Achats : ce qu'il faut attendre de la nouvelle année

Voici venu le moment de commencer à planifier l’année à venir. En 2016, plusieurs facteurs ont contribué à accroître le sentiment d’incertitude à l’échelle du globe. En 2017, plusieurs options s’offrent à la direction des achats des entreprises pour conseiller au mieux leur entreprise pour l’année à venir.

1. Le retour des réductions de coûts pointe à l’horizon

Nous avons connu une période de croissance soutenue si bien que les gens s’inquiètent d’un ralentissement de l’économie ou de soubresauts de la croissance. Dans l’actuel climat d’incertitude post Brexit et élections américaines, il se pourrait que les entreprises anticipent des coupes budgétaires ou qu’elles cherchent à réduire leurs coûts. L’attention se portera probablement sur les achats indirects, ce qui est une bonne chose, mais uniquement si les entreprises font une bonne analyse des objectifs à cibler.

Autrement dit, l’arme secrète des achats en 2017 résidera dans le choix éclairé des dépenses. Même avant que les inévitables demandes de réduction des coûts se produisent, les décideurs auront scruté à la loupe les données des dépenses de leur entreprise et seront prêts à prendre des mesures là où l’impact sera le plus fort. Les prix ont déjà subi d’énormes pressions ces huit dernières années, si bien que l’impact le plus conséquent proviendra de l’analyse de la demande et du périmètre, plutôt que réellement du prix.

Pour ce faire, le sourcing devra intégrer davantage de fonctionnalités PMO, sachant que les projets futurs appelleront des activités de gestion de la demande, comme le contrôle des déchets, la diminution de la demande globale et l’élimination de la qualité superflue. Autre domaine à surveiller : la transformation de la structure des coûts. Les projets à suivre sont ceux de réingénierie des processus, d’achat par consortium ainsi que les programmes d’amélioration continue des fournisseurs. Les organisations de sourcing auront besoin d’outils modernes et elles devront accompagner la formation de professionnels du sourcing ou en attirer avec des compétences plus fines de la gestion de projet.

Les organisations qui ne sont pas préparées continueront de faire la chasse aux mêmes objectifs permettant de dégager une faible valeur, la diminution des déplacements, les coupes sur les Post-it, et le gel des mises à niveau des PC portables.


2. Regain d’intérêt pour le développement des sources locales et éthiques

Le résultat du Brexit et la promesse du nouveau président élu des Etats-Unis de revisiter les accords commerciaux internationaux créent de nouvelles fluctuations des taux de change et un sentiment d’incertitude des partenaires étrangers et des fournisseurs quant aux futurs accords commerciaux. Le seul résultat garanti dans ce climat d’incertitude est que les dépenses vont globalement être réduites.

La plus forte proportion des approvisionnements domestiques pourra se traduire par une moindre dépendance vis-à-vis de l’étranger. Les actualités faisant état du travail des enfants et de l’exploitation des réfugiés invitent les directions des achats à maintenir, sinon intensifier l’attention qu’elles accordent aux chaînes d’approvisionnement éthiques et à la conformité vis-à-vis des lois du travail en 2017.

Et à mesure que les gouvernements s’engagent à adopter des politiques environnementales et que les consommateurs continuent de privilégier les marques revendiquant leur responsabilité sociale, les directions des achats doivent être prêtes à se remonter les manches pour changer les choses dans ces domaines. Pendant trop longtemps, la plupart d’entre nous n’avons fait que bricoler en eau peu profonde. Il est temps d’aller au fond des choses désormais.


3. Collaboration accrue avec les fournisseurs

Plus les entreprises déploient des plateformes de gestion des dépenses qui automatisent ou activent le libre-service des salariés pour les activités d’achats tactiques, plus les directions des achats verront les activités de relation fournisseur s’étioler. Les professionnels d’un bout à l’autre du processus source-to-pay auront plus de temps à consacrer à l’accroissement de la valeur ajoutée des fournisseurs, y compris les fournisseurs de services.

