Plus de femmes dans la vie économique pour relancer la compétitivité française

A l'occasion de la remise du rapport Gallois au Premier ministre français, cette chronique propose une piste pour travailler sur la compétitivité (économique) de la France : persévérer dans l'intégration des femmes dans la vie économique.

L'approche est fondée sur les résultats du classement mondial des pays sur les inégalités hommes - femmes publié le 23/10 dernier par le Forum Économique Mondial de Davos.

L’actualité politique et économique de la semaine est marquée par le débat lancé par notre Premier ministre sur les moyens pour la France d’endiguer sa perte de compétitivité économique. Sans pour autant apporter LA solution, le rapport du « Global Gender GapReport », commandité par le Forum Économique Mondial et paru le 23 octobre 2012 devrait pouvoir alimenter la réflexion sur ce sujet.

Ce dernier classe ce que certains chroniqueurs appellent « les pays où il fait bon vivre quand on est une femme »… La France tient le 57ème rang sur 132 pays évalués, loin derrière les pays scandinaves, l’Allemagne, les Philippines (8ème) ou même Cuba (19ème place) mais devant l’Italie (80ème).
Ce classement repose sur l’analyse de la capacité des femmes vs des hommes à accéder à des ressources dans quatre domaines distincts :
* une implication dans la vie économique,
* une implication dans la vie politique,
* l’accès à l’éducation
* et, enfin, à la santé.  Pour la France, la perte de plus de 10 places dans les classements s’expliquerait, selon les auteurs du rapport, par le très faible nombre de ministres… soit.

Concentrons-nous uniquement sur les résultats concernant l’égalité homme-femme dans la vie économique par pays. Ce dernier est mesuré par plusieurs ratios relatifs aux écarts de salaire mais également la part des hommes et des femmes dans les conseils d’administration, parmi les managers et dirigeants mais aussi parmi les scientifiques et les ouvriers. Bonne nouvelle (pour les femmes) : les auteurs montrent, p. 29  du rapport et suivantes, qu’il y aurait une  corrélation entre compétitivité économique du pays, mesuré par le Global Competitiveness Index et égalité entre homme et femme dans la vie économique. Sur ce plan, les pays scandinaves et d’Amérique du Nord tiennent le haut du panier, la France descend à la 63 place…

Les implications d’une telle conclusion semblent intéressantes pour alimenter le débat sur les modalités de relance de la compétitivité française : une plus grande implication des femmes dans la vie économique et politique de la France serait, statistiquement parlant, un gage pour endiguer une perte de compétitivité du pays, débat actuellement lancé par notre premier ministre.

Ce résultat renvoie à une sous-utilisation de « talents » (terme repris des auteurs) et fait référence aux résultats de l’étude commanditée par McKinsey, « Women Matter », selon lesquels les entreprises dirigées par des femmes généreraient, dans des industries comparables, une plus grande performance économique sur le moyen terme que celles dirigées par leurs homologues masculins. La raison ? Les femmes auraient tendance à gérer les équipes de manières plus démocratiques que les hommes, incitant les démarches intrapreneuriales et la valorisation des talents de chaque acteur, au-delà de leurs fonctions et des objectifs qui leurs sont assignés.

Plus d’idées créatives, plus d’innovation, plus d’audace : autant d’initiatives à orchestrer au sein des entreprises françaises et qui peuvent renverser la morosité économique.