Les premiers bâtiments à énergie positive fleurissent en France
Plus que l'industrie ou les transports, les bâtiments sont, au sein de l'UE, un véritable gouffre d'énergie primaire, et responsables en majeure partie des émissions de CO². La France, où le bâtiment absorbe environ 46 % de la consommation d'énergie, n'échappe pas à cette statistique. Les bâtiments à énergie positive arrivent à point nommé.
Les progrès suscités par la technologie BEPOS
Et à chaque nouvelle RT, les exigences en matière d'économies d'énergie augmentent ; ce qui tenait de l'évolution dans la précédente, devient la norme de base dans la réglementation en vigueur à l'instant t. Concrètement, la RT 2012, entrée en vigueur le 1er janvier 2013, impose aux bâtiments basse consommation (BBC) de diminuer leur absorption énergétique de 50 % par rapport au seuil de la RT 2005 ; ainsi les BEPAS sont-ils définis comme la nouvelle norme pour les constructions nouvelles. Ces « habitats passifs » doivent permettre une isolation thermique renforcée et une excellente étanchéité de l'air, sans toutefois devoir produire une quantité d'énergie renouvelable supérieure à celle consommée.
Cette dernière obligation, quand elle est respectée, permet d'estampiller un bâtiment "BEPOS". Afin d'être éligibles à cette catégorie bâtimentaire – et par conséquent aux avantages fiscaux qui en découlent –, les nouvelles constructions devront produire plus d'énergie qu'elles n'en consomment. Aux exigences des BEPAS s'ajoutent la nécessité, par exemple, d'un équipement en moyens de captage ou production énergétique – récupération et utilisation des eaux pluviales, photovoltaïque, éolien.
L'installation encore frileuse des BEPOS dans le secteur tertiaire
A partir de 2020, les constructeurs de bâtiments neufs devront donc prendre en compte cette balance énergétique positive, à la fois respectueuse de l'environnement et propre à encourager la production d'énergies renouvelables, alors que la diminution de la part du nucléaire est une mesure phare de la transition énergétique débattue au Parlement.
L'idée de cette technologie novatrice étant, in fine, de créer de vastes réseaux d'acheminement du surplus d'énergie créée, au sein de quartiers d'habitation comme d'ensembles de bâtiments destinés aux bureaux.
La France voit
d'ailleurs tout doucement son activité tertiaire évoluer, avec l'application
encore un peu frileuse des normes de la future RT 2020 dans la construction de
ses bâtiments. La Cité
municipale de Bordeaux comme la technopole
Sophia Antipolis – en région PACA – font ainsi dores et déjà
partie des premiers ensembles de bureaux à énergie positive de France.
Les
efforts concernant les BEPOS sont encore trop souvent l'objet d'entreprises
plus individuelles que collectives. Pourtant, cette technologie semble revêtir
un triple enjeu pour les sociétés : écologique et économique, évidemment, parce
que réduisant les émissions de gaz à effet de serre et les factures
énergétiques, mais également marketing, puisqu'elle est le symbole d'une
démarche entrepreneuriale clairement éco-responsable et citoyenne. Du
greenwashing, en somme.
Face
à la flambée prochaine et inexorable du prix du pétrole, ressource
non-éternelle, le recours aux énergies renouvelables permis par les BEPOS
apparaît donc comme un atout majeur pour les entreprises. Gageons que les
exhortations de Ségolène Royal en ce sens portent leurs
fruits.