Alexandre Malsch "Plus on aide les développeurs sur leur social et soft skills, meilleurs sont les résultats"

G. Tech, école de développeurs en jeu vidéo et petite dernière du Gaming Campus, ouvrira ses portes en octobre 2020. Le fondateur de Melty explique pourquoi il a décidé d'en devenir le parrain.

Alexandre Malsch, fondateur de Melty et parrain de G. Tech. © DR

JDN. Pourquoi avoir choisi de parrainer l'école G Tech ?

Alexandre Malsch. Pour deux raisons. L'une est personnelle : je suis depuis longtemps un grand fan de ce que fait Thierry Debarnot, le cofondateur et président de Gaming Campus, qui forme à tous les métiers de l'industrie du gaming. L'autre est professionnelle : je suis moi-même développeur et je trouve que le mode de fonctionnement par projet, sur lequel la plupart des grandes écoles d'informatique, créées il y a une dizaine d'années, ont basé leur philosophie, ne va pas assez loin. Les développeurs, business man et esportifs ne peuvent plus être isolés. Ils doivent travailler ensemble, ce que permet la méthode active learning, conçue par le Gaming Campus. On retrouve de plus en plus souvent les développeurs au centre des entreprises, où ils sont amenés à occuper des postes de responsabilité. Plus on est capable d'aider ces techniciens à développer leur social et soft skills, meilleurs sont les résultats. Enfin, il y a le secteur : je suis un très grand fan de jeu vidéo. J'y joue plusieurs heures par jour.

Et alors, quel est votre jeu vidéo préféré ?

Ower Watch, un jeu de esport en équipe. J'aime beaucoup y jouer avec des amis.

Concrètement, quelles sont vos missions en tant que parrain de cette nouvelle école ?

Elles ont déjà commencé et vont se poursuivre. Je suis tout ce qui concerne la pédagogie, le cursus… Il s'agit de veiller à ce que cette école soit la plus innovante possible et qu'elle corresponde bien à l'écosystème auquel elle s'adresse. Aujourd'hui, le secteur du vidéo est un secteur tellement vaste, tellement complexe, avec de telles opportunités de carrière qu'avoir des étudiants formés dès le début aux problématiques spécifiques du métier et à la culture est indispensable. Je vais aussi passer du temps sur le campus pour apporter mon soutien aux étudiants. Si j'avais 18 ans aujourd'hui, j'adorerais étudier sur ce campus.

"Pas d'amphithéâtre au Gaming Campus. On y croise des pontes du business qui discutent avec les étudiants, et des stars de l'esport ou du jeu vidéo"

Quelque part, ça me rappelle un peu ce qu'on avait fait chez Melty. L'endroit est assez délirant. Ils ont créé tout un univers autour du jeu vidéo. Chose rare pour une école, il n'y a pas d'amphithéâtre. On y croise des pontes du business, des grands directeurs marketing qui discutent avec les étudiants en toute simplicité, des stars de l'esport ou du jeu vidéo. Je trouve qu'ils ont bien réussi le mélange entre les grands groupes du jeu vidéo, comme Ubisoft, les plus petits acteurs qui développent des jeux mobiles, et les fournisseurs d'infrastructures, comme des fournisseurs de cloud. On n'a pas l'impression d'une chaire comme dans une école classique. On croise des gens qui travaillent main dans la main avec les élèves. Ce n'est pas une relation à sens unique, où le sachant enseigne à ses étudiants, mais un véritable échange.

Qu'est-ce que ce campus, et donc cette future école, a d'autre de différent par rapport aux formations existantes ?

Le fait que les projets soient partagés entre les écoles. Plus qu'une école, on peut y voir un gigacursus autour du jeu, avec différents corps de métier qui se mélangent. D'où la dimension très terrain, très concrète.

A quel type de profils cette école s'adresse-t-elle ?

"83% des métiers dont aura besoin le secteur du jeu vidéo en 2030 n'existent pas encore"

Je pense qu'à l'instar des autres écoles du campus, on va retrouver des élèves aux parcours et profils très variés. Du fait des deux niveaux de formation qui seront proposés, un bachelor développeur informatique et un MBA programmation jeu vidéo, ce sera sans doute un mélange de gens qui ont déjà de bons bagages en informatique, des développeurs qui veulent se spécialiser, et de passionnés du jeu vidéo.

Quels débouchés pourront-ils espérer ?

L'avantage des métiers autour du jeu vidéo, c'est que les débouchés sont très nombreux. 83% des métiers dont on aura besoin dans ce secteur en 2030 n'existent pas encore ! Il y a une pénurie de développeurs sur les technologies mobiles, sur tout ce qui est IA, et qui ne concerne pas que le secteur du jeu vidéo. Il y a un manque autour du développement dans le cloud. Les profils de développeur ont peu de soucis à se faire. Ces profils, à l'origine techniques, devraient vite évoluer dans la structure pour obtenir soit des postes techniques de haut niveau – CTO, devenir l'architecte technique d'un jeu – ou évoluer en tant que chefs de projet, directeurs de business unit, capables de comprendre à la fois la partie technique et la partie business. Les développeurs assez high level n'ont plus seulement un profil technique, on le voit de plus en plus.