Médiation et facilitation, plus de différences que de points communs

La médiation est souvent confondue avec la facilitation. Si l'obtention d'un accord entre les parties est souvent le résultat d'une médiation, ce n'est pas l'objectif unique de la médiation. La reconnaissance des besoins mutuels des parties constitue le point différenciant entre médiation et facilitation.

La facilitation a pour objectif l’obtention d’un accord entre les parties. Elle partage pour cela avec la médiation des phases d’écoute mutuelle et de recherche de solutions pouvant convenir aux deux parties tandis que la médiation est avant tout un processus structuré qui permet de parvenir à une reconnaissance mutuelle des besoins. Ce processus particulier et unique à la médiation n'existe pas en facilitation.

La médiation n’a pas pour objectif d’obtenir un accord à tout prix. Il s'agit d’abord et avant tout de rétablir une communication entre les parties et d'obtenir autant que faire se peut, une reconnaissance mutuelle des besoins de chacun. En médiation, le conflit est souvent comparé à un iceberg avec une partie immergée et une partie émergée. Ne traiter que la partie émergée, comme lors d'une facilitation peut suffire dans un premier temps mais peut s'avérer très décevant à moyen et long terme; la partie immergée finissant toujours par remonter à la surface. En résolvant la partie immergée, lors d'une médiation, on finit par résoudre la partie émergée.
Ceci peut prendre un certain temps, on dit généralement que le temps est l'allié du médiateur et, se met en place au fur et à mesure du déroulement des étapes du processus de médiation.

Ainsi, dans le cas du licenciement d'un salarié, obtenir un accord financier ne satisfera peut-être pas pleinement ce dernier, soucieux de se voir reconnaitre dans le préjudice qu'il aura subi ainsi que dans les conséquences que cela pourra avoir déclenché pour lui.
Dans un autre exemple, deux entreprises en conflit parviendront rapidement à un accord sur le montant des sommes à se répartir au cours d'une facilitation. Une médiation leur aurait permis de souder une entente future sur comment mieux collaborer à l'avenir.
Le processus de médiation aide les parties à mieux se comprendre et surtout à reconnaitre leurs besoins réciproques. L’accord vient alors en prime !

Le code de déontologie est enfin un élément différentiateur entre le facilitateur et le médiateur. Le médiateur se doit d'être un professionnel de la médiation, c'est à dire d'avoir été formé à la médiation et d'obéir à un code de déontologie, neutralité, impartialité et indépendance étant les maîtres mots de son engagement.
En conclusion, un accord obtenu sans qu’il y ait eu de reconnaissance mutuelle des parties en conflit est sans doute moins pérenne qu’un accord mûri et abouti en fin de processus de médiation.