L'impact des innovations qui réinventent l'expérience immersive sur la sphère éducative

De Google Glass à Apple Vision Pro : des innovations majeures en réalité mixte et IA sont apparues, mais il subsiste de nombreux défis de confidentialité sans compter les impacts éducatifs et sociétaux...

En 2012 Google voulait faire rêver la planète avec son projet de lunettes à réalité augmentée qui promettait de se promener dans la rue tout en interagissant avec l’environnement réel tel un vrai assistant au quotidien. Aujourd’hui, l’Apple vision pro fait certainement un pas de géant vers l’objectif que s’était fixé Google avec ses Google glass une décennie trop tôt, et dont le prix déjà prohibitif de 1500 dollars pour l’époque n’était pas si éloigné de celui de l’Apple vision pro à 3500 dollars. Mais est-ce que le défi pour Apple d’imposer le premier ordinateur spatial et de réalité mixte sera pour autant facile à relever ? Quelles en seront les premières applications concrètes en pédagogie ?

Il était une fois les Google Glass, le rêve manqué de Google

En 2012, Google a dévoilé les Google Glass, un dispositif qui semblait tout droit sorti d'un film de science-fiction. Ces lunettes augmentées permettaient à l'utilisateur de prendre des photos, d'enregistrer des vidéos et d'afficher des informations en temps réel, tout en se promenant dans la rue. Elles représentaient une avancée significative dans le domaine de la réalité augmentée, offrant un aperçu d'un futur où l'information et la connectivité seraient intégrées dans notre champ de vision au quotidien. Malgré leur nature innovante, les Google Glass ont rencontré plusieurs obstacles. La préoccupation concernant la confidentialité, avec la capacité de filmer et de prendre des photos discrètement, a soulevé des inquiétudes. Cela a conduit à l'interdiction des Google Glass dans de nombreux établissements, y compris les bars, les cinémas, les écoles et certains lieux de travail. Leur prix élevé les rendait inaccessibles pour beaucoup, et leurs fonctionnalités étaient limitées comparées aux smartphones. De plus, Google n'a pas clairement défini les cas d'utilisation pratiques pour le grand public, rendant difficile leur intégration dans la vie quotidienne. Ces facteurs, associés à une faible durée de vie de la batterie et une interface utilisateur peu intuitive, ont limité leur adoption, malgré le potentiel révolutionnaire de ces lunettes augmentées.

Apple Vision Pro : l'évolution vers la réalité mixte via un ordinateur spatial dopé à l’IA

Avance rapide jusqu'au présent, l'Apple Vision Pro marque une avancée majeure avec sa technologie immersive de réalité mixte, fusionnant le virtuel et le réel et qui intègre profondément l'IA, interagissant avec l'espace physique et l'utilisateur. Par rapport aux Google Glass, le Vision Pro bénéficie de progrès technologiques significatifs en qualité d'affichage, suivi du regard, reconnaissance d'objets et rapidité. Les avancées de l'IA permettent des expériences plus élaborées et contextuelles. Se connectant aux autres produits Apple, le Vision Pro offre un accès à une gamme d'applications dédiées. Concernant la vie privée, Apple envisage des fonctionnalités de confidentialité avancées pour anonymiser les données sans les flouter, en modifiant les visages par exemple, bien que l'acceptation publique reste incertaine. Le Vision Pro n'est pas seul sur ce marché ; des concurrents comme le Meta Quest Pro et le Meta Quest 3 proposent des alternatives moins coûteuses. Les premiers effets notables du Vision Pro ? Des individus qui rappellent des zombies numériques déambulent dans les rues, casque sur la tête, éveillant l’étonnement des passants et alimentant l'enthousiasme de certains médias... Un premier défi en termes de visibilité publique réussi ?

La formation doit s’emparer d’une expérience d’apprentissage plus immersive

La réalité mixte (RM) va au-delà de la superposition d'images numériques sur le monde réel, elle permet une interaction plus profonde entre les deux. Imaginez une salle de cours où les étudiants peuvent interagir avec des éléments 3D ou participer à des simulations historiques in situ rendant l'apprentissage plus engageant et efficace. L'utilisation de la RM dans l'évaluation des enseignements ouvre des perspectives novatrices pour transformer l'éducation. La RM permet aux étudiants d’apprendre et de démontrer leurs compétences dans des simulations permettant une pédagogie active et immersive. Dans d’autres cas, la RM peut suivre et analyser l'engagement des élèves en temps réel. Les enseignants peuvent également obtenir des informations précieuses sur la façon dont les élèves interagissent avec le matériel d'apprentissage, permettant des ajustements pédagogiques personnalisés. Il est possible de simuler des scénarios sociaux ou émotionnels, aidant les apprenants à développer leur empathie, la communication verbale ou non et d'autres compétences douces sans se couper du monde réel. L'évaluation de ces compétences devient plus objective et nuancée pour aider l’enseignant à interpréter les données. Il s’agit dans tous les cas de ne pas transformer les étudiants ou les enseignants en cyborg et autres zombies numériques, c’est bien l’humain qui doit être augmenté par la technologie et non l’inverse !

Le casse-tête des technologies innovantes à l'ère de l'IA Act Européen

Avec l'avènement de technologies de réalité mixte, des préoccupations majeures en matière de vie privée et d'éthique émergent. Ces appareils, capables d'enregistrer et d'interagir avec l'environnement et les personnes, soulèvent des questions juridiques, notamment avec la possibilité de manipuler les visages via l'IA et le Deep Learning. Cette capacité de créer des Deep Fakes pose des défis en termes d'identité réelle des interlocuteurs. L'IA Act de l'Union Européenne, pionnier dans la réglementation de l'IA, interdit des pratiques comme la catégorisation biométrique, la surveillance de masse, l'extraction de visages via la vidéosurveillance, la manipulation comportementale et l'analyse des émotions via l'IA. Cela implique des restrictions importantes pour les startups de l’IA, bien que des aménagements tels que des "bacs à sable réglementaires" soient prévus pour ne pas entraver l'innovation. Mais quand sera-t-il de l’avenir des innovations ainsi produites ? Ces réglementations montrent la nécessité d'un équilibre entre innovation technologique et responsabilité sociale. Les entreprises doivent naviguer dans un paysage réglementaire complexe, tout en explorant les limites de la technologie. La clé du succès dans l'ère de la réalité mixte réside dans la capacité de conjuguer innovation technologique audacieuse et respect des principes essentiels de la société.

Innovation, IA et responsabilité sociétale

En réfléchissant sur l'odyssée des Google Glass et l'émergence de l'Apple Vision Pro, on assiste à une évolution remarquable dans le domaine de la réalité mixte. C’est une progression notable dans la fusion de la technologie et de la vie quotidienne. Cependant, cette évolution technologique n'est pas sans défis. La manipulation des visages via l'IA et le Deep Learning soulèvent des préoccupations éthiques majeures, notamment en matière de Deep Fake et d'identité. L'IA Act de l'Union Européenne, avec ses réglementations strictes sur les applications de l'IA, est un rappel crucial de la nécessité d'équilibrer l'innovation avec la responsabilité sociale et le respect de la vie privée. Les technologies de réalité mixte doivent donc naviguer dans ces eaux réglementaires, tout en continuant à explorer les frontières de l'innovation. Alors que nous nous aventurons dans cette nouvelle ère de l’IA et du numérique, la clé du succès réside dans l'équilibre entre l'exploration audacieuse des possibilités technologiques et la préservation des valeurs fondamentales qui nous définissent en tant que société.