Le changement ça s’apprend par l’exemple…

Et si l’on observait les leaders du changement, pour s’en inspirer ?

La question du changement est étudiée depuis longtemps aux USA. Qu’y dit-on ? Il y a des gens qui réussissent le changement : « les leaders ». On peut espérer s’améliorer en les observant. J’ai trouvé quatre exemples de changements à décortiquer.

Syriza, ou les pieds dans le tapis ?

Syriza nous promettait du drame et des coups de théâtre. La montagne a accouché d’une souris. Les Grecs ont vite découvert qu'ils n'ont aucune marge de manœuvre. Car le reste de l'Europe fait bloc. Mais il est prêt à leur apprendre les bonnes manières. Et à les aider à sauver la face vis-à-vis de leur électorat. Aide qui passe essentiellement par une reformulation de quelques termes offensants. L'Europe dirige la Grèce, plus que jamais... mais en y mettant les formes.

Obama, ou le changement à l’Américaine ?

Comme dans les films d’Hollywood, Barack Obama change le monde. Seul contre tous. En particulier contre une opposition qui revendique la bêtise comme vertu cardinale. Aux USA, la fin justifie les moyens.

On commence par la doctrine militaire d’Obama. Et si la guerre était une mauvaise solution aux problèmes du monde ? Et si l’on ne pouvait pas les résoudre pacifiquement, faute de moyens, consommés par l’armée ?  Bref, il cherche une alternative à l’intervention militaire. Et il procède à l’Américaine. Par essais et erreurs. Un coup, les drones, un autre, l’aide militaire, un troisième, les négociations avec les Iraniens. Sans trop se préoccuper des dommages collatéraux.  

Il y a aussi Obamacare. Les effets pervers du marché paupérisent le patrimoine humain américain. M.Obama remet en marche le principe fondamental de la société : la solidarité. À l’Américaine. En jouant avec les lois du marché et la transformation numérique. Là aussi il ne fait pas dans le détail.

Renzi, ou miracle à Rome ?

Barack Obama est fort. Mais Matteo Renzi l’est peut-être encore plus. Son diagnostic ressemble à celui de De Gaulle : ce qui bloque le changement, c’est le parlementarisme et ses combines. Alors il le réforme. Et il réforme aussi le code du travail, qui, comme en France, produit une nuée de précaires et quelques privilégiés. Et l’on entend que la RAI, temple du copinage politique, devient une entreprise normale. De même que Finmecanica, hier encore conglomérat informe. M.Renzi a pris le taureau par les cornes. Il a attaqué le modèle italien par ses ridicules. C’est ce qu’attendait l’Italien ?

La France, ou le charme discret de la force tranquille ?

Et la France ? Notre gouvernement est diaboliquement habile. « Wu wei » disent les Chinois, non agir. La France est le seul pays de la zone euro qui ne corrige pas son déficit. Pour les autres, c’est « malheur au vaincu ». La France a fait plier Mme Merkel ! Comment ? M.Macron est là pour lui sauver la face. Et, il y a le FN… Vous voulez la Révolution ? Pourquoi changer, d’ailleurs ? Attendons que le marché mondial redémarre, notre économie suivra.

Pouvait-on faire autrement ? Où y a-t-il les points de PIB qui manquent à notre déficit ? Dans le budget de la défense, double de celui de l’Allemagne (il pourrait être financé par l’Europe ?) ; dans le tout TGV, qui a mis la SNCF sur la paille ; dans la politique de l’aide au logement, qui a créé une bulle spéculative ; dans notre amour du champion national qui, hier, a produit les 70md€ de dettes de France Télécom, et, aujourd’hui, des réacteurs nucléaires dont Areva n’avait pas le savoir-faire. Et le Grand Paris, qui devait créer une demi-douzaine de « clusters » de type Silicon Valley et un million d’emplois ? Louis XIV aurait appelé cela décider selon son « bon plaisir ». Nos gouvernants claquent des doigts, et le point de PIB part en fumée ! Voilà les secrets du wu wei à la française ?

La leçon du gourou

Quelle « bonne pratique » tirerait le gourou américain de ces exemples ? Peut-être une phrase de l’un d’entre eux, inconnu chez nous, Alexis de Tocqueville :

« Chaque gouvernement porte en lui-même un vice naturel qui semble attaché au principe naturel de sa vie ; le génie du législateur consiste à bien le discerner. »

Compléments :