Les contract managers affirment leur position sur l’échiquier des entreprises

“Time to manage those contracts”  (« Il est grand temps de gérer ces contrats ! »).  Le titre du rapport édité par Goldman Sachs en février 2001 sonnait comme un coup de tonnerre et appelait à une évolution du comportement des entreprises . Ce rapport aurait dû faire frémir une majorité d’acteurs et de décideurs économiques.

Il semble, 15 ans plus tard, que l’évolution des processus n’ait pas été à la hauteur des enjeux

Alors que notre pays vient tout juste d’inaugurer la première formation professionnelle reconnue à la Gestion des Contrats (DU Contract Management de l’Université Panthéon-Assas et l’Ecole Européenne de Contract Management e2cm) et qu’une association professionnelle (l’Association Française du Contract Management) se met également en place, force est de constater que le monde des affaires se met lentement en ordre de bataille sur le front des contrats. Les chiffres sont pourtant implacables.

Selon l’IACCM – Association International de Contract Management -  80 % des transactions « business-to-business » dans le monde passent par un contrat et la moyenne des FORTUNE 1000 gèrent entre 20 000 et 40 000 contrats avec une hausse de 20 % par an sur les cinq dernières années.

Pour autant, 10 % de ces contrats seront perdus chaque année selon une autre étude de PWC et, d’après le Gartner Group, 60 % des contrats fournisseurs seront renouvelés automatiquement dans l’ignorance ou l’indifférence de l’organisation censée les gérer.

Malgré ces constats, les experts s’accordent à considérer que les 10 dernières années ont vécu une véritable révolution en matière de considération du rôle des contrats. Ils sont passés d’une pure nécessité légale de prévention des risques, à un outil clé dans l’amélioration de la performance de l’entreprise. La façon dont ils sont gérés doit aussi changer en conséquence.

Les Contract Managers, qui participent à cette montée en puissance, souffrent encore en France d’un déficit de reconnaissance et d’identification dans la hiérarchie de leur entreprise.

Souvent coincés entre les départements juridiques et commerciaux, leur périmètre d’intervention est large et pluridisciplinaire, lié à des intérêts financiers réels… Pourtant ils peinent encore à rentrer de plain-pied dans la sphère d’intérêt des directions générales et opérationnelles.

Ces difficultés sont amplifiées par  un manque cruel d’outils pour démontrer leur valeur ajoutée et gagner en légitimité. En effet, dans la dernière enquête lancée au printemps 2015 par l’ AFCM, LEGAL SUITE  et E2CM sur l’état des lieux du contract management en France, ils sont une écrasante majorité à reconnaître gérer des milliers de contrats d’une valeur très souvent affichée en millions d’euros à partir d’un simple tableur Excel.

15 ans après être rentrés dans le 3ème millénaire, le temps est venu de faire converger enjeux économiques et aspirations à la performance avec l’efficacité contractuelle. Les récents événements et intérêts que montrent différents acteurs du contract management en sont des prémices encourageantes.