Design Thinking : l’industrie a tout à y gagner

Les idées reçues ont la vie dure. J’ai pu m’en apercevoir en 2017 lors d’une mission aux États-Unis dans la région de San Francisco.

En rencontrant des entreprises high tech de la Silicon Valley, je me suis retrouvé à mille lieues de l’idée que l’on a de ces fameuses "licornes" que l’on imagine entièrement dédiées au perfectionnement de leurs algorithmes.

Grande fût ma surprise de constater sur place que le point de départ de ces start-up n’était pas une formule mathématique mais tout simplement l’utilisateur, plus précisément ses besoins et ses usages. Le succès de ces sociétés à forte croissance résidant dans leur capacité à identifier ces attentes et à y répondre en développant un service. Et ce, avec une rapidité applicative étonnante ! 

Leur secret ? Le Design Thinking. Entre méthode de co-création et économie de l’expérience, cette démarche d’innovation est encore largement associée aux start-up évoluant dans l’univers des nouvelles technologies. L’est-elle aussi dans le monde des PME industrielles ? Probablement pas. 

Le Design Thinking doit devenir le point d’entrée de toute démarche visant à développer des produits industriels, comme de grande consommation, réellement adaptés aux besoins. Le cas de la voiture autonome en témoigne répondant aux nouveaux usages des générations d’aujourd’hui qui cherchent moins un objet statutaire qu’un moyen d’aller d’un point A à un point B tout en pouvant faire d’autres choses en même temps. 

Pour les industriels, l’apport du Design Thinking est une chance. Certes, la démarche nécessite un investissement tant en matière de formation et d’organisation que d’adaptation de son outil de production. Car c’est bien là que la bascule, le changement de paradigme, doit s’opérer. Contrairement à des habitudes depuis si longtemps installées, ce n’est pas notre outil industriel qui doit créer l’offre mais bien l’offre qui doit inciter à adapter l’outil industriel. 

Le jeu en vaut clairement la chandelle ! Mais encore faut-il prendre la décision d’inverser ainsi son modèle de production à temps… autrement dit, quand sa situation financière le permet et avant l’essoufflement de son business plan d’origine.