Travailler en collaboration avec les fournisseurs pour développer des solutions innovantes est une seconde nature pour nombre d’acteurs des secteurs de la vente et de la fabrication industrielle, mais il est grand temps que le secteur des services cesse de discuter pour se mettre à agir. C’est un objectif collectif et non celui d’un seul leader. Les achats devraient se repositionner comme facilitateur de business et analyser de façon proactive les données de dépenses, ainsi que les marchés d’approvisionnement pour en dégager des tendances. Nous devons apporter des éclairages et émettre des recommandations qui aident les décideurs à prendre des décisions importantes leur permettant d’atteindre leurs objectifs financiers.

Les fournisseurs accueilleront volontiers cette évolution ; ils devront aussi se concentrer sur la production de valeur. Les deux côtés ont toujours aspiré à soigner les relations collaboratives avec les fournisseurs, mais sans en avoir jamais eu le temps. Ces pratiques devraient se généraliser désormais.


4. Les achats indirects vont enfin obtenir un peu plus de respect

De nombreux groupes d’achats indirects disposent désormais de données de gestion des dépenses, y compris des données intégrées de frais de déplacement, et d’outils leur permettant de présenter le résultat d’analyses pour aider leur entreprise à faire des économies. Les décideurs accueilleront ce type d’aide pour décider en s’appuyant sur des données où opérer des coupes dans leurs coûts indirects.

Les achats pourraient améliorer leur positionnement interne en passant les outils, l’analyse et les responsabilités au business. Nous devons abandonner notre rôle de régulateur et confier au business les moyens analytiques leur permettant de prendre localement des décisions. Les fonctions au sein des entreprises qui ont acquis le respect des représentants du business et des dirigeants se verront invitées à la table des discussions.


5. Augmentation continue du travail non-salarié

Le travail non-salarié va s’intensifier à mesure que les individus aspirent à plus de flexibilité et qu’ils se lassent des anciennes pratiques de management et de réflexion. Les équipes se familiariseront avec le télétravail. Veillez donc à vous équiper de moyens de téléconférence qui fonctionnent et surtout autorisez vos équipes à utiliser Skype ou une plateforme similaire.

Les achats vont continuer à délaisser les tarifs journaliers et les contrats à temps plein pour une approche plus flexible et abordable concentrée essentiellement sur la livraison, les avantages pour l’entreprise et la gestion des risques.

Les sociétés qui aident les entreprises à cet égard vont devoir réinventer les programmes de fournisseur de services d'infogérance (Managed Service Provider) du passé. Le challenge consiste toujours à chiffrer la dépense, et nous allons assister à l’émergence de jeunes sociétés qui vont fournir des données sur le marché en temps réel et viendront rivaliser avec les fournisseurs historiques de données traditionnelles sur la rémunération des ressources humaines.


6. Enchères inversées pour les logiciels SaaS

Certains logiciels SaaS rendent la perspective du remplacement pur et simple nettement moins effrayante au point que dans certains cas, il y a très peu d’hésitations à avoir. Ainsi, certains groupes de sourcing vont pouvoir procéder rapidement à des enchères inversées de solutions qui auraient exigé des procédures d’appel d’offres complexes il y a seulement un an ou deux. Les éditeurs de logiciels SaaS sont ainsi davantage en situation de concurrence pour des opportunités d’affaires plus intéressantes.

7. Poursuite des évolutions technologiques

L’intégration des technologies de sourcing, d’achat et d’approvisionnement et leur interface avec davantage d’applications métier s’est avérée un moteur de transformation pour chaque organisation qui a eu la perspicacité de mener à bien ce projet. Si vous n’avez pas encore commencé, c’est le moment ! En 2017, les directeurs des achats qui ont déjà mis en œuvre des systèmes facilitateurs sont prêts à accorder aux achats la place centrale qu’ils méritent dans leur entreprise, forts des meilleures données décisionnelles disponibles.


La technologie continuera d’évoluer sur le moyen ou long terme vers un mode où un conteneur central est connecté à une myriade d’applis transactionnelles. Les entreprises en constateront l’impact au fur et à mesure qu’elles contrôleront un pourcentage plus large de dépenses indirectes.