvelles pensions étaient incorrectes, avec un taux d'erreur atteignant 20% dans certaines régions comme l'Île-de-France. Les travailleurs indépendants ont été particulièrement touchés, avec un taux d'erreur en hausse rapide. Les principales causes de ces erreurs incluent une diminution des effectifs des caisses de retraite, un manque de contrôle systématique et des problèmes liés à la mise à jour des procédures de contrôle.
Il est crucial de résoudre ce problème. Non seulement ces erreurs ont un coût financier direct pour les nouveaux retraités, mais elles sèment aussi le doute sur la fiabilité de notre système de retraite. Cela souligne la nécessité d'une vigilance accrue, d'une meilleure formation des agents de retraite, et d'une mise à jour et d'une standardisation des procédures de contrôle pour assurer l'exactitude des pensions de retraite.