Agirc-Arrco : les salariés du privé auront-ils droit à une revalorisation ?

Agirc-Arrco : les salariés du privé auront-ils droit à une revalorisation ? La revalorisation des retraites des salariés du privé a été longuement discutée durant l'avant-dernière séance de négociation avec les partenaires sociaux de l'Agirc-Arrco.

Ce vendredi 29 septembre, les partenaires sociaux gestionnaires de l'Agirc-Arrco débattaient une fois encore des règles du régime  qui sont redéfinies tous les 4 ans. Durant cette journée, la revalorisation de la retraite complémentaire des salariés du privé a été largement évoquée sans aboutir à un accord. Ils espèrent néanmoins une revalorisation des pensions au 1er novembre qui permettrait de suivre l'inflation. 

Suite à la réforme des retraites, le régime général a, de son côté, déjà annoncé une revalorisation des petites retraites. 1,7 million de personnes déjà en retraite répondent aux conditions nécessaires pour en bénéficier. Cette majoration, le Gouvernement pourrait d'ailleurs la financer grâce au caisses pleines de l'Agirc-Arrco, qui contrairement au régime général, n'est pas déficitaire. 

A ce sujet, Olivier Dussopt, Ministre du Travail, déclarait le 26 septembre que "si les partenaires sociaux n'acceptent pas d'eux-mêmes une ponction sur l'Agirc-Arrco, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale l'imposera." Le montant que souhaite prélever l'Etat n'est pas communiqué pour le moment, mais le ministre du Travail estime que la réforme des retraites devrait représenter un gain de 3 milliards d'euros d'ici 2030 pour l'Agirc-Arrco.

Par ailleurs, le 4e volet des négociations qui s'est tenu quelques jours plus tôt, avait notamment permis d'évoquer la fin du bonus-malus. Si l'on se réfère aux propos de Michel Beaugas, sa suppression ne devrait pas tarder à être officialisée. Il déclarait en effet mercredi 27 septembre : "les propos du Medef et des autres organisations patronales laissent entendre que le coefficient va tomber". Ce système qui instaure sous certaines conditions une minoration de la retraite pour les personnes qui partent dès l'âge légal atteint et une majoration pour celles qui repoussent leur départ d'au moins 2 ans, pourrait en effet pénaliser de nombreux salariés avec l'allongement de l'âge légal pour partir en retraite.

Bonus – Malus de l'Agirc-Arrco

Depuis 2019, le coefficient de solidarité temporaire s'applique (sauf conditions particulières) aux personnes nées à compter du 1er janvier 1957 et bénéficiant d'une retraite à temps plein. En résumé, il s'agit d'un malus applicable pendant 3 ans qui vient diminuer la pension de retraite des personnes qui partent dès l'âge légal de retraite atteint. Pour y échapper, il faut donc au minimum, repousser son départ en retraite d'un an.

Par ailleurs, afin d'encourager les affiliés de l'Agirc-Arrco a travailler plus longtemps, un bonus a aussi été mis en œuvre. Il permet une majoration de la retraite complémentaire pendant un an à hauteur de :

  • 10% si la retraite est reportée d'au moins 2 ans,
  • 20% pour un report de 3 ans
  • 30% pour un report de 4 ans ou plus.

Renégocié fin 2023, les syndicats espèrent sa suppression car, avec la réforme des retraites qui allonge déjà la durée légale de départ en retraite, de nombreux affiliés risquent de ne pas vouloir repousser davantage leur retrait de la vie active.

Cotisation à l'Agirc-Arrco

Chaque mois, les salariés du privé affiliés à l'Agirc-Arrco ainsi que leurs employeurs paient des cotisations pour financer cette caisse de retraite complémentaire. La répartition retenue pour le financement des cotisations est de 40% pour le salarié et de 60% pour l'employeur.

Calcul de la retraite Agirc-Arrco

Afin de définir le montant de la retraite complémentaire, il faut prendre en compte la valeur de service du point du régime de l'Agirc-Arrco, soit 1,3498 euro. Ce montant est multiplié par le nombre de points de retraite accumulés au fil de la carrière du salarié. 

Par exemple, si un salarié a acquis 3 650 points sur l'ensemble de sa carrière, alors sa pension de retraite complémentaire est calculée de la manière suivante : 3 650 x 1,3498 = 4 926,77 euros par an.

Par ailleurs, le site de l'Agirc-Arrco détaille le calcul du nombre de points ainsi :

Nombre de points = Assiette des cotisations x taux de calcul des points / prix d'achat d'un point

A noter que l'assiette des cotisations correspond au salaire brut (salaires, primes, indemnités de fin de CDD, indemnités de congés payés, pourboires…) sur lequel sont prélevées les cotisations. Le taux de calcul des points correspond quant à lui au pourcentage appliqué sur l'assiette des cotisations. Enfin, le prix d'achat du point est le montant de cotisation nécessaire pour acquérir un point de retraite Agirc-Arrco.

Toutefois, pour pouvoir calculer plus simplement le montant de sa retraite, il est possible d'utiliser le simulateur en ligne de l'Agirc-Arrco, après s'être connecté à son espace personnel. 

Paiement par l'Agirc-Arrco

La plupart des affiliés à l'Agirc Arrco bénéficient d'un paiement mensuel en début de mois. Cependant, les personnes qui ont un compte bancaire de versement dans un autre pays que la France peuvent dans certain cas recevoir un paiement trimestriel qu'elles ont la possibilité de faire mensualiser. Par ailleurs, une retraite avec un très faible montant peut faire l'objet d'un paiement unique, fait en une seule fois.

Création de l'Agirc-Arrco

Au 1er janvier 2019, les deux principaux régimes de retraites complémentaires, auxquels étaient affiliés la majeure partie des salariés du secteur privé, ont fusionné pour ne former qu'un seul et même régime. Ainsi, l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arrco) et l'Association générale des institutions de retraite des cadres (Agirc), sont devenus l'Agirc-Arrco. Avec ce régime, les cotisations des salariés, qui dépendent de leur rémunération, sont converties en points de retraite. Ces derniers sont une nouvelle fois transformés en pension, au moment où le salarié part en retraite. La pension de retraite Agirc-Arrco s'ajoute à la pension du régime général adressée par la sécurité sociale.

Quelles sont les autres caisses de retraites ?

Outre l'Agirc-Arrco pour les salariés (cadres et non-cadres) du privé, il existe d'autres caisses de retraite complémentaires visant à compléter la retraite de base versée par les caisses de régimes général. Il y a notamment l'Ircantec pour les salariés non titulaires du secteur public et la RAFP qui verse une prestation additionnelle de retraite aux agents titulaires de l'Etat.

Le régime général se décompose en plusieurs caisses comme la Carsat et la Cnav principalement représentées par les salariés du privé de l'industrie, du commerce et des services. La MSA concerne quant à elle les professionnels du monde agricole.